Adam Green
Adam Green & Binki Shapiro |
Label :
Concord Jazz |
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En 2013, Adam a trente ans. Les camps de vacances avec Kimya Dawson, la colocation avec Turner Cody, les fanfaronneries avec Carl Barat et les excès new-yorkais, c'est plus de son âge.Minor Love montrait déjà des signes de maturité. Même si Adam y parlait encore de poils et d'anus en croonant, ça sonnait plus sincère, plus fragile, plus abîmé. Ça sonnait comme du Cohen cocaïné. C'était beau l'apothéose délicate d'une carrière solo quasi sans fautes, toujours assumée avec une belle folie sur scène.
Ayant mué peu à peu de la peau d'un Jonathan Richman à celle d'un Lee Hazlewood, Adam a donc fini par trouvé sa Nancy Sinatra. Il s'est amouraché de la mannequin Binki Shapiro qui roucoulait déjà sur Little Joy, le side-project de Fabrizio Moretti, (batteur des Strokes et protagoniste de la chanson "Carolina", tout est lié). Une nouvelle compagne de jeu, à mille lieues de Kimya pour un mariage parfait entre sa voix d'écolière et le timbre grave et désabusé du grand gamin.
Le meilleur exemple restant "Here I Am", single aux arpèges angéliques et à la délicieuse interprétation en canon. On citera également "Just To Make Me Feel Good", ce qu'Adam a fait de plus pop et accessible dans sa carrière, un petit tube presque FM qui sera pourtant passé inaperçu (tant mieux diront les snobs possessifs dont je fais partie). "Pity Love" et "Pleasantries" ont un charme immédiat, une délicatesse fragile où les deux tourtereaux exploitent parfaitement leur association. Si les lyrics sont moins farfelues, moins nihilistes, Adam prouve qu'il sait aussi parler de romance au premier degré, avec juste un soupçon d'ironie et de malice ("My heart is everywhere, splitting out like thunder/Everybody's cheating on each other"). Arrangements et production sont au service des interprètes, sans fioritures avec juste un peu de marge pour quelques expérimentations sonores (les chœurs lointains sur "I Never Found Out", l'ambiance rêveuse du morceau final, un adieu somptueux).
Attention cependant : l'album aurait dû s'appeler Binki Shapiro feat. Adam Green tant la demoiselle s'offre la part du lion et son parolier n'apparaissant que sur la moitié du disque. Le reste est une collection de ballades désabusées et souvent belles à pleurer ("If You Want Me To", "Don't Ask For More") où il vous sera très difficile de ne pas tomber amoureux, vous aussi, de Binki.
Si "Drowning Head First" était votre morceau favori sur Sixes & Sevens, si l'unique album de Little Joy vous a rempli de joie, ne vous privez pas de ce plaisir jamais coupable, aussi court que mémorable.
Ayant mué peu à peu de la peau d'un Jonathan Richman à celle d'un Lee Hazlewood, Adam a donc fini par trouvé sa Nancy Sinatra. Il s'est amouraché de la mannequin Binki Shapiro qui roucoulait déjà sur Little Joy, le side-project de Fabrizio Moretti, (batteur des Strokes et protagoniste de la chanson "Carolina", tout est lié). Une nouvelle compagne de jeu, à mille lieues de Kimya pour un mariage parfait entre sa voix d'écolière et le timbre grave et désabusé du grand gamin.
Le meilleur exemple restant "Here I Am", single aux arpèges angéliques et à la délicieuse interprétation en canon. On citera également "Just To Make Me Feel Good", ce qu'Adam a fait de plus pop et accessible dans sa carrière, un petit tube presque FM qui sera pourtant passé inaperçu (tant mieux diront les snobs possessifs dont je fais partie). "Pity Love" et "Pleasantries" ont un charme immédiat, une délicatesse fragile où les deux tourtereaux exploitent parfaitement leur association. Si les lyrics sont moins farfelues, moins nihilistes, Adam prouve qu'il sait aussi parler de romance au premier degré, avec juste un soupçon d'ironie et de malice ("My heart is everywhere, splitting out like thunder/Everybody's cheating on each other"). Arrangements et production sont au service des interprètes, sans fioritures avec juste un peu de marge pour quelques expérimentations sonores (les chœurs lointains sur "I Never Found Out", l'ambiance rêveuse du morceau final, un adieu somptueux).
Attention cependant : l'album aurait dû s'appeler Binki Shapiro feat. Adam Green tant la demoiselle s'offre la part du lion et son parolier n'apparaissant que sur la moitié du disque. Le reste est une collection de ballades désabusées et souvent belles à pleurer ("If You Want Me To", "Don't Ask For More") où il vous sera très difficile de ne pas tomber amoureux, vous aussi, de Binki.
Si "Drowning Head First" était votre morceau favori sur Sixes & Sevens, si l'unique album de Little Joy vous a rempli de joie, ne vous privez pas de ce plaisir jamais coupable, aussi court que mémorable.
Très bon 16/20 | par Dylanesque |
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