Apparat

Ellen Allien & Apparat : Orchestra Of Bubbles

Ellen Allien & Apparat : Orchestra Of Bubbles

 Label :     Bpitch Control 
 Sortie :    mardi 18 avril 2006 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Le problème avec Apparat, c'est qu'on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber. Un disque d'electronica ambitieuse ou un disque de techno pas inventive et à peine efficace? Ici, le co-fondateur (avec T. Raumschmiere) du label Shitkatapult (disons " catapulte à merde ", en français c'est plus drôle), s'associe avec Ellen Allien, fondatrice d'un autre label important de minimale allemande, BPitch Control. Alors alors, de quel côté va t-on tomber?
Compte tenu du résultat, je ne peux m'empêcher de sentir entre ma bouche et mes oreilles la sensation amère du coup marketing. Deux figures tutélaires d'une tendance musicale branchée se rencontrent, boum, ça fonctionne! Mais ce n'est pas aussi simple que ça. La majeure partie du disque, qui laissait pourtant présager quelque chose d'original avec son titre, est constituée de morceaux de techno plan-plan, pas digne en horreur de certains machins groovy made in Ibiza, mais tout de même, qu'est-ce qu'on s'emmerde! Parfois les morceaux peuvent témoigner d'une certaine efficacité, en témoigne la montée sombre et moite de " Jet ", mais la machine est tellement bien huilée, léchée et donc peu surprenante qu'il faudra attendre l'arrivée de la voix d'Apparat lui-même pour que subitement, le museau se relève et flaire un certain intérêt. Il s'agit de la première fois que Sasha Ring prend officiellement le micro, lui qui affirmera sa voix sur ses magnifiques productions " Silizium " et " Walls ". Sasha s'exprime avec peu, d'une voix chuchottée et torturée (peut-être parce qu'il n'ose pas encore la pousser, ce qui rend la chose d'autant plus touchante), tandis que ses samples de violons, très représentatifs de son style, dessinent un accompagnement de haute volée. Ouf!
Le disque finalement n'est pas si dénué d'intérêt que ça. Et puis, il y a la superbe instru " Metric ", une techno crépusculaire dotée d'une intensité dramatique qui saisit aux tripes, me faisant penser à une course poursuite dans les bazars suintants d'une ville d'Orient. Si seulement la qualité du reste avait atteint celle de ces deux titres ! Mais non, les deux comparses travaillent le son avec beaucoup de dextérité, Ellen Allien chante un peu aussi, mais il n'y a aucune recherche de singularité, tout ou presque sonne creux. Orchestra Of Bubbles n'est hélas pas une série d'expérimentations ludiques autour de l'explosion des bulles, mais juste une machine à danser, pas prise de tête, mais vide.
Et quand le duo verse dans la pop synthétique, c'est de l'ambiant ronflante, sans surprise. Un truc parfait pour les night-clubs ou les afters. Pas grand chose d'autre à l'horizon.


Insipide   7/20
par Sam lowry


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