DesiCobra

Enfin ! Après avoir écumé les scènes de France & de Navarre, DesiCobra se décide enfin à nous offrir une galette (peut on faire plus éculé comme intro de chronique ? pas sur...)

Le trio nous assène d'entrée son style, une sorte de synth-prog énervé, énergique, prêt à tout défourailler sur son passage... Les fûts battus à mort, cette basse triturée à s'en faire saigner les doigts, ce synthé qui résonne comme une messe apocalyptique, la "Chimie" du premier titre est parfaitement maîtrisée, tout en rebond, pétage de cervicale en règle sur "Pompier", Un rien de Goblin, un rien de Carpenter, hypnotique, agressif...addictif. Ça donnerait presque envie d'aller péter les genoux de son voisin, comme ça, pour le simple plaisir de le faire. À eux trois ils remplissent l'espace, la simplicité affichée de "Silver" cache une complexité festive, sous ses faux air de générique télé se planque une perversité malsaine, prête à engloutir les plus naïfs d'entre nous. Un coup d'oeil à la pochette le temps de changer de face, un cheval, des loups, un cheval mort... Brrr !

La flippe devient plus présente avec "Weston", son synthé bégayant,sa basse hypnotique, puis ce break fabuleux, je n'm'en suis toujours pas remis. Presque du krautrock mental, une lobotomie par les tympans qui n'en finit jamais...on fuit, on court, une cavalcade effrénée rythmée par "Diddley", comme si Goblin encore une fois faisait revenir les zombie d'entre les morts, histoire de se faire dévorer le peu de cervelle qu'il nous reste..."TaBouche" finit le disque, comme il a démarré, sous une tension extrême, un électrocardiogramme dans le rouge, pas très rassurante cette longue mise en boucle épique, un arrêt sur image aux variations ténues, à la merci du pitch, pour finir dans une accélération démoniaque, qui stoppe net, nous laissant plus mort que vif, mais pourtant on en redemande....