Alice In Chains
Paris [L'Olympia] - mardi 28 mai 2019 |
Dans mon esprit, Alice In Chains, c'est le groupe qui a surfé sur la vague grunge sans en incarner l'esprit. Et pourtant, j'accroche suffisamment à leurs albums (du moins, ceux que je connais, m'étant plongé tardivement dans leur discographie) pour franchir le pas que je n'ai pas franchi pour Soundgarden lors de leur dernier passage à Paris : prendre une place de concert.
C'est l'annonce de Black Rebel Motorcycle Club en première partie qui a fait pencher la balance. Je n'avais pas vu le trio depuis leur passage à Rock en Seine en 2010, et si je n'ai pas été emballé par leurs trois derniers albums, ça fait quand même plaisir de les voir jouer. Problème : avec ma manie des apéros dînatoires, j'arrive à la fin du troisième morceau - l'excellent "Berlin" - ce qui, dans un set d'une demi-heure, me prive d'une petite moitié de leur performance. D'autant que dans un Olympia plein à craquer, difficile de se faufiler dans la fosse pour voir de plus près une performance énergique de ces blues-rockers graisseux poseurs doués d'un sens aiguisé de la mélodie. Dommage que je n'aie pas eu plus de temps pour me mettre dans l'ambiance, surtout dans une salle que je découvre. Hé oui, on peut avoir 25 ans de concerts parisiens à son actif et ne jamais avoir foutu les pieds à l'Olympia.
Les lumières se rallument, et le public de fans métalloïdes parfois un peu lourdingues se met en action. Un spécimen particulièrement pénible est venu se poser juste derrière moi pendant le changement de plateau et commence à gigoter en braillant dans mes oreilles des "Alice" et des "Jerry" en mode kop de Boulogne. Je l'abandonnerai au bout de deux morceaux pour me coller contre le mur un peu plus loin, histoire de ne plus prendre de coups de coudes ou de poings dans les omoplates à chaque fois qu'il lève les bras. Entre-temps sont arrivés sur scène quatre spotlights de quatre mètres de haut, suivis peu de temps après par le quatuor américain en grande pompe. Inutile de vous dire qu'on n'est clairement pas dans les canons du rock indé, mais bien dans le showbiz le plus professionnel : plateau wireless avec des émetteurs sur les instruments pour pouvoir traverser la scène en courant sans se prendre les pieds dans les câbles, changements d'instruments ultra-rapides entre chaque morceau pour ne pas avoir à se réaccorder, grâce au roadie efficace qui reste dans l'ombre, et puis tout le folklore du métal tel que je ne le connais que de loin, des solos de guitare au pied sur le retour en passant par la batterie pachydermique jouée par une armoire à glace à T-shirt sans manche et berger allemand sur la grosse caisse (introducing Sean Kinney). Autant vous dire, tout pour le spectacle : Jerry Cantrell a beau avoir une dégaine de petit vieux à cheveux longs et casquette, il mène tout de même sa barque avec maestria, même si l'autre guitariste-chanteur, William DuVall, paraît dix ans de moins (ce n'est pas le cas, j'ai vérifié après le concert), et met à profit sa position centrale pour faire le show, avec sa coupe afro légèrement grisonnante, son jean moulant et son déhanché élégant. Enfin, à la basse, Mike Inez et ses bouclettes nous ramènent aux temps glorieux du hair metal.
Musicalement, ce n'est pas tout à fait du métal : plus sombre souvent plus lent, à la limite du stoner ou du sludge, voire du prog', mais avec une capacité impressionnante à produire des hymnes imparables à mi-chemin entre Pearl Jam et Metallica ("Down In A Hole", "No Excuses"). Je suis épaté par les morceaux du dernier album, plus compacts et plus sobres mais pas moins efficaces (notamment "Never Fade" et "Rainier Fog"). Entre les deux, c'est un peu moins ma came. Et puis il y a ce parterre de fans qui tapent dans les mains et chantent tous les refrains - quand ce n'est pas l'intégralité des paroles. La dernière fois que je me suis retrouvé dans un public aussi addict, c'était pour The National au Pitchfork 2017, et ça m'avait déjà fait drôle, moi le parigot distant qui ne sait pas s'amuser. Je me demande même si je vais tenir jusqu'au bout, mais je veux absolument les voir jouer l'hymne des hymnes : "Rooster". En bons showmen, ils le placent à la toute fin du rappel pour un final en apothéose. J'ai presque envie de chanter avec Jerry et tous ses fans "Oooh, They've Come To Snuff The Rooster", mais je ne me sens définitivement pas à ma place dans cette foule. Mais je pourrai dire que je les ai vus sur scène, que j'ai vu l'intérieur de l'Olympia et son interminable couloir d'accès, aussi long quand tu arrives en sachant que BRMC a commencé à jouer que quand tu essaies de t'en extraire après deux heures à jouer des coudes dans la fosse.
C'est l'annonce de Black Rebel Motorcycle Club en première partie qui a fait pencher la balance. Je n'avais pas vu le trio depuis leur passage à Rock en Seine en 2010, et si je n'ai pas été emballé par leurs trois derniers albums, ça fait quand même plaisir de les voir jouer. Problème : avec ma manie des apéros dînatoires, j'arrive à la fin du troisième morceau - l'excellent "Berlin" - ce qui, dans un set d'une demi-heure, me prive d'une petite moitié de leur performance. D'autant que dans un Olympia plein à craquer, difficile de se faufiler dans la fosse pour voir de plus près une performance énergique de ces blues-rockers graisseux poseurs doués d'un sens aiguisé de la mélodie. Dommage que je n'aie pas eu plus de temps pour me mettre dans l'ambiance, surtout dans une salle que je découvre. Hé oui, on peut avoir 25 ans de concerts parisiens à son actif et ne jamais avoir foutu les pieds à l'Olympia.
Les lumières se rallument, et le public de fans métalloïdes parfois un peu lourdingues se met en action. Un spécimen particulièrement pénible est venu se poser juste derrière moi pendant le changement de plateau et commence à gigoter en braillant dans mes oreilles des "Alice" et des "Jerry" en mode kop de Boulogne. Je l'abandonnerai au bout de deux morceaux pour me coller contre le mur un peu plus loin, histoire de ne plus prendre de coups de coudes ou de poings dans les omoplates à chaque fois qu'il lève les bras. Entre-temps sont arrivés sur scène quatre spotlights de quatre mètres de haut, suivis peu de temps après par le quatuor américain en grande pompe. Inutile de vous dire qu'on n'est clairement pas dans les canons du rock indé, mais bien dans le showbiz le plus professionnel : plateau wireless avec des émetteurs sur les instruments pour pouvoir traverser la scène en courant sans se prendre les pieds dans les câbles, changements d'instruments ultra-rapides entre chaque morceau pour ne pas avoir à se réaccorder, grâce au roadie efficace qui reste dans l'ombre, et puis tout le folklore du métal tel que je ne le connais que de loin, des solos de guitare au pied sur le retour en passant par la batterie pachydermique jouée par une armoire à glace à T-shirt sans manche et berger allemand sur la grosse caisse (introducing Sean Kinney). Autant vous dire, tout pour le spectacle : Jerry Cantrell a beau avoir une dégaine de petit vieux à cheveux longs et casquette, il mène tout de même sa barque avec maestria, même si l'autre guitariste-chanteur, William DuVall, paraît dix ans de moins (ce n'est pas le cas, j'ai vérifié après le concert), et met à profit sa position centrale pour faire le show, avec sa coupe afro légèrement grisonnante, son jean moulant et son déhanché élégant. Enfin, à la basse, Mike Inez et ses bouclettes nous ramènent aux temps glorieux du hair metal.
Musicalement, ce n'est pas tout à fait du métal : plus sombre souvent plus lent, à la limite du stoner ou du sludge, voire du prog', mais avec une capacité impressionnante à produire des hymnes imparables à mi-chemin entre Pearl Jam et Metallica ("Down In A Hole", "No Excuses"). Je suis épaté par les morceaux du dernier album, plus compacts et plus sobres mais pas moins efficaces (notamment "Never Fade" et "Rainier Fog"). Entre les deux, c'est un peu moins ma came. Et puis il y a ce parterre de fans qui tapent dans les mains et chantent tous les refrains - quand ce n'est pas l'intégralité des paroles. La dernière fois que je me suis retrouvé dans un public aussi addict, c'était pour The National au Pitchfork 2017, et ça m'avait déjà fait drôle, moi le parigot distant qui ne sait pas s'amuser. Je me demande même si je vais tenir jusqu'au bout, mais je veux absolument les voir jouer l'hymne des hymnes : "Rooster". En bons showmen, ils le placent à la toute fin du rappel pour un final en apothéose. J'ai presque envie de chanter avec Jerry et tous ses fans "Oooh, They've Come To Snuff The Rooster", mais je ne me sens définitivement pas à ma place dans cette foule. Mais je pourrai dire que je les ai vus sur scène, que j'ai vu l'intérieur de l'Olympia et son interminable couloir d'accès, aussi long quand tu arrives en sachant que BRMC a commencé à jouer que quand tu essaies de t'en extraire après deux heures à jouer des coudes dans la fosse.
Bon 15/20 | par Myfriendgoo |
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