Hercules & Love Affair
The Feast Of The Broken Heart |
Label :
Moshi Moshi |
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Trois ans après avoir divisé les fans des débuts et les critiques avec Blue Songs, le DJ new-yorkais, aujourd'hui basé à Vienne, Andy Butler ajoute un troisième chapitre à son très dansant projet, Hercules & Love Affair. The Feast of the Broken Heart, c'est le titre du chapitre, tout un programme pour les amateurs d'électro à la DFA ou de house ouvertement vintage ! Butler, qui pour rappel remanie son équipe de collaborateurs à chaque opus, s'est ici armé d'un tout nouveau crew plutôt alléchant : en effet, si les noms des jeunes et talentueux artistes que sont le Parisien Rouge Mary et le Belge Gustaph n'évoquent peut-être pas grand-chose aux oreilles de la plupart, ceux de l'artiste folk/jazz, Krystle Warren, auteur d'un album, Circles (2009), particulièrement séduisant et, surtout, du folkeux John Grant, ex-frontman des Czars et aujourd'hui artiste solo acclamé, trouvent certainement plus d'écho. Ce dernier est sans doute l'artiste le plus prestigieux et charismatique à avoir posé sa voix sur des morceaux de Hercules & Love Affair depuis Antony Hegarty, au chant sur le grandiose "Blind", et dont l'éviction a coûté très cher à la formation.
L'écriture de ce nouvel album a commencé relativement peu de temps après la sortie de Blue Songs – Andy Butler parlait déjà en 2011 de la création de nouvelles chansons, et dès 2012, on retrouvait dans les setlists les morceaux "I Try to Talk to You", composé par John Grant après avoir découvert sa séropositivité, "The Light", "My Offence" ou encore "Be with You" (ce-dernier a finalement été écarté de la tracklist final). Quant au single, "Do You Feel the Same ?", il a été annoncé à l'été 2013 avant de finalement sortir en avril de cette année. Autant dire que le processus qui a conduit à The Feast of the Broken Heart a été plutôt lent, ce qui a permis au groupe de tester plusieurs nouvelles chansons en live avant de les peaufiner en studio. Pourtant, bien qu'il s'était également écoulé trois années entre le premier album éponyme (2008), nu-disco teinté de house, et le second, house teinté de nu-disco, l'évolution depuis Blue Songs est ici moins frappante. The Feast of the Broken Heart creuse la veine furieusement house et ouvertement vintage du précédent. Néanmoins, Hercules & Love Affair cru 2014 se révèle globalement plus sauvage qu'auparavant (les premières notes de "Hercules Theme 2014" annonce la couleur avec des sonorités rappelant "Visitor", le morceau le plus agressif du précédent opus), et, en liaison avec le point précédent, moins enclin aux introspections (à côté des chansons dance, Blue Songs contient un certain nombre de titres ambient qui ne dénoteraient pas vraiment dans la discographie de Brian Eno). En effet, à l'exception du final downtempo "The Key", chanté par Rouge Mary, et qui rappelle quelque peu le premier opus, les morceaux que composent cette nouvelle galette comptent bien transformer ton salon en dancefloor, animer tes soirées d'été, ou si la danse et toi, ça fait deux, au moins te faire remuer le genou derrière ton clavier. Comme la pochette, délibérément kitsch et grossière (signée Marianne Vlaschits) le suggère, The Feast of the Broken Heart est idéalement fait pour bouger.
Si certains morceaux vont à n'en pas douter rejoindre les incontournables du projet Hercules & Love Affair – on pense, par exemple, à "I Try to Talk to You" et sa mélancolie dansante, au très pop "Do You Feel the Same ?", au plus dark "Liberty" ou encore à l'explosif "5.43 to Freedom" et sa longue intro qui reprend un dialogue exquis de Mondo Trasho (1969), le film culte de John Waters – ce nouvel opus ne va très probablement pas regagner les fans qui ont quitté le navire après les départs d'Antony Hegarty et Nomi Ruiz et la sortie de Blue Songs. Andy Butler persiste et signe dans son revival house et ses morceaux dance instinctifs, n'en déplaise à ceux qui regrettent l'an de grâce 2008 et la hype entourant Hercules & Love Affair et sa nu-disco de salon sophistiquée et élégante. On est passé du salon au dancefloor, tant pis pour les flemmards.
L'écriture de ce nouvel album a commencé relativement peu de temps après la sortie de Blue Songs – Andy Butler parlait déjà en 2011 de la création de nouvelles chansons, et dès 2012, on retrouvait dans les setlists les morceaux "I Try to Talk to You", composé par John Grant après avoir découvert sa séropositivité, "The Light", "My Offence" ou encore "Be with You" (ce-dernier a finalement été écarté de la tracklist final). Quant au single, "Do You Feel the Same ?", il a été annoncé à l'été 2013 avant de finalement sortir en avril de cette année. Autant dire que le processus qui a conduit à The Feast of the Broken Heart a été plutôt lent, ce qui a permis au groupe de tester plusieurs nouvelles chansons en live avant de les peaufiner en studio. Pourtant, bien qu'il s'était également écoulé trois années entre le premier album éponyme (2008), nu-disco teinté de house, et le second, house teinté de nu-disco, l'évolution depuis Blue Songs est ici moins frappante. The Feast of the Broken Heart creuse la veine furieusement house et ouvertement vintage du précédent. Néanmoins, Hercules & Love Affair cru 2014 se révèle globalement plus sauvage qu'auparavant (les premières notes de "Hercules Theme 2014" annonce la couleur avec des sonorités rappelant "Visitor", le morceau le plus agressif du précédent opus), et, en liaison avec le point précédent, moins enclin aux introspections (à côté des chansons dance, Blue Songs contient un certain nombre de titres ambient qui ne dénoteraient pas vraiment dans la discographie de Brian Eno). En effet, à l'exception du final downtempo "The Key", chanté par Rouge Mary, et qui rappelle quelque peu le premier opus, les morceaux que composent cette nouvelle galette comptent bien transformer ton salon en dancefloor, animer tes soirées d'été, ou si la danse et toi, ça fait deux, au moins te faire remuer le genou derrière ton clavier. Comme la pochette, délibérément kitsch et grossière (signée Marianne Vlaschits) le suggère, The Feast of the Broken Heart est idéalement fait pour bouger.
Si certains morceaux vont à n'en pas douter rejoindre les incontournables du projet Hercules & Love Affair – on pense, par exemple, à "I Try to Talk to You" et sa mélancolie dansante, au très pop "Do You Feel the Same ?", au plus dark "Liberty" ou encore à l'explosif "5.43 to Freedom" et sa longue intro qui reprend un dialogue exquis de Mondo Trasho (1969), le film culte de John Waters – ce nouvel opus ne va très probablement pas regagner les fans qui ont quitté le navire après les départs d'Antony Hegarty et Nomi Ruiz et la sortie de Blue Songs. Andy Butler persiste et signe dans son revival house et ses morceaux dance instinctifs, n'en déplaise à ceux qui regrettent l'an de grâce 2008 et la hype entourant Hercules & Love Affair et sa nu-disco de salon sophistiquée et élégante. On est passé du salon au dancefloor, tant pis pour les flemmards.
Bon 15/20 | par Rebecca Carlson |
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