Low
Trust |
Label :
Rough Trade |
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Voilà près de 10 ans que les trois membres de Low, basés dans le Minnesota, traînent leur carcasse fatiguée sur les sentiers d'une pop song toujours plus lente et sombre. En digne héritier de Slint ou autre Codéine, Low provoque l'émotion par le dépouillement et l'austérité de leur mélodie, des mélodies simples et vénéneuses où se superpose de beaux arrangements de voix pétries de religiosité.
"Trust" le dernier rejeton de nos joyeux drilles ne déroge pas à cette règle immuable "Lowcore": faire lent et simple c'est se rapprocher du beau. Et du beau, il n'en manque pas sur cette galette à l'image d' "Amazing grace", splendide ouverture entre gospel et minimalisme musical. Pourtant Low tente le diable sur ce nouvel opus. Avec "Canada", nos trois mormons redécouvrent les joies de l'électricité et du mi tempo, un coup de griffe étonnant pour un groupe qui jusqu'ici s'était éloigné de toute agressivité abrasive. Avec "Trust", Low se dégage enfin de cette figure caricaturale de groupe le plus lent et austère de la terre pour devenir une vrai identité, tout en relief et complexité. L'album de la maturité diront certains. Leur meilleur album en tout cas!
"Trust" le dernier rejeton de nos joyeux drilles ne déroge pas à cette règle immuable "Lowcore": faire lent et simple c'est se rapprocher du beau. Et du beau, il n'en manque pas sur cette galette à l'image d' "Amazing grace", splendide ouverture entre gospel et minimalisme musical. Pourtant Low tente le diable sur ce nouvel opus. Avec "Canada", nos trois mormons redécouvrent les joies de l'électricité et du mi tempo, un coup de griffe étonnant pour un groupe qui jusqu'ici s'était éloigné de toute agressivité abrasive. Avec "Trust", Low se dégage enfin de cette figure caricaturale de groupe le plus lent et austère de la terre pour devenir une vrai identité, tout en relief et complexité. L'album de la maturité diront certains. Leur meilleur album en tout cas!
Parfait 17/20 | par Rocket |
Posté le 13 juillet 2018 à 11 h 52 |
C'est avec Trust que je réalise quelque chose qui me trottait dans un coin de la tête depuis le début de ma rétrospective : plus qu'un groupe de slowcore, ou de pop (ce qu'ils sont parfois selon le style qu'ils adoptent), Low avec ses chansons simples et répétitives, ses mantras lancinants, ses confessions de foi, est avant tout un groupe... de gospel dans l'âme, chantant des spirituals mormons. Le gospel de l'Apocalypse, comme en témoignent nombre de leurs pistes désespérées, telles les très Swans (période "post-rock") "John Prine" et "The Lamb". Sans doute est-ce le plus explicite "(That's How You Sing) Amazing Grace" qui m'aura causé l'épiphanie ("Tim Is a Diamond" aussi c'est du pur spiritual).
Sinon au delà de cette réalisation, qui s'applique aussi bien à l'ensemble de leurs albums, Trust a des petits airs de Best-of ++. Il n'a pas nécessairement une identité et une cohésion aussi fortes et marquées que d'autres disques, en revanche ils font ici un sans faute, célébrant et sublimant les styles qu'ils avaient pu aborder auparavant, dans une forme pleinement mature et maîtrisée. Par exemple "Point of Disgust" est probablement leur plus belle piano ballad et "In the Drugs" est une proposition alt.country plus convaincante que la plupart de ce qu'on trouve sur Things We Lost in the Fire. Ils innovent, même ! Comment ne pas ouvrir de grands yeux médusés lorsque "Canada" nous passe dessus ("Last Snowstorm of the Year" aussi dans une moindre mesure), avec son grand riff bulldozer et son tempo anormalement véloce (annonciateur des joyeusetés à venir sur The Great Destroyer). On a même "Shots & Ladders", longue piste finale nébuleuse, dont les manipulation électroniques préfigurent les essais futurs du groupe en la matière (surtout celui de 2018, Double Negative).
En bref : l'impression que Low fait un peu le point ici, utilisant leur alchimie de groupe plus forte que jamais et leurs moyens de studio à bon escient pour démontrer puissamment leur éclectisme, repassant un coup de poliche sur les différents genres abordés jusqu'ici avant de poursuivre une route riche en bouleversements !
Sinon au delà de cette réalisation, qui s'applique aussi bien à l'ensemble de leurs albums, Trust a des petits airs de Best-of ++. Il n'a pas nécessairement une identité et une cohésion aussi fortes et marquées que d'autres disques, en revanche ils font ici un sans faute, célébrant et sublimant les styles qu'ils avaient pu aborder auparavant, dans une forme pleinement mature et maîtrisée. Par exemple "Point of Disgust" est probablement leur plus belle piano ballad et "In the Drugs" est une proposition alt.country plus convaincante que la plupart de ce qu'on trouve sur Things We Lost in the Fire. Ils innovent, même ! Comment ne pas ouvrir de grands yeux médusés lorsque "Canada" nous passe dessus ("Last Snowstorm of the Year" aussi dans une moindre mesure), avec son grand riff bulldozer et son tempo anormalement véloce (annonciateur des joyeusetés à venir sur The Great Destroyer). On a même "Shots & Ladders", longue piste finale nébuleuse, dont les manipulation électroniques préfigurent les essais futurs du groupe en la matière (surtout celui de 2018, Double Negative).
En bref : l'impression que Low fait un peu le point ici, utilisant leur alchimie de groupe plus forte que jamais et leurs moyens de studio à bon escient pour démontrer puissamment leur éclectisme, repassant un coup de poliche sur les différents genres abordés jusqu'ici avant de poursuivre une route riche en bouleversements !
Excellent ! 18/20
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