Fink
Perfect Darkness |
Label :
Ninja Tune |
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Vingt jours. C'est le temps qu'il aura fallu à Fin Greenall pour enregistrer son quatrième album. L'idée était de regagner une simplicité et un détachement avec lesquels il était parti à la conquête du folk depuis ses terres de Brighton en 2006. Un riff de base malléable pouvant s'étirer ad libitum sans s'essouffler, procurer rondeurs et chaleur sans faillir, la ligne directrice ne présentait guère plus de contraintes. Perfect Darkness est le résultat d'une série de jam sessions en petit comité entre Fink, Guy Whittaker et Tim Thornton (qui le suivent depuis le début) qui leur a permis de visualiser l'album sur les bases d'une prestation live. Ce paramètre pris en compte à la source, le groupe ne garde que les lignes majeures de leurs répétitions dans une épure grave, presque solennelle, et donc facile à mettre en boite si vite. Pourtant pour la première fois, le britannique délègue la production pour un rendu plus léché et rock avec ses déflagrations de guitares en sourdine ("Warm Shadow"). Un choix qui n'est pas innocent puisque le travail de Billy Bush (Beck, Muse, Garbage...) retranscrit la profondeur acoustique d'une salle de concert, faisant face à l'obscurité qui l'entoure imposante et capiteuse à la fois, tout en présentant un objet complet qui demeurera figé alors que les compositions mouvront encore et toujours. Des quatre albums de Fink (exit Fresh Produce), Perfect Darkness est par conséquent de loin le plus arrangé et le plus élémentaire. Il dévoile un slowcore aux riffs effrontés très minimaux concentrés en grand partie sur du finger-picking, dépourvu d'overdubbing ou tout autre effet évanescent. Greenall profite de cette sobriété pour faire un pied de nez à la muse tristesse du folk, et évoque un répertoire au-delà de ces codes et de la noirceur annoncée au menu. Cependant, quoiqu'il dise, ses textes dénotent un homme toujours tourné vers le passé avec celle qui restera dans nos veines autant que dans les siennes : "Honesty" et ses propos bien pesés. Certains textes comme "Fear Is Like Fire" approchent peut-être une dimension universelle et donc iraient dans le sens de ce détachement revendiqué mais aucune ne restaure le ton blues de Biscuits For Breakfast excepté "Wheels" et son histoire de skate. La lenteur du disque est trop présente pour corroborer pareille déclaration alors que la monotonie viendra même poindre sur la fin du disque. Perfect Darkness représente néanmoins une étape importante dans la carrière de l'artiste qui prend les devants en anticipant la forme de ses sets dans un soucis d'authenticité et de justesse, et retranscrit tout simplement le plaisir immédiat de jouer.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
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