Dominique A

Voilà un album qui risque fort de diviser : d'un coté les fans puristes qui lui reprocheront ses arrangements luxueux et complexes, là où Dominique A était devenu le hérault (le héros ?) d'une chanson française minimaliste, et de l'autre, ceux qui ne peuvent que se réjouir d'une telle prise de risque décidée, selon l'auteur lui-même, à l'écoute de "L'Imprudence" de monsieur Bashung. C'est d'ailleurs avec cette même équipe que Dominique A a décidé d'enfanter ce nouvel opus. N'ayant pas écouté "L'Imprudence", il m'est impossible de dire si les deux albums sont similaires, où même comparables.
C'est donc avec une oreille vierge de tous préjugés, n'ayant en tête que le précédent opus de A que je me suis lancé dans l'écoute de cet album aventureux, hors norme et, disons le, tout simplement merveilleux.
Dès le premier morceau, "Tout Sera Comme Avant", où les cordes tumultueuses de l'ochestre symphonique de Bulgarie tombent en trombes voluptueuses dans les oreilles de l'auditeur ébahi, on sent qu'il sera difficile de lâcher un tel morceau, un tel bijou.
Suivent d'autres chansons, aux arrangements grandioses, avec ce qu'il faut de dissonances pour entrevoir leurs infinies richesses, et aux textes toujours impeccables, d'une qualité littéraire hors-norme et d'un pouvoir émotionnel sans commune mesure avec le reste de la production française actuelle.
Mention spéciale à "Bowling", au ton épique et au lyrisme flambloyant, et à "Où Sont Les Lions", où les guitares acoustiques furieuses font et défont une mélodie suffisamment évidente pour émouvoir, et suffisamment discrète pour garder le mystère entier.
Quant aux craintes d'avoir un album sans personnalité, elles sont démenties rapidement, puisque la patte de son auteur est bel et bien présente.
Si seul le temps pourra confirmer son statut de chef-d'oeuvre, il ne fait déjà aucun doute, à mon humble avis, que Dominique A vient de signer l'un des albums de l'année, toutes catégories confondues.