Jonathan Richman
You Must Ask The Heart |
Label :
Rounder |
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'Une pomme par jour éloigne le docteur', dit l'adage. À ce tarif, un disque de Jonathan Richman procure le même effet et revient moins cher sur la durée ! Cela fait bien longtemps que Jonathan a quitté l'aventure Modern Lovers qui fit de lui un des héros bien involontaire du punk naissant. Lui qui était aux premières loges lorsque Warhol et son Velvet mettaient en place leurs premiers shows déments, lui qui contait autrefois les aventures de Johnny le hippie, les amours possibles et impossibles, lui qui enviait Picasso qui n'était certainement pas traité de trouduc'... eh bien ce Jonathan en 20 ans n'a pas changé d'un iota.
Toujours éternel naïf, il parle d'amour à toutes les sauces ; impuissant ("You Must Ask The Heart"), passionné (la reprise de Sam Cooke, "Nothing Can Change This Love"), séducteur exotique ("Amorcito Corazon") ou jaloux résigné ("Let Her Go Into The Darkness"). Toujours charmant, Jonathan est de ces artistes qui savent poser des notes et des mots sur le quotidien. Homme à rendre extraordinaire le banal, il fait raconter à Julia Sweeney la lassitude d'une Irlandaise de New-York qui n'en peut plus qu'on attende d'elle qu'elle connaisse systématiquement tous les bars irlandais de Manhattan, "Just Because [She's] Irish". Ailleurs, il parle de cette race toute particulière de filles qui le fait frissonner, ces "Vampire Girls" dont il se demande si elle préfère cuisiner des haricots ou faire des sacrifices rituels ! Il se fait pensif sur son impossibilité à cacher ses pensées ("To Hide a Little Thought"), voit son cœur déchiré entre la campagne et la ville ("City vs. Country") et chante a capella l'histoire d'un grand joueur de Baseball ("Walter Johnson").
Non, le temps ne semble pas avoir de prise sur Richman. Il faut dire qu'il est d'une trempe toute particulière ; celle des grands enfants qui ont cessé de vieillir, inaltérés par l'âge, qui portent sur le monde un grand regard amusé. Et il est bon parfois, de revenir à Jonathan, de passer un de ses disques et de constater qu'il est toujours là où on l'avait laissé, comme un vieux pote qu'on ne voit plus souvent mais qui réveille une foule de souvenirs à chaque retrouvailles, si brèves soient-elles.
Toujours éternel naïf, il parle d'amour à toutes les sauces ; impuissant ("You Must Ask The Heart"), passionné (la reprise de Sam Cooke, "Nothing Can Change This Love"), séducteur exotique ("Amorcito Corazon") ou jaloux résigné ("Let Her Go Into The Darkness"). Toujours charmant, Jonathan est de ces artistes qui savent poser des notes et des mots sur le quotidien. Homme à rendre extraordinaire le banal, il fait raconter à Julia Sweeney la lassitude d'une Irlandaise de New-York qui n'en peut plus qu'on attende d'elle qu'elle connaisse systématiquement tous les bars irlandais de Manhattan, "Just Because [She's] Irish". Ailleurs, il parle de cette race toute particulière de filles qui le fait frissonner, ces "Vampire Girls" dont il se demande si elle préfère cuisiner des haricots ou faire des sacrifices rituels ! Il se fait pensif sur son impossibilité à cacher ses pensées ("To Hide a Little Thought"), voit son cœur déchiré entre la campagne et la ville ("City vs. Country") et chante a capella l'histoire d'un grand joueur de Baseball ("Walter Johnson").
Non, le temps ne semble pas avoir de prise sur Richman. Il faut dire qu'il est d'une trempe toute particulière ; celle des grands enfants qui ont cessé de vieillir, inaltérés par l'âge, qui portent sur le monde un grand regard amusé. Et il est bon parfois, de revenir à Jonathan, de passer un de ses disques et de constater qu'il est toujours là où on l'avait laissé, comme un vieux pote qu'on ne voit plus souvent mais qui réveille une foule de souvenirs à chaque retrouvailles, si brèves soient-elles.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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