Ulver
Silence Teaches You How To Sing EP |
Label :
Jester |
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C'est sur le gargouillis électronique d'un ordinateur que démarre cet EP d'Ulver. Avec le fameux Metamorphosis EP sorti en 1999 et même déjà avec Themes From William Blake's Marriage Of Heaven And Hell, le groupe norvégien s'était plongé dans les abysses d'une musique électronique ambiante, urbaine et mélancolique. Trois qualificatifs qui décrivent parfaitement cette œuvre simple, composée d'un unique morceau. Une œuvre sans mots, mais pas sans bruit, malgré ce que son titre indique. On est cependant loin du vacarme haineux d'un Nattens Madrigal, de l'exubérance éclectique de Themes, et même du rythme qu'on pouvait trouver sur Metamorphosis EP. Non, Silence Teaches You How To Sing est une promenade dans une métropole nocturne où l'on croise quelques silhouettes floues sous la lumière de discrets néons. Les nuages sombres dérivant sous la Lune éclatante, si inquiétants quand on les voit depuis les forêts enneigées, ne sont ici que les dernières traces d'une nature maîtrisée, dominée par la civilisation... Aucun éloge du béton ou du plastique, mais l'acceptation de la modernité comme environnement et de la ville comme nouveau territoire. Un lieu aussi confortable et intimiste qu'il peut être immense à en donner des frissons. La musique de cette balade est tour à tour ténue et émouvante. Aux minuscules éclats de noise sur les plages atmosphériques succèdent de magnifiques mélodies au piano. Quelques discrètes percussions ethniques accompagnées d'une basse surviennent ici pour se taire quelques secondes plus tard, alors que des glitches épars et légers retentissent dans un doux chaos. Jamais agressif, Ulver rassemble des avatars de la haute technologie comme de la musique traditionnelle, puis invite l'Homme à placer quelques vocalises harmonieuses, bannissant toutefois la parole véritable – sauf à la toute fin. Le disque s'achève de nouveau sur le gargouillis électronique, cette fois-ci accompagné d'un piano et de la voix de Garm, répétant plusieurs fois la même phrase. Une œuvre extrêmement calme, tellement qu'on peut la croire dénuée de personnalité. Si Ulver a sorti des albums plus captivants, c'est tout de même loin d'être le cas.
Très bon 16/20 | par Jumbo |
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