John Zorn
Chimeras |
Label :
Tzadik |
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Parmi les multiples facettes du saxophoniste, il y a celle du compositeur de musique contemporaine, mêlant ses obsessions graphiques (peinture, sculpture ou cinématographique) à un certain goût pour le classicisme et les instruments traditionnels, qui pour une fois ne sont pas violés, poussés dans leurs dernières limites musicales.
On retrouve dans cet étrange Chimeras une ambiance de salon décadent où deux cantatrices chauves (Elizabeth Farnum et Llana Davidson) donnent la réplique aux pépiements discordants des flûtes, des clarinettes et des violons... L'auditeur grince d'abord un peu des dents et ressent une légère aigreur à l'estomac, mais c'est ici interprété comme un hommage, une harmonisation du corps nécessaire avec ce nouvel environnement sonore qui ne parlera sans doute qu'aux somnambules habitués aux nocturnes de France Culture.
Composé de treize pièces, au grand dam des superstitieux, il n'y a pourtant aucune traîtrise cachée. Privilégiant le concis (deux à trois minutes en moyenne) à l'atermoiement sans fin de compositions cherchant désespérément une issue, on subit les coups de gong et les plaintes rieuses de divas dont le fard ne masque qu'insuffisamment le teint blafard.
Apparemment sans structure, il est pourtant impossible de parler d'improvisation et ce même si c'est un exercice cher à Zorn et qu'il utilise largement dans "Cobra", album beaucoup plus abscons s'il en est. Ici, le sentiment de noblesse décrépite est prégnant, tout semble fantomatique, vague écho du vent soufflant au travers de vitres cassées, de convives amorphes cherchant de la chaleur auprès d'un âtre moribond, entre des tapisseries défraîchies de scènes champêtres ou érotiques.
"Chimeras" s'écoute comme un cantique, une liturgie...
On retrouve dans cet étrange Chimeras une ambiance de salon décadent où deux cantatrices chauves (Elizabeth Farnum et Llana Davidson) donnent la réplique aux pépiements discordants des flûtes, des clarinettes et des violons... L'auditeur grince d'abord un peu des dents et ressent une légère aigreur à l'estomac, mais c'est ici interprété comme un hommage, une harmonisation du corps nécessaire avec ce nouvel environnement sonore qui ne parlera sans doute qu'aux somnambules habitués aux nocturnes de France Culture.
Composé de treize pièces, au grand dam des superstitieux, il n'y a pourtant aucune traîtrise cachée. Privilégiant le concis (deux à trois minutes en moyenne) à l'atermoiement sans fin de compositions cherchant désespérément une issue, on subit les coups de gong et les plaintes rieuses de divas dont le fard ne masque qu'insuffisamment le teint blafard.
Apparemment sans structure, il est pourtant impossible de parler d'improvisation et ce même si c'est un exercice cher à Zorn et qu'il utilise largement dans "Cobra", album beaucoup plus abscons s'il en est. Ici, le sentiment de noblesse décrépite est prégnant, tout semble fantomatique, vague écho du vent soufflant au travers de vitres cassées, de convives amorphes cherchant de la chaleur auprès d'un âtre moribond, entre des tapisseries défraîchies de scènes champêtres ou érotiques.
"Chimeras" s'écoute comme un cantique, une liturgie...
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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