Death In June
The Rule Of Thirds |
Label :
New European |
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Une clairière au sein d'une profonde forêt. Un homme en treillis, le visage recouvert d'un masque vénitien, joue de la guitare acoustique au milieu de feux païens. Les journalistes en mal de nouvelles étiquettes baptisent ce genre du "Dark Ambiant Folk", ou plus prosaïquement du "néo-folk." Bienvenue dans l'univers de Death In June.
Dernier album de ce groupe à la discographie longue comme le bras et remontant à 1981, The Rule Of Thirds poursuit avec la même froideur un esperanto minimaliste où l'esthétique néo-militariste s'accorde à ce que par défaut l'on appellera Folk. Douglas Pearce est un songwriter talentueux et il réussit une fois de plus le tour de force de proposer des compositions à la fois parfaitement épurées, dégraissées (guitare sèche – voix), et extrêmement riches tant son sens de l'arrangement, précieux, voit juste. Jamais un squelette musical ne m'a paru si vivant.
De fait, deux niveaux d'écoute me semblent possibles. Un premier, passif ou contemplatif, soulignera la grande homogénéité de l'album et le sentiment de plénitude qu'il dégage, la chaleur du bois s'harmonisant à la froideur toute industrielle de la voix, profonde, lointaine du fait de l'utilisation récurrente d'un léger écho. Reposantes, apaisantes, l'auditeur appréciera ces treize odes au paganisme. En revanche, une seconde écoute plus attentive révèlera une multitude d'arrangements aussi discrets qu'indispensables. Les chansons s'en trouvent transfigurées et l'on se rend alors compte que le dépouillement doublé de simplicité des titres (sans que cela soit péjoratif) n'est qu'apparent. Ce disque fourmille de sonorités bizarroïdes, d'atmosphères Indus qui accroissent la tension d'un climat déjà bien orageux. Mais à aucun moment l'explosion salvatrice ne vient. D. Pearce célèbre le soleil ("Good Mourning Sun"), dans sa lumière se découpe l'ombre d'un étrange oiseau noir ("My Rhine Atrocity"), et "The Rule of Thirds" s'achève sur un titre instrumental tout en sobriété ("Let Go.") Autant de visions hallucinées d'espaces dévastés.
Il ne faut donc pas se laisser abuser par l'appellation "néo-folk", genre dont Death In June est d'ailleurs le géniteur. En effet, les amateurs de musique Folk "traditionnelle" risquent d'être décontenancés par l'aspect martial et les influences Industrielles qui sont des composants indissociables de l'âme de Death In June. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne pourront pas être séduits par la beauté froide de cet album, raffiné, exigeant, mais néanmoins abordable par le plus grand nombre. Conseillé à tous ceux qui recherchent un peu de sobriété et d'authenticité...
Dernier album de ce groupe à la discographie longue comme le bras et remontant à 1981, The Rule Of Thirds poursuit avec la même froideur un esperanto minimaliste où l'esthétique néo-militariste s'accorde à ce que par défaut l'on appellera Folk. Douglas Pearce est un songwriter talentueux et il réussit une fois de plus le tour de force de proposer des compositions à la fois parfaitement épurées, dégraissées (guitare sèche – voix), et extrêmement riches tant son sens de l'arrangement, précieux, voit juste. Jamais un squelette musical ne m'a paru si vivant.
De fait, deux niveaux d'écoute me semblent possibles. Un premier, passif ou contemplatif, soulignera la grande homogénéité de l'album et le sentiment de plénitude qu'il dégage, la chaleur du bois s'harmonisant à la froideur toute industrielle de la voix, profonde, lointaine du fait de l'utilisation récurrente d'un léger écho. Reposantes, apaisantes, l'auditeur appréciera ces treize odes au paganisme. En revanche, une seconde écoute plus attentive révèlera une multitude d'arrangements aussi discrets qu'indispensables. Les chansons s'en trouvent transfigurées et l'on se rend alors compte que le dépouillement doublé de simplicité des titres (sans que cela soit péjoratif) n'est qu'apparent. Ce disque fourmille de sonorités bizarroïdes, d'atmosphères Indus qui accroissent la tension d'un climat déjà bien orageux. Mais à aucun moment l'explosion salvatrice ne vient. D. Pearce célèbre le soleil ("Good Mourning Sun"), dans sa lumière se découpe l'ombre d'un étrange oiseau noir ("My Rhine Atrocity"), et "The Rule of Thirds" s'achève sur un titre instrumental tout en sobriété ("Let Go.") Autant de visions hallucinées d'espaces dévastés.
Il ne faut donc pas se laisser abuser par l'appellation "néo-folk", genre dont Death In June est d'ailleurs le géniteur. En effet, les amateurs de musique Folk "traditionnelle" risquent d'être décontenancés par l'aspect martial et les influences Industrielles qui sont des composants indissociables de l'âme de Death In June. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne pourront pas être séduits par la beauté froide de cet album, raffiné, exigeant, mais néanmoins abordable par le plus grand nombre. Conseillé à tous ceux qui recherchent un peu de sobriété et d'authenticité...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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