The Brian Jonestown Massacre
Aufheben |
Label :
A |
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Anton Newcombe est un paradoxe. une pompe dans le passé, l'autre dans le futur.
Lui qui ne jurait que par les 60's, avec un don de mélodiste hors pair, il a fait de son Brian Jonestown Massacre autre chose qu'un énième groupe nostalgique ; une référence pour beaucoup, un modèle de créativité, surprenant tout le monde avec ses deux derniers albums en date (My Bloody Underground en 2008, Who Killed Sgt Pepper en 2010 ) malheureusement injouables sur scène.
Ce boulimique musicale crée à longueur de temps, il ne vit que pour ça. Alimentant les plateformes internet de vidéos de ses créations ( sous le doux nom d'Antonfjordson ), il inonde la toile avec ses "Berlin Sessions" depuis presque 2 ans. Des bouts de morceaux, peu masterisés, des démos cradingues, mais avec une telle fougue créatrice, que l'on attendait cet Aufheben de pied ferme, persuadé de déjà le connaître de toute façon. Avec ses titres tellement ironiques, référencés par l'histoire du rock (comme ses deux derniers albums, voire même déjà en 96, avec Their Majesties' Second Request) du genre "I Wanna Hold Your Other Hand", "Stairway To the Best Party" ou "Blue Order New Monday"... Quel traitement allait il réserver à ces démos berlinoises ? les laisser telles quelles ? Les modifier complétement ?
Étrange impression que laisse l'écoute de cet album, comme si à la fois on le connaissais déjà, mais en même temps on découvre quelque chose de complétement nouveau, comme une mue qui s'opère en quelques mois, une chenille qu'on quitterait et que l'on retrouverait en papillon. De nuit forcément.
Mysore, l'odeur de son marché se répandant à travers l'égrènement de la sitar, des oiseaux, un coq même, la douce voix finlandaise d'Eliza Karmasalo toute en reverbe sur "Viholliseni Maalia", Anton s'essaie même au français sur "Gaz Hilarant" (si, si, tendez l'oreille), lui qui confessait vouloir faire un album entier dans cette langue, en voici les prémices. Rythmique à contre temps, triple épaisseur de guitare, il est bien loin le temps des élucubrations expérimentales d' Who Killed Sgt Pepper, la pop a repris le dessus, limpide un message universel (l'artwork, copie d'un message de la civilisation terrestre aux entités de l'univers). Simplement instrumentale parfois, un drone de sitar accompagnant une flûte traversière, "Face Down To the Moon" est une des plus belles variations entre les "Berlin Sessions" & "Aufheben", dans sa première version un kick saturé couvrait presque la flute relégué au même niveau que les autres instruments, alors qu'ici elle est bien en avant, laissant la batterie se faire sourdine, omniprésente & absente à la fois, une variation sur le même thème en quelque sorte, tel un Glenn Gould reprenant Schoneberg.
Aufheben déçoit celui qui s'est gavé aux démos berlinoises. À la première écoute. Mais il s'écoute, se ressent, se réécoute, s'apprivoise, pour finalement ne plus pouvoir s'en passer ("Stairway To the Best Party" & "Waking Up To Hand Grenade en tête), avec cette fois, un petit espoir de vivre ses morceaux sur scène, et non plus une tournée best of des 90's...
Lui qui ne jurait que par les 60's, avec un don de mélodiste hors pair, il a fait de son Brian Jonestown Massacre autre chose qu'un énième groupe nostalgique ; une référence pour beaucoup, un modèle de créativité, surprenant tout le monde avec ses deux derniers albums en date (My Bloody Underground en 2008, Who Killed Sgt Pepper en 2010 ) malheureusement injouables sur scène.
Ce boulimique musicale crée à longueur de temps, il ne vit que pour ça. Alimentant les plateformes internet de vidéos de ses créations ( sous le doux nom d'Antonfjordson ), il inonde la toile avec ses "Berlin Sessions" depuis presque 2 ans. Des bouts de morceaux, peu masterisés, des démos cradingues, mais avec une telle fougue créatrice, que l'on attendait cet Aufheben de pied ferme, persuadé de déjà le connaître de toute façon. Avec ses titres tellement ironiques, référencés par l'histoire du rock (comme ses deux derniers albums, voire même déjà en 96, avec Their Majesties' Second Request) du genre "I Wanna Hold Your Other Hand", "Stairway To the Best Party" ou "Blue Order New Monday"... Quel traitement allait il réserver à ces démos berlinoises ? les laisser telles quelles ? Les modifier complétement ?
Étrange impression que laisse l'écoute de cet album, comme si à la fois on le connaissais déjà, mais en même temps on découvre quelque chose de complétement nouveau, comme une mue qui s'opère en quelques mois, une chenille qu'on quitterait et que l'on retrouverait en papillon. De nuit forcément.
Mysore, l'odeur de son marché se répandant à travers l'égrènement de la sitar, des oiseaux, un coq même, la douce voix finlandaise d'Eliza Karmasalo toute en reverbe sur "Viholliseni Maalia", Anton s'essaie même au français sur "Gaz Hilarant" (si, si, tendez l'oreille), lui qui confessait vouloir faire un album entier dans cette langue, en voici les prémices. Rythmique à contre temps, triple épaisseur de guitare, il est bien loin le temps des élucubrations expérimentales d' Who Killed Sgt Pepper, la pop a repris le dessus, limpide un message universel (l'artwork, copie d'un message de la civilisation terrestre aux entités de l'univers). Simplement instrumentale parfois, un drone de sitar accompagnant une flûte traversière, "Face Down To the Moon" est une des plus belles variations entre les "Berlin Sessions" & "Aufheben", dans sa première version un kick saturé couvrait presque la flute relégué au même niveau que les autres instruments, alors qu'ici elle est bien en avant, laissant la batterie se faire sourdine, omniprésente & absente à la fois, une variation sur le même thème en quelque sorte, tel un Glenn Gould reprenant Schoneberg.
Aufheben déçoit celui qui s'est gavé aux démos berlinoises. À la première écoute. Mais il s'écoute, se ressent, se réécoute, s'apprivoise, pour finalement ne plus pouvoir s'en passer ("Stairway To the Best Party" & "Waking Up To Hand Grenade en tête), avec cette fois, un petit espoir de vivre ses morceaux sur scène, et non plus une tournée best of des 90's...
Très bon 16/20 | par X_Lok |
Posté le 30 juillet 2013 à 00 h 52 |
Après un Who Killed Sgt. Pepper ? assez déroutant mais très bon tout de même, Anton Newcombe et son Brian Jonestown Massacre reviennent aux sonorités psyché de certains de leurs albums des 90's. Et c'est là que se trouve le gros point fort d'Aufheben !
Comme souvent avec le BJM, c'est le défilé des instruments. Présence de guitares électriques/acoustiques, basse, batterie, synthés, orgue, sitar, violons, xylophone, flûte, percussions, zurna, clavecin, flûte traversière et que sais-je encore. À cela s'ajoutent d'autres effets parsemés un peu partout. Et tout ça donne des compositions qui pour la plupart nous font voyager, planer voire même rêver. C'est beau, c'est bon, c'est bien fait et ça donne vraiment envie d'écouter inlassablement. Anton évite même le principal danger du psychédélisme : la répétition. Bravo Mr. Newcombe !
Cette fois-ci, en plus de l'anglais, Anton ne s'essaye plus au chant islandais, mais au chant finlandais et français. Il est quand même bien difficile de comprendre toutes les paroles à cause de la tonne de reverb ajoutée sur les voix. C'est assez dommage, car si on n'est pas pourvu d'une bonne oreille, on pourrait passer à côté d'un texte un peu dénonciateur dans "Illuminomi" ("Qu'est-ce que c'est la carcasse d'une vie paumée/Mais qu'est-ce que c'est une ordure que personne n'aimerait/En vérité, le monde s'en tape des mouettes blessées/Je ramasserais son corps meurtri, dans mon abri non loin d'ici").
Passons directement au seul véritable défaut, comme ça on s'en débarrasse et on reste positif jusqu'à la fin. Dans cet opus, il n'y a que le morceau "Viholliseni Maalla" qu'Anton aurait dû enlever ou remplacer par une meilleure chanson. Sincèrement, à part cette piste saupoudrée d'un peu de synth-pop aérienne qui ne se mêle pas très bien avec le reste, AUCUNE n'est mauvaise ou à jeter !
"Panic In Babylon" est une instrumentale aux sonorités psycho-orientales. C'est un petit délice dès l'ouverture et elle émet le même effet hypnotisant que "Super-Sonic" sur Give It Back. L'enchaînement "Face Down On The Moon" / "The Clouds Are Lies" / "Stairway To The Best Party In The Universe" est un des meilleurs que j'ai entendu dans la discographie du BJM ! "Face Down On The Moon" est une instrumentale qui aurait gagnée à avoir le sitar mis en avant et non la flûte. Mais cette dernière tient bien la place normalement réservée à la voix et cette piste reste un des meilleurs moments du disque. "The Clouds Are Lies" est sûrement celle qui se rapproche le plus du Velvet Underground, autant pour le son de guitare que pour la voix d'Anton. Ce titre est tout simplement magnifique. "Stairway To The Best Party In The Universe" contient un sitar qui reprend des notes de "Paint It Black" des Rolling Stones. Ça marchait avec les stones, c'est tout aussi efficace ici. "Seven Kinds of Wonderful" est à la limite d'être un morceau chamanique. L'ambiance rappelle un peu la chanson "í Alvöru Talað" présente sur l'EP Smoking Acid, mais légèrement moins agressive. Arrive une flûte traversière, un clavecin et des violons, quand "Walking Up To Hand Grenades" débute on se croirait à la cour du Roi. Mais cette ambiance est vite balayée par l'entrée de la batterie et de sa frappe sèche et résonante. Le chant d'Anton est parfait sur ce morceau. Et enfin "Blue Order / New Monday" clôture magnifiquement bien cet album en sept bonnes minutes. Et petite mention spéciale pour le riff de basse simple, mais très entêtant. Vous l'aurez sûrement compris à la vue du titre, c'est un hommage à la chanson "Blue Monday" des New Order.
Aufheben est à mettre directement dans le top cinq des albums du BJM !
Comme souvent avec le BJM, c'est le défilé des instruments. Présence de guitares électriques/acoustiques, basse, batterie, synthés, orgue, sitar, violons, xylophone, flûte, percussions, zurna, clavecin, flûte traversière et que sais-je encore. À cela s'ajoutent d'autres effets parsemés un peu partout. Et tout ça donne des compositions qui pour la plupart nous font voyager, planer voire même rêver. C'est beau, c'est bon, c'est bien fait et ça donne vraiment envie d'écouter inlassablement. Anton évite même le principal danger du psychédélisme : la répétition. Bravo Mr. Newcombe !
Cette fois-ci, en plus de l'anglais, Anton ne s'essaye plus au chant islandais, mais au chant finlandais et français. Il est quand même bien difficile de comprendre toutes les paroles à cause de la tonne de reverb ajoutée sur les voix. C'est assez dommage, car si on n'est pas pourvu d'une bonne oreille, on pourrait passer à côté d'un texte un peu dénonciateur dans "Illuminomi" ("Qu'est-ce que c'est la carcasse d'une vie paumée/Mais qu'est-ce que c'est une ordure que personne n'aimerait/En vérité, le monde s'en tape des mouettes blessées/Je ramasserais son corps meurtri, dans mon abri non loin d'ici").
Passons directement au seul véritable défaut, comme ça on s'en débarrasse et on reste positif jusqu'à la fin. Dans cet opus, il n'y a que le morceau "Viholliseni Maalla" qu'Anton aurait dû enlever ou remplacer par une meilleure chanson. Sincèrement, à part cette piste saupoudrée d'un peu de synth-pop aérienne qui ne se mêle pas très bien avec le reste, AUCUNE n'est mauvaise ou à jeter !
"Panic In Babylon" est une instrumentale aux sonorités psycho-orientales. C'est un petit délice dès l'ouverture et elle émet le même effet hypnotisant que "Super-Sonic" sur Give It Back. L'enchaînement "Face Down On The Moon" / "The Clouds Are Lies" / "Stairway To The Best Party In The Universe" est un des meilleurs que j'ai entendu dans la discographie du BJM ! "Face Down On The Moon" est une instrumentale qui aurait gagnée à avoir le sitar mis en avant et non la flûte. Mais cette dernière tient bien la place normalement réservée à la voix et cette piste reste un des meilleurs moments du disque. "The Clouds Are Lies" est sûrement celle qui se rapproche le plus du Velvet Underground, autant pour le son de guitare que pour la voix d'Anton. Ce titre est tout simplement magnifique. "Stairway To The Best Party In The Universe" contient un sitar qui reprend des notes de "Paint It Black" des Rolling Stones. Ça marchait avec les stones, c'est tout aussi efficace ici. "Seven Kinds of Wonderful" est à la limite d'être un morceau chamanique. L'ambiance rappelle un peu la chanson "í Alvöru Talað" présente sur l'EP Smoking Acid, mais légèrement moins agressive. Arrive une flûte traversière, un clavecin et des violons, quand "Walking Up To Hand Grenades" débute on se croirait à la cour du Roi. Mais cette ambiance est vite balayée par l'entrée de la batterie et de sa frappe sèche et résonante. Le chant d'Anton est parfait sur ce morceau. Et enfin "Blue Order / New Monday" clôture magnifiquement bien cet album en sept bonnes minutes. Et petite mention spéciale pour le riff de basse simple, mais très entêtant. Vous l'aurez sûrement compris à la vue du titre, c'est un hommage à la chanson "Blue Monday" des New Order.
Aufheben est à mettre directement dans le top cinq des albums du BJM !
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