3 Colours Red

Revolt

Revolt

 Label :     Creation 
 Sortie :    lundi 08 février 1999 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

A l'apparition de Revolt, on se sentait pris de vitesse : il nous aurait fallu apparemment plus que deux ans pour débarrasser nos neurones des mélodies accrocheuses et des riffs efficaces de Pure. M'enfin bon, "pris de vitesse", pour une formation sonique de la trempe de 3 Colours Red, quoi de plus logique ?!

Revolt développe, déroule, creuse la tambouille électrique de Pure en prenant le courageux risque de s'éparpiller un tantinet. L'adrénaline est toujours là et les coups de pompes au rendez-vous, mais pas que. Bien davantage que le rouge, ça fourmille de couleurs rock en tous genre. De riffs grungy soudés avec refrain très Beach Boys ("Cancel The Exhibition") jusqu'à du précoce revival rock qui n'aurait pas déplu à Jet et consorts ("Song On The Radio"), la palette est déjà bien détaillée. Y ajouter du pop-rock adolescent rescapée de l'heure de colle par le grain de voix toujours aussi poignant de Vuckovic ("Pirouette", "Back To The City") ou les spécialités simples et efficaces de la maison tels que "Paralyse" et "Be Myself" (qui sonnent de facto comme des classiques du groupe), la fresque nous noie sous le contraste des couleurs... Pour peu qu'on apprécie les mélodies décomplexées sous toutes leurs formes, il y a de quoi vraiment passer un bon moment, avec son lot de surprises.

Car si on savait le groupe capable de nous balancer des titres power-punk explosifs à la Life Of Agony ou aussi virils que le Social Distorsion de White Light White Heat White Trash (dont "Calling To The Outside" est une parfaite fusion), on n'était pas certain qu'il pouvait mener son écriture un peu plus loin, dans un sens comme dans l'autre. C'est sous cet augure que nous apparaît ce pourquoi le groupe gardera une discrète place dans la mémoire populaire : "Beautiful Day". Une lente ballade mélancolique à faire fondre les ondes radio, suffisamment intelligente et bien écrite pour que les initiés aux coups de poings du groupe ne crient pas au blasphème. Sa délicate éclosion de disto, sa pointe de violon, son long refrain romantique échappant à la lassitude de la répétition, menant aux deux mots de son titre comme on clot une déclaration d'amour timide par un baiser du bout des lèvres... Il n'y aura guère que le bipolaire acoustique/électrique "This Is My Time", un peu plus loin sur le disque, pour retrouver un peu de cette saveur sensuelle... Une touche émotionnelle à la fois incongrue et complémentaire sur un pareil album.
Quant à l'autre extrémité du spectre, ce sont des plaisirs sonores bien différents qui nous surprennent. On retient surtout en milieu de disque de l'intention rock moderne que ne reniera pas Kasabian quelques années plus tard : l'hymne "Paranoid People" et ses riffs qu'on croirait sortis des doigts de Billy Corgan et Tom Morello. Et en toute fin de fête le carnassier "Age Of Madness" pousse les limites. Avec son vulgaire riff baveux de basse-guitare, bedonnant comme du Barkmarket, et son refrain aussi épique que le Soundgarden de Down On The Upside, on a comme l'impression que les anglais nous font une promesse, que d'excellentes choses restent à venir pour nos oreilles. Et si la réalité sera tout autre (un dernier album de reformation en 2004, plus heavy mais plus impersonnel), on ne pouvait pas mieux espérer pour finir une oeuvre mélodique aussi dense...


Bon   15/20
par X_YoB


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
593 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Fermez les yeux, je vous dis "Musique", vous voyez :