Death Cab For Cutie
The Open Door EP |
Label :
Barsuk ; Atlantic |
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En 2008, Death Cab for Cutie sortait Narrow Stairs et, événement rare pour un groupe évoluant davantage dans la sphère indé que le monde impitoyable du mainstream, se retrouva soudainement tout en haut des charts de leur pays, alliant alors vrai succès commercial et critiques souvent élogieuses. Et cette réussite était amplement méritée tant ce sixième album de la formation de Bellingham reste encore aujourd'hui une véritable merveille de sensibilité, regorgeant d'émotions, aussi traversé par des moments de pure tension électrique, transcendé par quatre hommes au sommet de leur expression artistique. Un de leurs meilleurs disques (avec Plans et Transatlanticism), si ce n'est le meilleur de mon point de vue. Mais à bien y regarder, ce succès est somme toute le résultat d'un long et lent processus de maturation qui les a vus progresser de façon assez linéaire, puisque, émergeant à la fin des années 90 du circuit alternatif, ils sont devenus, au cœur des années 2000, un de ces groupes indépendants accédant à une reconnaissance assez large, récoltant au passage quelques nominations (que ce mot est hideux !) aux Grammy Awards et autres disques d'or, tout cela grâce à des albums toujours réussis et passionnants au cours de la décennie suivante.
Mais en 2009, tout cela n'était pas acquis, loin s'en faut, et il fallait battre le fer tant qu'il était chaud. D'où la sortie, presque un an après Narrow Stairs, de The Open Door EP, composé de quatre morceaux non retenus pour l'album et d'une démo de "Talking Bird" enregistrée chez lui par Ben Gibbard. Cette dernière, où l'on entend un surprenant ukulélé, est tout à fait charmante à défaut d'être totalement indispensable. Il est tout de même intéressant de remarquer le contraste avec la version de l'album, à l'atmosphère plus chargée (notamment à cause de la basse), et celle, plus détendue et délicate, de cet EP. Et c'est bien ce qui marque ici, le ton plus enjoué, plus allègre de ces chansons par rapport à celles de Narrow Stairs, davantage douces-amères, automnales, poignantes, d'où, sans doute, la difficulté de les placer au sein du disque. Nous retrouvons donc ici le côté pleinement pop et entraînant de Death Cab, notamment avec "Little Bribes" et ses arpèges de guitares brillants et "My Mirror Speaks", dotée d'un subtil crescendo. "I Was Once a Loyal Lover" est la plus vive, avec sa rythmique endiablée et ses guitares un brin saturées, alors que "A Diamond and a Tether" est plus posée et prend son temps, tout en étant peut-être le titre qui se rapproche le plus de l'esprit mélancolique de Narrow Stairs.
Au final, nous avons là un EP tout à fait recommandable, qui condense tout l'art de Death Cab for Cutie pour les morceaux efficaces et élégants. S'il ne recèle pas la saisissante amertume de Narrow Stairs, il demeure un très bel exemple de ce que le groupe peut produire lorsqu'il est d'humeur plus légère qu'à l'accoutumée. Et c'est tout aussi plaisant.
Mais en 2009, tout cela n'était pas acquis, loin s'en faut, et il fallait battre le fer tant qu'il était chaud. D'où la sortie, presque un an après Narrow Stairs, de The Open Door EP, composé de quatre morceaux non retenus pour l'album et d'une démo de "Talking Bird" enregistrée chez lui par Ben Gibbard. Cette dernière, où l'on entend un surprenant ukulélé, est tout à fait charmante à défaut d'être totalement indispensable. Il est tout de même intéressant de remarquer le contraste avec la version de l'album, à l'atmosphère plus chargée (notamment à cause de la basse), et celle, plus détendue et délicate, de cet EP. Et c'est bien ce qui marque ici, le ton plus enjoué, plus allègre de ces chansons par rapport à celles de Narrow Stairs, davantage douces-amères, automnales, poignantes, d'où, sans doute, la difficulté de les placer au sein du disque. Nous retrouvons donc ici le côté pleinement pop et entraînant de Death Cab, notamment avec "Little Bribes" et ses arpèges de guitares brillants et "My Mirror Speaks", dotée d'un subtil crescendo. "I Was Once a Loyal Lover" est la plus vive, avec sa rythmique endiablée et ses guitares un brin saturées, alors que "A Diamond and a Tether" est plus posée et prend son temps, tout en étant peut-être le titre qui se rapproche le plus de l'esprit mélancolique de Narrow Stairs.
Au final, nous avons là un EP tout à fait recommandable, qui condense tout l'art de Death Cab for Cutie pour les morceaux efficaces et élégants. S'il ne recèle pas la saisissante amertume de Narrow Stairs, il demeure un très bel exemple de ce que le groupe peut produire lorsqu'il est d'humeur plus légère qu'à l'accoutumée. Et c'est tout aussi plaisant.
Très bon 16/20 | par Poukram |
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