Red Sparowes
Aphorisms |
Label :
Sargent House |
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J'imagine que l'on peut aimer Isis, Neurosis et Battle of Mice sans pour autant être amateur du Post-Rock des Red Sparowes : Ce n'est pas mon cas. J'avais déjà particulièrement apprécié leur Every Red Heart Shines, séduit que j'étais par ces longues compositions où la délicatesse côtoyait l'abrasion, alors que le sens aigu de la mélodie ne supplantait pas pour autant de belles cavalcades rythmiques. Un album riche, fouillé et intelligent qui, s'il n'a rien de bien original compte tenu du pedigree des protagonistes (l'empreinte de Isis est sans doute la plus évidente), n'en reste pas moins un excellent disque car sincère, beau et parfois émouvant. C'est donc avec une certaine excitation que je glisse Aphorisms, nouvel E.P. du trio, dans mon lecteur C.D.
Mais avant de parler musique, attardons-nous un instant sur ce titre dont la polysémie renvoie le chroniqueur à son ressenti et au choix quasi manichéen qui s'offre alors à lui : critique laudative ou négative ?
L'aphorisme peut désigner une formule concise résumant une théorie ou renfermant un précepte. Question : Cet E.P. représente-t-il la quintessence musicale de Red Sparowes résumée en trois titres et qui, de façon définitive, engloberait toute création passée et avenir ? A cela s'ajoute la symbolique mystique et religieuse enveloppant le chiffre 3, premier nombre impair et entier contenant à la fois l'origine, le milieu et la fin. Voilà qui peut sembler quelque peu démesuré, voire présomptueux, pour un groupe à la discographie somme toute réduite. Pourtant, loin de moi l'idée de vouloir dénigrer ces nouveaux morceaux (aux noms encore une fois à rallonge) qui sont au demeurant parfaitement aboutis, mais dans la droite lignée de ce que je connaissais déjà du groupe. "We left the apes to rot, but find the fang grows within" est sans doute le titre le plus énervé de Aphorisms mais sait également ménager des espaces de repos, maniant ainsi avec un certain brio l'alternance des climats orageux et bucoliques. "Error has turned animals into men, and to each the fold repeats", plus posé dans son démarrage, connaît une montée progressive vers ces mélodies de guitares dissonantes si spécifiques mais sans être pour autant un morceau transcendant. Il reste cependant très bon, et vous me direz que ce n'est déjà pas si mal. Enfin, "The fear is excruciating, but the rein lies the answer" clôture le E.P. en forme de ballade douce-amère dont il se dégage un fort sentiment de mélancolie, mais encore une fois sans parvenir à extraire la substantifique moelle du style Red Sparowes.
Malheureusement, l'aphorisme contient également un sens péjoratif : Il est une sentence prétentieuse et banale. Voilà défini en quelques mots l'écueil de la ci présente galette. Le style pratiqué par le trio semble immuable et, de ce fait, les trois titres de cet E.P. ne me paraissent pas apporter quoi que ce soit de plus à leur édifice : Les morceaux sont bons mais se perdent au milieu des précédents, si bien que j'en viens à me demander comment quinze minutes de compositions n'offrant aucune perspective d'ouverture pourraient incarner une discographie qui n'en est encore probablement qu'à ses balbutiements. Le carcan dans lequel se sont enfermés ces musiciens me semble désormais bien trop étroit pour eux, ce constat étant d'autant plus flagrant lorsque je me réfère à leurs groupes principaux et à l'évolution constante de leur musique.
Red Sparowes a défini les limites de son univers et si ces trois titres en représentent les pierres angulaires, il y a fort à parier que le groupe, peut-être volontairement, choisisse l'immobilisme comme créneau, essayant de proposer à chacune de ses sorties discographiques une formule différente à l'aide des éternels mêmes composants. Dans le genre, c'est probablement ce qu'il se fait actuellement de mieux, mais pourra-t-on encore adhérer longtemps à un groupe qui fait le tour de son inspiration en un quart d'heure ?
Mais avant de parler musique, attardons-nous un instant sur ce titre dont la polysémie renvoie le chroniqueur à son ressenti et au choix quasi manichéen qui s'offre alors à lui : critique laudative ou négative ?
L'aphorisme peut désigner une formule concise résumant une théorie ou renfermant un précepte. Question : Cet E.P. représente-t-il la quintessence musicale de Red Sparowes résumée en trois titres et qui, de façon définitive, engloberait toute création passée et avenir ? A cela s'ajoute la symbolique mystique et religieuse enveloppant le chiffre 3, premier nombre impair et entier contenant à la fois l'origine, le milieu et la fin. Voilà qui peut sembler quelque peu démesuré, voire présomptueux, pour un groupe à la discographie somme toute réduite. Pourtant, loin de moi l'idée de vouloir dénigrer ces nouveaux morceaux (aux noms encore une fois à rallonge) qui sont au demeurant parfaitement aboutis, mais dans la droite lignée de ce que je connaissais déjà du groupe. "We left the apes to rot, but find the fang grows within" est sans doute le titre le plus énervé de Aphorisms mais sait également ménager des espaces de repos, maniant ainsi avec un certain brio l'alternance des climats orageux et bucoliques. "Error has turned animals into men, and to each the fold repeats", plus posé dans son démarrage, connaît une montée progressive vers ces mélodies de guitares dissonantes si spécifiques mais sans être pour autant un morceau transcendant. Il reste cependant très bon, et vous me direz que ce n'est déjà pas si mal. Enfin, "The fear is excruciating, but the rein lies the answer" clôture le E.P. en forme de ballade douce-amère dont il se dégage un fort sentiment de mélancolie, mais encore une fois sans parvenir à extraire la substantifique moelle du style Red Sparowes.
Malheureusement, l'aphorisme contient également un sens péjoratif : Il est une sentence prétentieuse et banale. Voilà défini en quelques mots l'écueil de la ci présente galette. Le style pratiqué par le trio semble immuable et, de ce fait, les trois titres de cet E.P. ne me paraissent pas apporter quoi que ce soit de plus à leur édifice : Les morceaux sont bons mais se perdent au milieu des précédents, si bien que j'en viens à me demander comment quinze minutes de compositions n'offrant aucune perspective d'ouverture pourraient incarner une discographie qui n'en est encore probablement qu'à ses balbutiements. Le carcan dans lequel se sont enfermés ces musiciens me semble désormais bien trop étroit pour eux, ce constat étant d'autant plus flagrant lorsque je me réfère à leurs groupes principaux et à l'évolution constante de leur musique.
Red Sparowes a défini les limites de son univers et si ces trois titres en représentent les pierres angulaires, il y a fort à parier que le groupe, peut-être volontairement, choisisse l'immobilisme comme créneau, essayant de proposer à chacune de ses sorties discographiques une formule différente à l'aide des éternels mêmes composants. Dans le genre, c'est probablement ce qu'il se fait actuellement de mieux, mais pourra-t-on encore adhérer longtemps à un groupe qui fait le tour de son inspiration en un quart d'heure ?
Sans intérêt 8/20 | par Arno Vice |
En écoute : https://redsparowes.bandcamp.com/album/aphorisms
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