Dominique A

C'est souvent difficile pour moi, avec Dominique A, d'accorder beaucoup d'attention à ses disques qu'il a sortis. À chaque fois, il n'y a que quelques chansons qui marquent dans des albums parfois trop longs (Tout Sera Comme Avant par exemple). Mais j'ai quand même acheté son tout dernier, Le Monde Réel, où nous voyons le grand tondu auréolé d'une lueur verte quelque part sur un littoral dans la nuit.

Dans la période que nous traversons, certaines chansons touchent des cordes sensibles, autant pour les soucieux envers la nature avec le magnifique "Dernier Appel De La Forêt", que pour les philanthropes sur "Avec Les Autres" ou encore ceux qui ne se laissent pas intoxiquer par la télévision, à l'image d'habitants évoqués du fond d'une vallée, dans "Nouvelles Du Monde Lointain". Dans ces chansons-là, superbes, les textes sont d'une poésie délectable. Les compositions musicales - piano, violons, contrebasse, guitare, batterie, orgue synthétiseur - sont épurées et de beauté, se laissant interpréter entre espérance et inquiétude. Et Dominique A a une voix vraiment très belle !

"C'est moins rock que d'habitude", me dit-elle quand elle écoute avec moi ! Oui. Mais sans doute que des guitares alarmantes seraient superflues pour les sujets traités ici, limite assommantes. Dominique A a préféré la profondeur à la colère frontale. Les chansons, au nombre de dix, ne conquièrent pas toutes dans l'immédiat. On en préfère certaines plus que d'autres, au début. Il faut écouter Le Monde Réel sans rien faire d'autre à côté, dans la détente, s'ouvrir totalement. Ça en devient splendide parfois, dans notre époque déclinante, lorsque sont provoquées des larmes d'émotion par de belles mélodies aériennes, sous les étoiles qui nous regardent.