Antony And The Johnsons
Swanlights EP |
Label :
Secretly Canadian |
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Après avoir balancé l'année précédente son album le plus atypique Antony Hegarty, accompagné de ses Johnsons, fait un bref retour en 2011 avec cet EP en forme de témoignage de son évolution musicale. Swanlights (le LP) partait dans tous les sens. Un nombre incroyable d'idées et de styles s'y croisaient, ce qui faisait aussi bien sa force que sa faiblesse... Swanlights (l'EP) redescend des cimes instables sur lesquelles Hegarty semblait s'être perché et propose en plus deux nouvelles pistes.
"Swanlights" bien sûr, y est présent et ouvre le Maxi d'une bien belle manière. Mêlant le chant lyrique de l'androgyne à un drone latent en arrière-plan, le morceau suit une courbe d'intensité croissante sur laquelle Antony a toujours excellé. Lugubre, le chanteur hulule, accompagné par les échos de distorsions et par quelques notes de tenues de violons. Peu à peu se révèle le piano, signal tacite pour Antony qui déploie son plumage et fait résonner ses vibratos comme jamais, jusqu'à l'extinction progressive.
"Find The Rythm Of Your Love" et "Kissing No One" sont deux chansons calmes d'Hegarty, deux lamentations (style dans lequel il excelle). La première offre une structure en électrocardiogramme ; des couplets plats, animés par quelques notes de pianos minimalistes à la Arvo Pärt et un pont qui s'enflamme rapidement avant de retomber dans la plainte. Sur ces deux pistes, Antony mène le bal quasiment seul au piano, maître à bord. Il semble reprendre le contrôle sur ses compositions plutôt que de les laisser lui échapper comme cela arrivait parfois sur le précédent Swanlights.
La dernière pièce, quant à elle, est un remix de "Swanlight" par Oneohtrix Point Never. Tranchant furieusement avec le reste de l'EP, cette piste reprend le chant hanté d'Hegarty, le reste étant réservé aux bidouillages de Lopatin. Et il s'en donne à cœur joie ! Ayant visiblement rejeté toute retenue, il s'élance dans un collage d'ambiances électroniques bruitistes, alternant sans vergogne carillons scintillants et distorsions déferlantes... Le maître contemporain du drone expérimental transfigure le lugubre Swanlight en un musée des horreurs terrifiant, où derrière chaque vibrato affecté d'Antony peut se cacher une rafale de grésillements coups-de-poings. Cet edit, on y entre à reculons. Mais avec les écoutes, la méfiance s'en va et le contraste rebutant des deux univers devient un curieux et puissant mélange.
Quand à savoir dans quelle direction se dirige à présent Hegarty et ses fidèles musiciens, qui peut le prédire ? Continuera-t-il ses expérimentations Bloody-Valentinesques (et consorts) ? Ou se recalibrera-t-il dans le style de lyrisme de chambre auquel il nous avait jusqu'à présent habitué ? Depuis Swanlights de nombreuses voies lui sont ouvertes, et si cet EP est de qualité, il n'aura pas vraiment fait avancer le schmilblick.
"Swanlights" bien sûr, y est présent et ouvre le Maxi d'une bien belle manière. Mêlant le chant lyrique de l'androgyne à un drone latent en arrière-plan, le morceau suit une courbe d'intensité croissante sur laquelle Antony a toujours excellé. Lugubre, le chanteur hulule, accompagné par les échos de distorsions et par quelques notes de tenues de violons. Peu à peu se révèle le piano, signal tacite pour Antony qui déploie son plumage et fait résonner ses vibratos comme jamais, jusqu'à l'extinction progressive.
"Find The Rythm Of Your Love" et "Kissing No One" sont deux chansons calmes d'Hegarty, deux lamentations (style dans lequel il excelle). La première offre une structure en électrocardiogramme ; des couplets plats, animés par quelques notes de pianos minimalistes à la Arvo Pärt et un pont qui s'enflamme rapidement avant de retomber dans la plainte. Sur ces deux pistes, Antony mène le bal quasiment seul au piano, maître à bord. Il semble reprendre le contrôle sur ses compositions plutôt que de les laisser lui échapper comme cela arrivait parfois sur le précédent Swanlights.
La dernière pièce, quant à elle, est un remix de "Swanlight" par Oneohtrix Point Never. Tranchant furieusement avec le reste de l'EP, cette piste reprend le chant hanté d'Hegarty, le reste étant réservé aux bidouillages de Lopatin. Et il s'en donne à cœur joie ! Ayant visiblement rejeté toute retenue, il s'élance dans un collage d'ambiances électroniques bruitistes, alternant sans vergogne carillons scintillants et distorsions déferlantes... Le maître contemporain du drone expérimental transfigure le lugubre Swanlight en un musée des horreurs terrifiant, où derrière chaque vibrato affecté d'Antony peut se cacher une rafale de grésillements coups-de-poings. Cet edit, on y entre à reculons. Mais avec les écoutes, la méfiance s'en va et le contraste rebutant des deux univers devient un curieux et puissant mélange.
Quand à savoir dans quelle direction se dirige à présent Hegarty et ses fidèles musiciens, qui peut le prédire ? Continuera-t-il ses expérimentations Bloody-Valentinesques (et consorts) ? Ou se recalibrera-t-il dans le style de lyrisme de chambre auquel il nous avait jusqu'à présent habitué ? Depuis Swanlights de nombreuses voies lui sont ouvertes, et si cet EP est de qualité, il n'aura pas vraiment fait avancer le schmilblick.
Très bon 16/20 | par X_Wazoo |
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