The Smashing Pumpkins
Shiny And Oh So Bright, Vol. 1 / LP: No Past. No Future. No Sun. |
Label :
Napalm Records |
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Les critiques faites aux Smashing Pumpkins m'ont toujours semblées injustes, si l'on pense aux autres gloires des 80's et 90's s'étant reformées ou étant encore en activité aujourd'hui. Les critiques ont toujours été plus sévères, plus acerbes, et les avis plus tranchés. Peut-être est-ce dû au fait que Billy Corgan n'est, au final, quelqu'un de moins sympathique ou de moins cool que d'autres. Puis ça a jamais été cool d'écouter les Pumpkins, contrairement aux teenagers à mes côtés qui ne juraient que par les Pixies ou Pavement.
Depuis Zeitgeist, W.P. Corgan enchaîne les disques, avec des essais plus ou moins aboutis, des erreurs (la production de Zeitgeist, l'ambition trop grande du projet Teargarden) comme de franches réussites. Mais finalement, la conséquence principale de ces errements (qui n'en sont pas vraiment en fait, juste quelqu'un qui continue de composer sous son propre nom ou sous le nom des SP) voire de ces hésitations a été le fait que beaucoup ont décroché. Plus beaucoup de monde s'intéressent aux Smashing Pumpkins ; beaucoup pensent qu'ils s'appuient aussi sur un riche héritage de disques cultes pour continuer sous un nom.
Il ne me semble pas. W.P. Corgan compose, sous son nom ou sous le signe des SP. Zwan, SP, Billy Corgan, W.P.C., peu importe, la dynamique est en fait la même.
Ogilala, son album solo (2017) faisait entrevoir en fait un renouveau et un désir de Billy Corgan d'assouplir son désir de maîtrise en confiant les reines à Rick Rubin.
Il en va de même pour ce Shiny and Oh So Bright vol. 1, censé remettre sur les rails un groupe qui a été plus longtemps à géométrie variable que stable. On ne s'en rend pas forcément compte (ou on s'en fout cela dépend) mais Jeff Schroeder a été guitariste dans les SP plus longtemps que James Iha (sans pour autant y laisser, il est vrai, une empreinte aussi importante). Entouré donc des retours de Jimmy Chamberlin et de James Iha, W.P. Corgan confie huit titres à Rick Rubin pour relancer la machine.
Force est de constater que ça marche. Si Rick Rubin est critiquable sur certains points en tant que producteur, il semble savoir à la fois ressouder les gens autour d'un projet commun (comme avec les Strokes de 2020) comme resserrer le propos et faire aller un groupe à l'essentiel. Quitte à frustrer les auditeurs attendant patiemment les déflagrations de Jimmy Chamberlin.
Rick Rubin permet aux SP de revenir à une certaine fraîcheur de leur propos, à quelque chose de plus léger, de plus insouciant, et aussi de plus pertinent et de plus juste. L'album va quelque part. Il a un son racé, riche, bien produit, avec une basse et des guitares bien avant. Malgré les critiques qu'il a pu subir, il possède une belle unité.
"Knights of Malta" ouvre le bal d'une très belle manière. Chœurs, cordes, piano, guitares, basse vrombissante, mélodie, un solo de l'espace de James Iha ; les éléments se mettent progressivement en place pour avoir finalement une des plus belles compos du groupe depuis longtemps. "Silvery Sometimes" nous ramène à Adore, et à "Perfect", tandis qu'il faut attendre "Solara" pour entendre s'énerver un Jimmy Chamberlin occupé jusqu'à maintenant à taper du pied. Si "Alienation" fait penser à du Bowie tardif sous cannabis, les trois derniers titres nous montrent que le groupe peut encore avoir de belles choses à dire. Les titres sont riches mais joués juste. Les explosives et très bonnes "Marchin'On" et "Seek and You Shall Destroy" entourent une "With Sympathy" qui encore une fois nous ramène à des sensations assez intemporelles, vers Machina et vers Zwan. La force du groupe semble être alors d'avoir réussi à acquérir un côté sans âge. Un disque resserré, court, mais un retour qui s'annonce passionnant.
Depuis Zeitgeist, W.P. Corgan enchaîne les disques, avec des essais plus ou moins aboutis, des erreurs (la production de Zeitgeist, l'ambition trop grande du projet Teargarden) comme de franches réussites. Mais finalement, la conséquence principale de ces errements (qui n'en sont pas vraiment en fait, juste quelqu'un qui continue de composer sous son propre nom ou sous le nom des SP) voire de ces hésitations a été le fait que beaucoup ont décroché. Plus beaucoup de monde s'intéressent aux Smashing Pumpkins ; beaucoup pensent qu'ils s'appuient aussi sur un riche héritage de disques cultes pour continuer sous un nom.
Il ne me semble pas. W.P. Corgan compose, sous son nom ou sous le signe des SP. Zwan, SP, Billy Corgan, W.P.C., peu importe, la dynamique est en fait la même.
Ogilala, son album solo (2017) faisait entrevoir en fait un renouveau et un désir de Billy Corgan d'assouplir son désir de maîtrise en confiant les reines à Rick Rubin.
Il en va de même pour ce Shiny and Oh So Bright vol. 1, censé remettre sur les rails un groupe qui a été plus longtemps à géométrie variable que stable. On ne s'en rend pas forcément compte (ou on s'en fout cela dépend) mais Jeff Schroeder a été guitariste dans les SP plus longtemps que James Iha (sans pour autant y laisser, il est vrai, une empreinte aussi importante). Entouré donc des retours de Jimmy Chamberlin et de James Iha, W.P. Corgan confie huit titres à Rick Rubin pour relancer la machine.
Force est de constater que ça marche. Si Rick Rubin est critiquable sur certains points en tant que producteur, il semble savoir à la fois ressouder les gens autour d'un projet commun (comme avec les Strokes de 2020) comme resserrer le propos et faire aller un groupe à l'essentiel. Quitte à frustrer les auditeurs attendant patiemment les déflagrations de Jimmy Chamberlin.
Rick Rubin permet aux SP de revenir à une certaine fraîcheur de leur propos, à quelque chose de plus léger, de plus insouciant, et aussi de plus pertinent et de plus juste. L'album va quelque part. Il a un son racé, riche, bien produit, avec une basse et des guitares bien avant. Malgré les critiques qu'il a pu subir, il possède une belle unité.
"Knights of Malta" ouvre le bal d'une très belle manière. Chœurs, cordes, piano, guitares, basse vrombissante, mélodie, un solo de l'espace de James Iha ; les éléments se mettent progressivement en place pour avoir finalement une des plus belles compos du groupe depuis longtemps. "Silvery Sometimes" nous ramène à Adore, et à "Perfect", tandis qu'il faut attendre "Solara" pour entendre s'énerver un Jimmy Chamberlin occupé jusqu'à maintenant à taper du pied. Si "Alienation" fait penser à du Bowie tardif sous cannabis, les trois derniers titres nous montrent que le groupe peut encore avoir de belles choses à dire. Les titres sont riches mais joués juste. Les explosives et très bonnes "Marchin'On" et "Seek and You Shall Destroy" entourent une "With Sympathy" qui encore une fois nous ramène à des sensations assez intemporelles, vers Machina et vers Zwan. La force du groupe semble être alors d'avoir réussi à acquérir un côté sans âge. Un disque resserré, court, mais un retour qui s'annonce passionnant.
Très bon 16/20 | par Reznor |
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