Jonathan Richman
O Moon, Queen Of Night On Earth |
Label :
Vapor |
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Jonathan Richman est peut-être la constante la plus attachante du rock'n'roll. Dans les moments de doutes, ou de solitude, on peut compter sur la présence de Jonathan, qui sera toujours sans doute en train de composer un nouvel album. Depuis les Modern Lovers, il n'a jamais vraiment arrêté de sortir de nouvelles chansons, d'aller les défendre sur scène et il continuera probablement jusqu'à son dernier souffle.
Car Jonathan est un battant. Pas agressif, non, pas le Jonathan que l'on connait, mais résolu. Résolu et déterminé à prêcher son gentil nihilisme (si si) de la plus douce des façons. Armé d'une guitare et d'un percussionniste, il compose sur les standards de vie et de société dont nous sommes prisonniers, et auquel il pense que nous devons échapper. Sur "Those Bodies That Came To Cavort", il nous parle de nos corps qui nous avertissent constamment de l'absurdité de nos comportements de tous les jours, ainsi que de notre refus de les écouter. Le titre de "If You Want To Leave Our Party Just Go" est éloquent ; ici Jonathan s'attaque aux standards de politesse : "There'll be no recrimination next day/No need to be hard feelings". "The Sea Was Calling Me Home", enfin, en quelques lignes simples, exprime la peur de perdre son individualité au sein de la masse, et la compare à peur de la mort...
Et l'amour dans tout ça ? On en a à foison, bien sûr ; Jonathan a beau gagner en maturité et verser une pincée de sagesse dans sa naïveté de grand gamin, il n'en reste pas moins un éternel romantique, et une bonne moitié de ces chansons le voient s'épancher sur telle ou telle fille ! "Sa Voix M'Atisse", notamment, qui fera sourire plus d'un français ! Son accent et sa prononciation approximative font de cette chanson, pourtant déclamée avec le plus grand sérieux, un vrai moment de détente ! Et pas de panique, pour vos amis anglophone une séance de rattrapage est prévue plus loin sur le disque, dans laquelle il traduit les paroles dans la langue de Dylan.
Cependant, le joyaux de cet album, le "Dancing In The Lesbian Bar", le "Let Her Go Into The Darkness" le "Pablo Picasso" de O Moon, Queen of Night on Earth, c'est bien "My Affected Accent", une des chansons les plus dépréciatives que notre bon Jonathan ait composé. Il nous parle de son faux accent qu'il imitait au lycée pour se la raconter. Avec cette ligne incroyable : "I should've been bullied more than I was". Constat très dur duquel il se libère finalement en s'excusant solennellement, "quarante ans plus tard".
Comme les meilleurs vins, d'après l'expression populaire, Jonathan gagne de la saveur en vieillissant. Son entrain d'enfant n'a pas été entamé, et s'y est ajouté avec les années une espèce de sagesse tranquille dont seuls les vieillards disposent. 59 ans et toutes ses cordes (aussi bien de guitare que vocales) ! Ils ne sont pas légions ceux qui peuvent en dire autant, dans le monde du rock...
Car Jonathan est un battant. Pas agressif, non, pas le Jonathan que l'on connait, mais résolu. Résolu et déterminé à prêcher son gentil nihilisme (si si) de la plus douce des façons. Armé d'une guitare et d'un percussionniste, il compose sur les standards de vie et de société dont nous sommes prisonniers, et auquel il pense que nous devons échapper. Sur "Those Bodies That Came To Cavort", il nous parle de nos corps qui nous avertissent constamment de l'absurdité de nos comportements de tous les jours, ainsi que de notre refus de les écouter. Le titre de "If You Want To Leave Our Party Just Go" est éloquent ; ici Jonathan s'attaque aux standards de politesse : "There'll be no recrimination next day/No need to be hard feelings". "The Sea Was Calling Me Home", enfin, en quelques lignes simples, exprime la peur de perdre son individualité au sein de la masse, et la compare à peur de la mort...
Et l'amour dans tout ça ? On en a à foison, bien sûr ; Jonathan a beau gagner en maturité et verser une pincée de sagesse dans sa naïveté de grand gamin, il n'en reste pas moins un éternel romantique, et une bonne moitié de ces chansons le voient s'épancher sur telle ou telle fille ! "Sa Voix M'Atisse", notamment, qui fera sourire plus d'un français ! Son accent et sa prononciation approximative font de cette chanson, pourtant déclamée avec le plus grand sérieux, un vrai moment de détente ! Et pas de panique, pour vos amis anglophone une séance de rattrapage est prévue plus loin sur le disque, dans laquelle il traduit les paroles dans la langue de Dylan.
Cependant, le joyaux de cet album, le "Dancing In The Lesbian Bar", le "Let Her Go Into The Darkness" le "Pablo Picasso" de O Moon, Queen of Night on Earth, c'est bien "My Affected Accent", une des chansons les plus dépréciatives que notre bon Jonathan ait composé. Il nous parle de son faux accent qu'il imitait au lycée pour se la raconter. Avec cette ligne incroyable : "I should've been bullied more than I was". Constat très dur duquel il se libère finalement en s'excusant solennellement, "quarante ans plus tard".
Comme les meilleurs vins, d'après l'expression populaire, Jonathan gagne de la saveur en vieillissant. Son entrain d'enfant n'a pas été entamé, et s'y est ajouté avec les années une espèce de sagesse tranquille dont seuls les vieillards disposent. 59 ans et toutes ses cordes (aussi bien de guitare que vocales) ! Ils ne sont pas légions ceux qui peuvent en dire autant, dans le monde du rock...
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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