Glenn Branca
Symphony N°3 (Gloria) |
Label :
Atavistic |
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Pourquoi changer une équipe qui gagne ?
A nouveau, 3 mouvements de respectivement 22 minutes 19, 18 minutes 10, et 5 minutes. A nouveau un bloc de guitares préparées, plus conséquent que pour la symphonie précédente; 11 pour être précis, dont les fidèles adorateurs Lee Ranaldo, Thurtston Moore et Barbara Ess déja présents sur la Symphony N° 2, avec en prime une participation du maître, à la guitare également. Paula Court, photographe attitrée du New York Noise et responsable de nombreux ouvrages sur le sujet, habituée des shows de Branca ainsi que de Philip Glass par exemple, immortalise le nouveau happening musical du compositeur acharné.
Si changement il y a, c'est plutôt de bon augure, à l'image de ce premier mouvement qui, bien que conservant l'aspect monolithique des oeuvres de Branca, joue cette fois plus sur des subtilités dans l'évolution du thème, des mélodies et sons exploités; tout comme les rythmiques beaucoup plus soutenues que dans son précédent opus. Le travail de Stephen Wischerth est à ce titre bien plus plus abouti que celui de son prédécesseur, tant dans la rythmique que dans les sons divers, et il parvient à rivaliser avec le mur de guitares. De ce côté-là on notera aussi un travail beaucoup plus étoffé; les arrangements sont véritablement somptueux et l'on distingue beaucoup plus de nuances, d'émotions et de fureur subtile. La sensation de ressac au gré des vagues électriques est tantôt berçante, tantôt corrosive pour les tympans de l'auditeur.
Et tandis que la dernière vague se retire doucement, le second mouvement s'amorce dans une dissonance apaisée mais néanmoins dérangeante, présentant la même structure que dans le mouvement précèdent mais distillant des sonorités plus angoissantes. A certains moments il est difficile de discerner encore si les instruments présents sont bien des guitares et non des violoncelles lancinants. Brusquement à l'orée de la dixième minute de ce régime traumatisant la machine infernale s'arrête et se cabre sous les hurlements étouffés d'une guitare, à moins que ce ne soit un animal blessé, suivie de près par la batterie, pendant une minute orgasmique... Et puis plus rien. Plus rien que cette nappe brumeuse de cordes tendues et frémissantes, en permanence. La bête agonise et son souffle se fait plus ténu, sa respiration imperceptible, sans pour autant que son coeur abominable ne cesse de battre; et l'on assiste pantois à ses soubresauts hypnotiques et violents pendant près de 5 minutes. 5 minutes c'est très long quand on assiste impuissant à une agonie qui ne veut pas finir...
Le troisième et dernier mouvement remplit alors son office de sas de décompression à merveille, évoluant en lentes volutes descendantes et harmonieuses, résonnant comme un encens étouffant dans une cathédrale gothique. Impressionnant.
A nouveau, 3 mouvements de respectivement 22 minutes 19, 18 minutes 10, et 5 minutes. A nouveau un bloc de guitares préparées, plus conséquent que pour la symphonie précédente; 11 pour être précis, dont les fidèles adorateurs Lee Ranaldo, Thurtston Moore et Barbara Ess déja présents sur la Symphony N° 2, avec en prime une participation du maître, à la guitare également. Paula Court, photographe attitrée du New York Noise et responsable de nombreux ouvrages sur le sujet, habituée des shows de Branca ainsi que de Philip Glass par exemple, immortalise le nouveau happening musical du compositeur acharné.
Si changement il y a, c'est plutôt de bon augure, à l'image de ce premier mouvement qui, bien que conservant l'aspect monolithique des oeuvres de Branca, joue cette fois plus sur des subtilités dans l'évolution du thème, des mélodies et sons exploités; tout comme les rythmiques beaucoup plus soutenues que dans son précédent opus. Le travail de Stephen Wischerth est à ce titre bien plus plus abouti que celui de son prédécesseur, tant dans la rythmique que dans les sons divers, et il parvient à rivaliser avec le mur de guitares. De ce côté-là on notera aussi un travail beaucoup plus étoffé; les arrangements sont véritablement somptueux et l'on distingue beaucoup plus de nuances, d'émotions et de fureur subtile. La sensation de ressac au gré des vagues électriques est tantôt berçante, tantôt corrosive pour les tympans de l'auditeur.
Et tandis que la dernière vague se retire doucement, le second mouvement s'amorce dans une dissonance apaisée mais néanmoins dérangeante, présentant la même structure que dans le mouvement précèdent mais distillant des sonorités plus angoissantes. A certains moments il est difficile de discerner encore si les instruments présents sont bien des guitares et non des violoncelles lancinants. Brusquement à l'orée de la dixième minute de ce régime traumatisant la machine infernale s'arrête et se cabre sous les hurlements étouffés d'une guitare, à moins que ce ne soit un animal blessé, suivie de près par la batterie, pendant une minute orgasmique... Et puis plus rien. Plus rien que cette nappe brumeuse de cordes tendues et frémissantes, en permanence. La bête agonise et son souffle se fait plus ténu, sa respiration imperceptible, sans pour autant que son coeur abominable ne cesse de battre; et l'on assiste pantois à ses soubresauts hypnotiques et violents pendant près de 5 minutes. 5 minutes c'est très long quand on assiste impuissant à une agonie qui ne veut pas finir...
Le troisième et dernier mouvement remplit alors son office de sas de décompression à merveille, évoluant en lentes volutes descendantes et harmonieuses, résonnant comme un encens étouffant dans une cathédrale gothique. Impressionnant.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Gérard Cousin |
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