Xasthur
Defective Epitaph |
Label :
Hydra Head |
||||
Comment une formation aussi difficile d'accès a pu devenir un tel fétiche parmi (on ne rigole pas dans la salle) les "Hipster Metal People" américains ? On connaît tous le cliché du gringalet aux cheveux longs, habillé en noir et qui devient la proie favorite des joueurs de football, moqué par les pom-pom girls, terrorisé par les gangs de chicanos ou les rappeurs black et que tout le monde traite de "Faget" (pour ceux qui ne comprendraient pas la référence, merci de vous reporter au premier album de Korn). L'image marche aussi pour les binoculars avec raie grasse sur le côté, peau luisante et pull jacquard qui font fortune dans les software. Comme aujourd'hui ces mêmes étudiants sportifs à la culture "white trash" (le metal reste principalement une musique de blancs) se sont eux-mêmes mis à écouter de la musique de freaks (ça a commencé avec la récupération de Korn puis de la vague néo des Coal Chamber, Deftones et Limp Bizkit et ça se poursuit avec la mode immonde du metal-core), il a bien fallu que les hipsters, ou les nerds, bref que les trous du cul souffreteux à bronchite asthmatiforme chronique, repoussent leur propre frontière et accentuent leur propre singularité. C'est ainsi qu'ils ont fait de Xasthur leur nouveau refuge, un refuge que la culture de masse ne parviendra sans doute jamais à ingérer et encore moins à digérer. Inutile d'argumenter, la simple écoute d'un titre vous fera comprendre le pourquoi d'une telle affirmation.
Si l'on revient un instant sur l'aspect musical, le souci avec Xasthur c'est qu'on peut très vite avoir l'impression qu'il sort toujours le même album tant son style est immuable, sa production volontairement dégueulasse. Il y a pourtant des variantes, subtiles, que seules des écoutes répétées parviennent à mettre à jour (si l'on peut dire). Ainsi, sur ce Defective Epitaph, il y a par exemple l'adjonction d'un batteur qui doit sûrement être humain, ce qui donne un peu plus de poids et d'ampleur aux compositions, de vie même, comme sur "Malignant Prophecy" et sa double pédale. Pour le reste, l'auditeur retrouve tout ce qui fait la spécificité de Xasthur : un funeral black poisseux naît de l'ordure, bâti sur des arpèges lugubres ("Cemetery Of Shattered Masks") et exprimé aux travers de vocaux aliénés, mixés très en retrait. Defective Epitaph poursuit donc dans la lignée des productions précédentes, avec des morceaux plutôt longs (beaucoup font plus de sept minutes), parfois peut-être parce que Malefic ne sait pas comment les achever (le final est systématiquement foireux) et qui sont autant d'odes à la solitude. Dans un certain sens, le résultat n'est pas dénué de beauté, Malefic ayant un don pour matérialiser les terreurs enfouies. J'ai néanmoins du mal à imaginer ces gosses enfermés dans leur chambre le samedi soir, nourrissant leur mal-être pendant que des quaterbacks se font sucer la bite sur la banquette arrière d'un pick-up et je m'interroge : Xasthur est-il devenu le One Direction des autistes ?
Si l'on revient un instant sur l'aspect musical, le souci avec Xasthur c'est qu'on peut très vite avoir l'impression qu'il sort toujours le même album tant son style est immuable, sa production volontairement dégueulasse. Il y a pourtant des variantes, subtiles, que seules des écoutes répétées parviennent à mettre à jour (si l'on peut dire). Ainsi, sur ce Defective Epitaph, il y a par exemple l'adjonction d'un batteur qui doit sûrement être humain, ce qui donne un peu plus de poids et d'ampleur aux compositions, de vie même, comme sur "Malignant Prophecy" et sa double pédale. Pour le reste, l'auditeur retrouve tout ce qui fait la spécificité de Xasthur : un funeral black poisseux naît de l'ordure, bâti sur des arpèges lugubres ("Cemetery Of Shattered Masks") et exprimé aux travers de vocaux aliénés, mixés très en retrait. Defective Epitaph poursuit donc dans la lignée des productions précédentes, avec des morceaux plutôt longs (beaucoup font plus de sept minutes), parfois peut-être parce que Malefic ne sait pas comment les achever (le final est systématiquement foireux) et qui sont autant d'odes à la solitude. Dans un certain sens, le résultat n'est pas dénué de beauté, Malefic ayant un don pour matérialiser les terreurs enfouies. J'ai néanmoins du mal à imaginer ces gosses enfermés dans leur chambre le samedi soir, nourrissant leur mal-être pendant que des quaterbacks se font sucer la bite sur la banquette arrière d'un pick-up et je m'interroge : Xasthur est-il devenu le One Direction des autistes ?
Bon 15/20 | par Arno Vice |
En ligne
596 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages