Peste Noire
La Chaise-Dyable |
Label :
La Mesnie Herlequin |
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Les deux dernières sorties de Peste Noire (l'album éponyme et le split Rat des villes vs Rats des champs avec Diapsiquir) avaient déjà mis en évidence le fait que Famine repositionnait assez sérieusement ses choix musicaux pour s'orienter de plus en plus vers une espèce de Punk Rock cradingue, campagnard et franchouillard franchement anti tout mais surtout clairement flippant. Aussi, pas de surprise avec La Chaise-Dyable, on fout les deux pieds dans le lisier dès les premières secondes.
De tous les sons animaliers que Famine aurait pu sélectionner pour ouvrir son dernier disque, c'est l'oie qu'il a choisie. Ajoutez à ça les premiers mots suivants : "Un jour peinard en Haute-Loire je me touche la nouille en entendant les oies caqueter" ("Avant le putsch") et on y est, en plein dans le cul pustuleux du concept de France profonde inventé par quelques énarques en mal de crédibilité populaire. N'importe qui d'autres dirait ça, on se foutrait de sa gueule mais quand c'est Famine qui a la parole, avec son timbre de branque, on écoute et on la ferme, on savoure les 45 minutes de poésie rurale qui nous attendent.
Cette introduction est somme toute assez trompeuse parce que lorsque explose le riff ultime du "Dernier putsch", on ne ressent que la haine, le dégoût, l'envie que tout s'écroule dans un vacarme d'enfer. Putain qu'il fait mal ce titre sous ses allures de Punk avarié. Le genre de titre hooligan qui te fait monter la bile, qui te colle un goût de vomi dans la bouche. Sec. Après ça, tu te goinfres "Payés sur la bête" et les incroyables neuf minutes de "Le Diable existe" et tu es fier que ce type fasse claquer le Français comme il le fait, qu'il jongle avec un jargon qui oscille entre l'Académie et les chiottes d'un bistrot de campagne, avec sa voix d'enragé ivre mort qui beugle des malédictions à la face du monde.
Quant au morceau "La Chaise-Dyable", ce n'est pas compliqué : chanson de l'année pour moi, ni plus ni moins. Cette peinture de la campagne, ce riff lancinant, ces paroles improbables ("Le soir à 23h j'entends le bruit d'un tracteur"), ce désespoir collant dont tu n'arrives plus à te dépêtrer, la putain de branlée. Tu crois que c'est fini ? Que Peste Noire ne pouvait pas aller plus loin ? "Dans ma nuit", deuxième chanson de l'année bordel ! Ils te finissent à l'accordéon, le futal aux chevilles et le cul comme un drapeau japonais (je vous laisse vous représenter la métaphore).
Brutal, cradingue comme un sac de viande oublié en plein soleil, puant le vin rance, la sueur et l'urine, le disque fou d'une formation qui, à elle seule (avec Diapsiquir certes), remet enfin de l'excès dans la scène française, de l'irrévérence. L'idiot du village qui colle une trempe au hipster citadin, d'une seule main.
De tous les sons animaliers que Famine aurait pu sélectionner pour ouvrir son dernier disque, c'est l'oie qu'il a choisie. Ajoutez à ça les premiers mots suivants : "Un jour peinard en Haute-Loire je me touche la nouille en entendant les oies caqueter" ("Avant le putsch") et on y est, en plein dans le cul pustuleux du concept de France profonde inventé par quelques énarques en mal de crédibilité populaire. N'importe qui d'autres dirait ça, on se foutrait de sa gueule mais quand c'est Famine qui a la parole, avec son timbre de branque, on écoute et on la ferme, on savoure les 45 minutes de poésie rurale qui nous attendent.
Cette introduction est somme toute assez trompeuse parce que lorsque explose le riff ultime du "Dernier putsch", on ne ressent que la haine, le dégoût, l'envie que tout s'écroule dans un vacarme d'enfer. Putain qu'il fait mal ce titre sous ses allures de Punk avarié. Le genre de titre hooligan qui te fait monter la bile, qui te colle un goût de vomi dans la bouche. Sec. Après ça, tu te goinfres "Payés sur la bête" et les incroyables neuf minutes de "Le Diable existe" et tu es fier que ce type fasse claquer le Français comme il le fait, qu'il jongle avec un jargon qui oscille entre l'Académie et les chiottes d'un bistrot de campagne, avec sa voix d'enragé ivre mort qui beugle des malédictions à la face du monde.
Quant au morceau "La Chaise-Dyable", ce n'est pas compliqué : chanson de l'année pour moi, ni plus ni moins. Cette peinture de la campagne, ce riff lancinant, ces paroles improbables ("Le soir à 23h j'entends le bruit d'un tracteur"), ce désespoir collant dont tu n'arrives plus à te dépêtrer, la putain de branlée. Tu crois que c'est fini ? Que Peste Noire ne pouvait pas aller plus loin ? "Dans ma nuit", deuxième chanson de l'année bordel ! Ils te finissent à l'accordéon, le futal aux chevilles et le cul comme un drapeau japonais (je vous laisse vous représenter la métaphore).
Brutal, cradingue comme un sac de viande oublié en plein soleil, puant le vin rance, la sueur et l'urine, le disque fou d'une formation qui, à elle seule (avec Diapsiquir certes), remet enfin de l'excès dans la scène française, de l'irrévérence. L'idiot du village qui colle une trempe au hipster citadin, d'une seule main.
Parfait 17/20 | par Arno Vice |
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