The Cure
Marseille [Le Dôme] - mardi 04 mars 2008 |
The Cure en concert pour la première fois, comme un rêve qui se réalise. L'occasion de voir une icône atypique du paysage musical de ces 30 dernières années en la personne de Robert Smith, véritable idôle de jeunesse pour moi. Même pendant la première partie, devant 65daysofstatic et leur post-rock déchaîné, on ne réalise toujours pas : ce putain de 4 mars 2008, cette salle du Dôme va accueillir devant mes yeux ébahis un des groupes qui m'aura accompagné durant toute mon adolescence, des artistes dont j'aurais contemplé les photos glacées en noir et blanc des centaines de fois...
Et c'est pourtant bien ce qui se produit après la très courte prestation de la formation anglaise ; les lumières s'éteignent, et les premières notes féériques de "Plainsong" apparaissent, calmes et lointaines. Mon coeur bat à un rythme effrené alors que Robert Smith apparait, les yeux perdus dans la foule comme s'il scrutait l'horizon. Et c'est là que tout commence : alors que chaque coup de grosse caisse résonne à l'intérieur de moi-même, ceux qui n'étaient pas forcément au courant (comme moi) constatent que la formation a été amputée de Roger O'Donnell, Smith se chargeant à présent de la plupart des parties clavier. Assez étrange, mais qu'importe : dès le deuxième titre, "Prayers For Rain", The Cure va explorer au moyen d'une set-list quasi-parfaite une discographie géniale. Morceaux récents issus de l'album éponyme, vieux tubes ("The Walk", "Let's Go To Bed"), et même quelques inédits, rien n'est épargné. Ou du moins, presque. Même si l'on apprécie que d'excellents morceaux peu connus comme "Push" nous soient livrés entre les classiques "Lovesong", "Lullaby", "In Between Days" ou encore "Just Like Heaven", on regrette l'absence de chansons cultes comme "A Letter To Elise", "If Only Tonight We Could Sleep" ou "Cold".
La formation n'a pas pris une ride : Robert Smith, qui a plus de boulot que d'habitude en raison de l'absence d'O'Donnell, reste immobile et déverse parfaitement son chant intense et torturé, alors que Simon Gallup sautille dans tous les sens à ses côtés. Le chanteur parvient néanmoins à se débarasser de sa guitare pour "Kyoto Song", le temps d'arpenter la scène telle une icône marchant sur ses disciples, son éternel rictus étrange sur ses lèvres rouges. Après avoir interprété des titres un peu plus inattendus comme "Shake Dog Shake" ou "Never Enough", la formation conclut la première partie de son set de la meilleure façon qui soit : la batterie tribale de "One Hundred Years" retentit (malheureusement le seul titre de Pornography joué ce soir-là), suivi des paroles cauchemardesques de Smith. Dans la fosse, on est subjugué. L'audience est extrèmement attentive, presque immobile, fixant l'écran géant installé derrière la scène, qui projette des images post-apocalyptiques, des scènes de guerre et de désolation. Un spectacle à glacer le sang... Et quand "Disintegration" nous est offerte, je ne peux m'empêcher de frémir devant autant de charisme, de perfectionnisme et de grandeur de la part de ces musiciens, emmenés par ce personnage unique et inégalable. "How the end always is..." scande Robert Smith, dans une communion parfaite avec le public, avant de quitter la scène.
Les quatre musiciens ne se font pas prier pour reprendre place sur scène assez rapidement, pour un premier rappel plutôt tourné vers la période glaciale de The Cure, avec notamment "M", le somptueux "Play For Today" et l'hymne "A Forest". Au bout de 4 chansons, le groupe s'enfuit à nouveau, pour mieux revenir avec des titres cultes qu'un certain public veut entendre : entre autres le fameux "The Love Cats", ainsi que "Close To Me", qu'une bonne partie de la salle semblait attendre. Mais ce n'est pas fini ; la bande à Smith livre le sautillant "Why Can't I Be You ?", dans un final incroyable qui aura transformé la salle en une fiesta ahurissante.
Dernier rappel, amplement mérité : Robert Smith accorde à ses fans une des "dernières chansons" de la set-list : il s'agit bien évidemment de "Boys Don't Cry", que le groupe ne pouvait pas se permettre de ne pas jouer... On retiendra aussi "10:15 Saturday Night" et le surprenant "Killing An Arab" pour clotûrer une soirée magique qui restera gravée dans toutes les mémoires des personnes présentes pour l'occasion.
Et je ne réalise toujours pas : j'ai vu The Cure sur scène, entonner des chansons qui m'ont bercé durant des années, au milieu d'un public multicolore, allant de la gamine curieuse à Converse vertes et bracelets à pics qui espère que le groupe jouera "Leulabi", jusqu'au corbeau batcave sevré à Pornography, en passant par les pères de famille trentenaires venus retrouver une nouvelle jeunesse. Et Robert Smith... Cette icône goth, sorte de clown malsain jonglant à merveille entre la joie et le désespoir... Une expérience tout bonnement incroyable...
Plus que Morrissey, et je pourrais crever en paix !!
Et c'est pourtant bien ce qui se produit après la très courte prestation de la formation anglaise ; les lumières s'éteignent, et les premières notes féériques de "Plainsong" apparaissent, calmes et lointaines. Mon coeur bat à un rythme effrené alors que Robert Smith apparait, les yeux perdus dans la foule comme s'il scrutait l'horizon. Et c'est là que tout commence : alors que chaque coup de grosse caisse résonne à l'intérieur de moi-même, ceux qui n'étaient pas forcément au courant (comme moi) constatent que la formation a été amputée de Roger O'Donnell, Smith se chargeant à présent de la plupart des parties clavier. Assez étrange, mais qu'importe : dès le deuxième titre, "Prayers For Rain", The Cure va explorer au moyen d'une set-list quasi-parfaite une discographie géniale. Morceaux récents issus de l'album éponyme, vieux tubes ("The Walk", "Let's Go To Bed"), et même quelques inédits, rien n'est épargné. Ou du moins, presque. Même si l'on apprécie que d'excellents morceaux peu connus comme "Push" nous soient livrés entre les classiques "Lovesong", "Lullaby", "In Between Days" ou encore "Just Like Heaven", on regrette l'absence de chansons cultes comme "A Letter To Elise", "If Only Tonight We Could Sleep" ou "Cold".
La formation n'a pas pris une ride : Robert Smith, qui a plus de boulot que d'habitude en raison de l'absence d'O'Donnell, reste immobile et déverse parfaitement son chant intense et torturé, alors que Simon Gallup sautille dans tous les sens à ses côtés. Le chanteur parvient néanmoins à se débarasser de sa guitare pour "Kyoto Song", le temps d'arpenter la scène telle une icône marchant sur ses disciples, son éternel rictus étrange sur ses lèvres rouges. Après avoir interprété des titres un peu plus inattendus comme "Shake Dog Shake" ou "Never Enough", la formation conclut la première partie de son set de la meilleure façon qui soit : la batterie tribale de "One Hundred Years" retentit (malheureusement le seul titre de Pornography joué ce soir-là), suivi des paroles cauchemardesques de Smith. Dans la fosse, on est subjugué. L'audience est extrèmement attentive, presque immobile, fixant l'écran géant installé derrière la scène, qui projette des images post-apocalyptiques, des scènes de guerre et de désolation. Un spectacle à glacer le sang... Et quand "Disintegration" nous est offerte, je ne peux m'empêcher de frémir devant autant de charisme, de perfectionnisme et de grandeur de la part de ces musiciens, emmenés par ce personnage unique et inégalable. "How the end always is..." scande Robert Smith, dans une communion parfaite avec le public, avant de quitter la scène.
Les quatre musiciens ne se font pas prier pour reprendre place sur scène assez rapidement, pour un premier rappel plutôt tourné vers la période glaciale de The Cure, avec notamment "M", le somptueux "Play For Today" et l'hymne "A Forest". Au bout de 4 chansons, le groupe s'enfuit à nouveau, pour mieux revenir avec des titres cultes qu'un certain public veut entendre : entre autres le fameux "The Love Cats", ainsi que "Close To Me", qu'une bonne partie de la salle semblait attendre. Mais ce n'est pas fini ; la bande à Smith livre le sautillant "Why Can't I Be You ?", dans un final incroyable qui aura transformé la salle en une fiesta ahurissante.
Dernier rappel, amplement mérité : Robert Smith accorde à ses fans une des "dernières chansons" de la set-list : il s'agit bien évidemment de "Boys Don't Cry", que le groupe ne pouvait pas se permettre de ne pas jouer... On retiendra aussi "10:15 Saturday Night" et le surprenant "Killing An Arab" pour clotûrer une soirée magique qui restera gravée dans toutes les mémoires des personnes présentes pour l'occasion.
Et je ne réalise toujours pas : j'ai vu The Cure sur scène, entonner des chansons qui m'ont bercé durant des années, au milieu d'un public multicolore, allant de la gamine curieuse à Converse vertes et bracelets à pics qui espère que le groupe jouera "Leulabi", jusqu'au corbeau batcave sevré à Pornography, en passant par les pères de famille trentenaires venus retrouver une nouvelle jeunesse. Et Robert Smith... Cette icône goth, sorte de clown malsain jonglant à merveille entre la joie et le désespoir... Une expérience tout bonnement incroyable...
Plus que Morrissey, et je pourrais crever en paix !!
Excellent ! 18/20 | par Pumpkin Ben |
Posté le 09 mars 2008 à 01 h 24 |
Après les avoir vu en live une bonne demi douzaine de fois et ce depuis 1986 (Lyon), j'étais un peu mitigé sur cette nouvelle tournée de ce groupe mythique, qui a bercé mes années 80 et que j'ai laissé un peu de coté depuis... J'ai donc pris ma place (et celle de ma femme) sans grande conviction. Et puis grâce à certains de ce site, j'ai pu avoir des échos du début de la tournée qui m'ont vite rassuré... 3 heures de concert avec une alternance de vieux et nouveaux morceaux, avec une prédominance de chansons choisies dans les albums Pornography, The Head On The Door et Disintegration... Le seul hic pour ce concert a été d'arriver à l'heure car The Cure est ponctuel ! Entre un gendarme tatillon et des embouteillages, nous n'avons pas été aidés... Sourires... J'ai vécu ce concert isolé, car ma femme a eu la délicatesse de me laisser prés du Dôme (lieu du concert) pour garer la voiture à des kilomètres, et les amis de ce site étaient inaudibles au téléphone portable pour que je puisse les rejoindre... Comment vous résumer donc ces trois heures de concert ? J'avoue avoir du mal... Ce que je peux vous dire c'est que les générations se côtoyaient avec un grand sourires aux lèvres, étant prêtes à prendre du plaisir. Lorsque Robert et sa bande sont entrés sur scène, il y a eu des frissons dans les échines... Le concert a démarré doucement et sûrement avec "Plainsong" et "Prayers For Rain", de quoi mettre en bouche pour tout le reste... Le seul hic est évidemment le son de cette salle marseillaise qui me poussa à me réorienter au bout de dix minutes dans la fosse pour avoir un son à la hauteur du talent du groupe... Pendant cette partie de concert, la première donc, je suis resté sagement à ma place en appréciant le show... Nous devions être prêt de 8000 à apprécier d'ailleurs, vu que la salle était comble. J'ai pris le temps de regarder Simon Gallup, très sobre sur lui, gesticulant avec sa basse portée très bas, Porl Thompson ‘androgyno-gothique' très attentif sur son jeu de guitare qui doit prendre une place importante, pour combler les synthés absents, le batteur (que je ne connais pas trop rires) et enfin Robert Smith, fidèle à lui-même et à sa dégaine chevelue, ainsi que maquillé comme d'habitude... Je me suis rendu vite compte que l'absence des synthés d'ailleurs fait du bien au groupe au niveau du son plus tranchant, mais manque sur certaines chansons aussi...Mais qu'importe, j'étais heureux d'entendre les perles que sont "Lovesong", "Kyoto Song", "In Between Days", avec une mention spéciale pour "Shake Dog Shake"... Le groupe se retire une première fois et je réalise qu'il faut que je vois cela de plus prêt. Je me suis donc avancé à 10m de la scène lorsque les quatre compères reviennent... Le premier rappel est un pur régal avec surtout "M" et mon morceau préféré "A Forest"... Je pogote comme si j'avais 20 ans de moins (euh hé ben oui... Sourires), jouant des coudes, suant mais heureux de revivre ces instants magiques... J'en profite même pour prendre quelques photos ! Le deuxième rappel est plus léger au niveau des chansons, car il comprend entre autres "Lovecats", "Let's Go To Bed", "Close to Me", et "Why Can't I Be You?". Robert arpente la scène le sourire en coin, on le sent en forme...Autour de moi les commentaires fusent, tous unanimes sur la qualité du concert et la durée phénoménale de cette prestation live... On en a vraiment pour notre argent...Que dire du troisième rappel qui nous replonge vers le début de leur carrière ? J'étais proche d'une transe que je ne me connaissais plus... "Boys Don't Cry", "10:15 Saturday Night", "Killing An Arab" se succèdent comme au bon vieux temps, dans la fosse qui bouge enfin comme un seul homme et une salle debout... Trois heures de pur bonheur ! Les lumières se rallument, je suis abasourdi, errant pour enfin retrouver ma femme et mes amis (Polar bien sur !)... Je ne regrette pas une seconde d'avoir vécu ce concert... Le retour dans mon département du Var se fera au son de l'album The Head On The Door dans ma voiture... Normal !
Exceptionnel ! ! 19/20
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