The Pastels
Slow Summits |
Label :
Domino |
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Culture du bien pensant et du politiquement correct oblige, il a été difficile, voire quasiment impossible lors de la sortie du dernier effort des Pastels en 2013, de trouver une critique un tant soit peu prudente, voire tout simplement contradictoire face à ce concert ininterrompu de louanges dont a fait l'objet Slow Summits.
Cela en étonnera peut-être certains, mais pour prendre le contre-pied de toutes ces critiques dithyrambiques livrées par mes soins ces dernières années, je ne vais pas dire du bien de cet album. Oui, oui, mesdames, messieurs...
Parce que j'ai peut-être été très longtemps ce que l'on pourrait appeler de manière réductive, "une fan", me voilà amenée à faire davantage preuve de clairvoyance et de lucidité à l'encontre d'un album certes joli et propret, mais globalement aseptisé et presque caricatural dans sa forme. Et qui tel un vinyle sur sa platine, tourne désespérément en rond.
Un mauvais album Slow Summits ? Non, pas tout à fait. Plutôt un disque gentil et sans grande ambition, livré mollement par un groupe "culte" (comprenez par là intouchable), et donc forcément hors d'atteinte de toute critique un tant soit peu... critique, justement. Qui peut faire belle impression aux oreilles des néophytes, mais qui déçoit les attentes des autres.
Il est vrai qu'il est bien joli cet album avec ses 10 chansons qui donnent l'impression d'avoir toutes été taillées dans le même tissus (écossais, forcément), avec l'aide du même maitre-étalon. Depuis 2003 et The Last Great Wilderness, (B.O du film du même nom, dont personne ou presque n'a franchement jamais vu 30 secondes d'image), Les Pastels ont, semble-t-il, trouvé la potion magique qui donne son bon goût particulier à leur délicate pop. Un tempo comateux ralenti au maximum, des voix élégiaques qui se contentent de feuler des monosyllabes ébahies, un saupoudrage savamment dosé de flûte traversière et emballé, c'est pesé. Cette recette, les Ecossais ont tellement bien compris qu'elle ferait mouche à tous les coups, qu'ils n'ont pas hésité depuis à l'appliquer à la lettre à toutes leurs nouvelles productions. Quelle différence franchement il y a-t-il en effet entre The Last Great Wilderness (2003), Two Sunsets (un disque collaboratif avec les japonais de Tenniscoats sorti en 2009) et Slow Summits ? Et bien, une pas bien grosse à dire vrai.
Dix chansons feutrées, chantées sur la pointe des pieds et sur le ton de la confidence. Presque des berceuses pour vous souhaiter la bonne nuit. Sauf que dix berceuses alignées comme ça à la queue leu leu au bout d'un temps, ça vous fait piquer inévitablement du nez. Les Pastels, si on omet de parler de leurs débuts plutôt chapardeurs, il est vrai n'ont jamais été les rois de la musique bruitiste. Mais le problème ici ne vient non pas à proprement parler du rythme des chansons ou bien encore de l'ambiance qui se dégage de Slow Summits, mais tout simplement de l'essence même de l'album. Pour résumer, Slow Summits contient dix titres où l'on ne retrouve hélas aucune bonne chanson. Il y'a des mélodies certes, mais elle sont si vides d'idées, qu'elles semblent radoter comme Tata Monique qui vous raconterait la même histoire depuis des années.
À l'image du cupcake insipide cher à nos voisins Britanniques, Slow Summits est un gâteau sans saveur sur lequel ont été saupoudrées jusqu'à l'écœurement des petites décorations en sucre mignonnes à croquer, mais qui au final ne changent, ni ne donnent de goût à la pâtisserie elle-même. À vrai dire, s'il faut chercher l'album génial des Pastels, il faut remonter en 1997 et se pencher sur Illumination. Véritable bijou de la discographie des Britanniques où bien que le tempo musical se trouvait déjà fichtrement ralenti, les Pastels livraient alors un travail d'orfèvre, où se glissait ici une ligne de basse maligne et inattendue, là un entrelacs de guitares délicatement amené, ou encore des trouvailles sonores superbement utilisées. Peut-être est-ce le départ de la bassiste Annabel Wright à l'orée des années 2000 qui a provoqué cette perte subite de créativité et d'audace, laissant depuis maintenant quelques années Stephen McRobbie et Katrina Mitchell en manque flagrant d'inspiration, réduits à n'exécuter qu'un travail de copiste.
S'il fallait résumer aujourd'hui la musique de ce groupe, The Pastels, se réduiraient à faire fructifier les affaires comme de bons rentiers qui gèrent à merveille leur patrimoine. En résumé, après écoute de cet album, pas de surprise, on savait à quoi s'attendre. On aurait juste un peu envie de dire : "15 ans pour ça ?". Un peu comme le dernier effort en date de My Bloody Valentine qui n'aura réussi à faire parler de lui que le temps d'un buzz bien orchestré avant de ne plus intéresser personne. Slow Summits est un disque moyen, d'un groupe qui bien qu'il ait paradoxalement atteint l'apogée de sa carrière en terme de popularité, est peut-être arrivé à présent à bout de souffle et n'a finalement plus tellement grand chose à raconter, ni à chanter.
Cela en étonnera peut-être certains, mais pour prendre le contre-pied de toutes ces critiques dithyrambiques livrées par mes soins ces dernières années, je ne vais pas dire du bien de cet album. Oui, oui, mesdames, messieurs...
Parce que j'ai peut-être été très longtemps ce que l'on pourrait appeler de manière réductive, "une fan", me voilà amenée à faire davantage preuve de clairvoyance et de lucidité à l'encontre d'un album certes joli et propret, mais globalement aseptisé et presque caricatural dans sa forme. Et qui tel un vinyle sur sa platine, tourne désespérément en rond.
Un mauvais album Slow Summits ? Non, pas tout à fait. Plutôt un disque gentil et sans grande ambition, livré mollement par un groupe "culte" (comprenez par là intouchable), et donc forcément hors d'atteinte de toute critique un tant soit peu... critique, justement. Qui peut faire belle impression aux oreilles des néophytes, mais qui déçoit les attentes des autres.
Il est vrai qu'il est bien joli cet album avec ses 10 chansons qui donnent l'impression d'avoir toutes été taillées dans le même tissus (écossais, forcément), avec l'aide du même maitre-étalon. Depuis 2003 et The Last Great Wilderness, (B.O du film du même nom, dont personne ou presque n'a franchement jamais vu 30 secondes d'image), Les Pastels ont, semble-t-il, trouvé la potion magique qui donne son bon goût particulier à leur délicate pop. Un tempo comateux ralenti au maximum, des voix élégiaques qui se contentent de feuler des monosyllabes ébahies, un saupoudrage savamment dosé de flûte traversière et emballé, c'est pesé. Cette recette, les Ecossais ont tellement bien compris qu'elle ferait mouche à tous les coups, qu'ils n'ont pas hésité depuis à l'appliquer à la lettre à toutes leurs nouvelles productions. Quelle différence franchement il y a-t-il en effet entre The Last Great Wilderness (2003), Two Sunsets (un disque collaboratif avec les japonais de Tenniscoats sorti en 2009) et Slow Summits ? Et bien, une pas bien grosse à dire vrai.
Dix chansons feutrées, chantées sur la pointe des pieds et sur le ton de la confidence. Presque des berceuses pour vous souhaiter la bonne nuit. Sauf que dix berceuses alignées comme ça à la queue leu leu au bout d'un temps, ça vous fait piquer inévitablement du nez. Les Pastels, si on omet de parler de leurs débuts plutôt chapardeurs, il est vrai n'ont jamais été les rois de la musique bruitiste. Mais le problème ici ne vient non pas à proprement parler du rythme des chansons ou bien encore de l'ambiance qui se dégage de Slow Summits, mais tout simplement de l'essence même de l'album. Pour résumer, Slow Summits contient dix titres où l'on ne retrouve hélas aucune bonne chanson. Il y'a des mélodies certes, mais elle sont si vides d'idées, qu'elles semblent radoter comme Tata Monique qui vous raconterait la même histoire depuis des années.
À l'image du cupcake insipide cher à nos voisins Britanniques, Slow Summits est un gâteau sans saveur sur lequel ont été saupoudrées jusqu'à l'écœurement des petites décorations en sucre mignonnes à croquer, mais qui au final ne changent, ni ne donnent de goût à la pâtisserie elle-même. À vrai dire, s'il faut chercher l'album génial des Pastels, il faut remonter en 1997 et se pencher sur Illumination. Véritable bijou de la discographie des Britanniques où bien que le tempo musical se trouvait déjà fichtrement ralenti, les Pastels livraient alors un travail d'orfèvre, où se glissait ici une ligne de basse maligne et inattendue, là un entrelacs de guitares délicatement amené, ou encore des trouvailles sonores superbement utilisées. Peut-être est-ce le départ de la bassiste Annabel Wright à l'orée des années 2000 qui a provoqué cette perte subite de créativité et d'audace, laissant depuis maintenant quelques années Stephen McRobbie et Katrina Mitchell en manque flagrant d'inspiration, réduits à n'exécuter qu'un travail de copiste.
S'il fallait résumer aujourd'hui la musique de ce groupe, The Pastels, se réduiraient à faire fructifier les affaires comme de bons rentiers qui gèrent à merveille leur patrimoine. En résumé, après écoute de cet album, pas de surprise, on savait à quoi s'attendre. On aurait juste un peu envie de dire : "15 ans pour ça ?". Un peu comme le dernier effort en date de My Bloody Valentine qui n'aura réussi à faire parler de lui que le temps d'un buzz bien orchestré avant de ne plus intéresser personne. Slow Summits est un disque moyen, d'un groupe qui bien qu'il ait paradoxalement atteint l'apogée de sa carrière en terme de popularité, est peut-être arrivé à présent à bout de souffle et n'a finalement plus tellement grand chose à raconter, ni à chanter.
Moyen 10/20 | par Lolipop |
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