Jennylee

Right On !

Right On !

 Label :     Rough Trade 
 Sortie :    vendredi 11 décembre 2015 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Mauvaise élève, effrontée comme il faut, la petite Jenny Lee Lindberg attend que la majorité de la presse musicale ait rendu son classement des meilleurs albums de 2015 pour tranquillement sortir son premier album solo. Maline, elle est certaine de pas de faire emmerder de cette manière.

Pourtant le premier extrait "Never" & sa ligne de basse "so cool" aurait du mettre la puce à l'oreille à certains. Au hasard des radios, j'étais tombé il y a quelques semaines sur une session live lors d'une matinale de KEXP -oui, dans cette radio t'as des sessions live à 9h du mat, les groupes ont même l'air au taquet & pas trop embrumés pendant les quelques questions de l'animateur. Décalage horaire oblige, c'est à l'heure du pré-apéro que quelques titres de ce Right On ! sont joués, et tout de suite, "Riot" se dégage des autres, je ne sais pas pourquoi, mais ce titre a quelque chose de spécial à la première écoute (et même aux suivantes, mais on verra ça plus tard). Quelques semaines plus tard, on m'envoie le disque, et c'est impatient que j'appuie sur play...

Une voix aguicheuse, quelques notes de basses, des effets par ci par là, l'ambiance est posée dès "Blind". une ambiance presque gothique habite ce disque, les nappes embrument la rythmique & les voix. Forcément quand on réécoute "Never" on pense facilement à The Cure, mais le disque explore aussi d'autres chemins, "Long Lonely Winter" est plus contemplatif à la manière de Warpaint, même lorsque les synthés s'éclatent en filigrane derrière la basse omniprésente et forcément mise en avant, "Bully" exprime une sorte de jovialité macabre, la voix de JennyLee tranche avec l'ambiance qui se dégage de ce titre comme de tout l'album, une certaine fraiche agréable découle de l'ensemble. Soudain, sans crier, l'intro de "Riot" débute, et on va se prendre dans les oreilles ce qui va devenir un des meilleurs titres de ces derniers mois (avec "The Answer" de Savages), une sorte de trip de space pop, avec une Jennylee plus habitée & maniérée que jamais (oui, parfois elle en fait des caisses, mais on est prêt à tout lui passer, même ses cris de hargne qui termine le titre. Wahou.

Elle a l'intelligence de ne pas enchaîner sur un titre du même calibre, et une petite ballade amoureuse calme les esprits, la magie opère encore, pourtant c'est presque typiquement le genre de titres qui me bave sur les rouleaux, mais le je-ne-sais-quoi-en-plus en fait un titre cotonneux en diable. "Offering" revient à une répertoire plus classique au sens Warpaintien du terme, avec ces légères touches de new wave.
"White Devil" propose une nouvelle ligne de basse "so cool" et nous replonge dans l'énergie dévastatrice, un titre taillée assurément pour le live.
Right On ! se termine une balade acoustique, une jolie chanson nue, sans oripeaux ni artifice malvenu, conclusion parfaite pour un disque qui ne l'est pas moins.

Ce premier album sous son nom, entièrement composé par la demoiselle prouve (s'il en était besoin) que Jennylee n'est pas "seulement" la jolie bassiste de Warpaint qui se la joue arty/négligée/bohème/grungy/rajoute ce que tu veux, il y a aussi un réel talent derrière ces cheveux roses, et ce premier album sans remplissage ou déchets est une véritable réussite.

Maintenant qu'il est sorti, je peux décemment attaquer mon classement des albums sortis cette année.


Parfait   17/20
par X_Lok


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