Nirvana
Incesticide |
Label :
Geffen |
||||
Lorsqu'on jette un coup d'oeil derrière soi, c'est avec une sorte de fascination à peine voilée qu'on retrace ces moments inoubliables où les choses prirent une tournure innatendue, qui allait changer la donne à beaucoup de gens.
Tout à coup débarquait un single cataclysmique, une météorite tombée droit sur un paysage musical si formaté qu'on l'imaginait se fondre dans le décors.
C'était sans compter une scène parrallèle de joyeux troublions, qui n'allaient pas tarder à faire parler la poudre, dans le sillage de prédécesseurs aussi sauvages qu'indépendants. Et alors le monde entier allait découvrir le rock, et pour certains ne plus en sortir.
"Smell Like Teens Spirit" nous tombait dessus par hasard comme une grande claque dans la gueule et en même temps, paradoxalement, on l'attendait depuis longtemps.
Ce ne fut plus tout à fait pareil par la suite. On avait trouvé enfin le son qui nous correspondait, des cris de rage à élever au rang d'hymnes fédérateurs, une musique enfin débarrassée de son manièrisme, un vecteur unanime à nos envies de dire "merde" à tout, et surtout à n'importe qui. Et on avait surtout trouvé quelqu'un qui savait cristaliser à lui seul nos fantasmes les plus fous, tout en restant authentique. Un type honnête et tourmenté, à qui ressembler, tout en apprenant avec fascination qu'il était capable de verser de l'héroïne dans le biberon de sa fille. Une sorte de héros dont on saurait à coup sûr qu'il choquerait les gens. Bref, un nouveau mythe. Ce que Kurt Cobain assura avec le (non) succés que l'on sait.
A l'époque c'était une révolution par le bas qui s'opérait. A travers un champ de ruines émergeaient des cris de désespoir et de cynisme mordants, repris par une génération entière. Qui aurait cru que ce chamboulement serait venu du trou-du-cul de l'Amérique ? ... Une ville comme Seatle où David Lynch tournait pour la série Twin Peaks, refuge des bûcherons alcooliques, des vétérans du Viet-Nâm et d'homophobes à la gachette facile ? ... Personne, sans doute. Personne sauf peut-être cette poignée d'activistes, dont Nirvana, qui pratiquaientt une musique hybride, à mille lieux de la mode et des préjugés, n'hésitant pas à mélanger outrancièrement les Stooges avec les Dead Kennedys, sans penser une seule seconde qu' Aerosmith pouvait être ringard. Des gars sans prétentions qui grattaient furieusement leurs guitares pourries entre deux bières, qui préféraient brailler que chanter, car trop fatiguant, qui préféraient se jeter dans le public que rester sur scène, car plus amusant.
Les salles de concert avaient à nouveau les acteurs d'un rock péchu, brut et direct. Qui imaginait que ce serait justement ces gars-là - Soundgarden, Tad, Mudhoney, Swallow etc... - qui allaient avoir le plus d'influences ? Et qui encore soupçonnait que parmis eux, Dave Grohl, Krist Novoselic et Kurt Cobain, seraient les plus reconnus et sans doute les plus adulés ? ... Ces gars qui ressemblaient plus à des paumés avec leurs jeans troués, leurs chemises de trappeur et leurs cheveux longs et gras. Un non-look repris par la Terre entière.
Et pourtant leur musique, sincère, désanchantée et touchante de vérité, allait, mieux que toute autre dépeindre les angoisses et les désillusions d'une époque.
Symbole parfait de cet ouragan : Nevermind, carton planétaire.
Malheureusement le succés trop énorme et le ton trop poli de l'album aura eu du mal à coïncider avec l'esprit contradictoire du leader de Nirvana, balancé entre ses rêves de faire les couvertures et son dégoût pour la gloire. In Utero sonnera alors très 'dark', se placera malgré tout au sommet des charts, et ménera Kurt vers la dépression ...
Avec le recul, le recueil de Faces B que constitue Incesticide prend alors une valeur toute particulière, et se révèle une vrai mine d'or. Regroupant des singles parus sur Sub Pop, des inédits et des sessions de Nevermind, cette compilation, sortie sans l'approbation du groupe qui n'en fit aucune promotion, fut un semi-échec. En effet, bon nombre de fans ayant découvert Nirvana avec Nevermind, furent désappointés par le son rèche et cradingue des sessions.
En écoutant Incesticide, on comprend pourquoi Cobain n'a jamais été complètement satisfait de Nevermind : un son trop différent des racines même du groupe. C'est ici l'album du temps où Nirvana créeait sans contrainte, avant l'argent, l'héroïne et les mondanités.
Incesticide constitue un miroir authentique de ce qu'était vréritablement Nirvana : avant tout un groupe grunge comme tous les autres, pratiquant un rock bruitiste, violent, obscur, balancé et absolument jouissif. Avec juste un truc à part : le songwritting innimitable de Kurt !
Que ce soit avec les démos de Sub Pop ("Dive", "Sliver"), les reprises de Devo ou des Vaselines ("Molly's Lips", "Son Of A Gun") ou des morceaux anthologiques et plus complexes ("Aero Zeppelin", "Big Long Now" et le cultissime "Aneurysm"), le rock de Nirvana, emmené par la voix éraillée et malade de Kurt Cobain, brille ici d'un feu sacré ardent et abrasif. Le même que celui qui le consumera ...
Incesticide (avec son titre choc ornant une pochette signée Kurt himself) apparaît comme un témoignage unique, traumatisant et irrémédiablement attachant d'un temps révolu.
Tout à coup débarquait un single cataclysmique, une météorite tombée droit sur un paysage musical si formaté qu'on l'imaginait se fondre dans le décors.
C'était sans compter une scène parrallèle de joyeux troublions, qui n'allaient pas tarder à faire parler la poudre, dans le sillage de prédécesseurs aussi sauvages qu'indépendants. Et alors le monde entier allait découvrir le rock, et pour certains ne plus en sortir.
"Smell Like Teens Spirit" nous tombait dessus par hasard comme une grande claque dans la gueule et en même temps, paradoxalement, on l'attendait depuis longtemps.
Ce ne fut plus tout à fait pareil par la suite. On avait trouvé enfin le son qui nous correspondait, des cris de rage à élever au rang d'hymnes fédérateurs, une musique enfin débarrassée de son manièrisme, un vecteur unanime à nos envies de dire "merde" à tout, et surtout à n'importe qui. Et on avait surtout trouvé quelqu'un qui savait cristaliser à lui seul nos fantasmes les plus fous, tout en restant authentique. Un type honnête et tourmenté, à qui ressembler, tout en apprenant avec fascination qu'il était capable de verser de l'héroïne dans le biberon de sa fille. Une sorte de héros dont on saurait à coup sûr qu'il choquerait les gens. Bref, un nouveau mythe. Ce que Kurt Cobain assura avec le (non) succés que l'on sait.
A l'époque c'était une révolution par le bas qui s'opérait. A travers un champ de ruines émergeaient des cris de désespoir et de cynisme mordants, repris par une génération entière. Qui aurait cru que ce chamboulement serait venu du trou-du-cul de l'Amérique ? ... Une ville comme Seatle où David Lynch tournait pour la série Twin Peaks, refuge des bûcherons alcooliques, des vétérans du Viet-Nâm et d'homophobes à la gachette facile ? ... Personne, sans doute. Personne sauf peut-être cette poignée d'activistes, dont Nirvana, qui pratiquaientt une musique hybride, à mille lieux de la mode et des préjugés, n'hésitant pas à mélanger outrancièrement les Stooges avec les Dead Kennedys, sans penser une seule seconde qu' Aerosmith pouvait être ringard. Des gars sans prétentions qui grattaient furieusement leurs guitares pourries entre deux bières, qui préféraient brailler que chanter, car trop fatiguant, qui préféraient se jeter dans le public que rester sur scène, car plus amusant.
Les salles de concert avaient à nouveau les acteurs d'un rock péchu, brut et direct. Qui imaginait que ce serait justement ces gars-là - Soundgarden, Tad, Mudhoney, Swallow etc... - qui allaient avoir le plus d'influences ? Et qui encore soupçonnait que parmis eux, Dave Grohl, Krist Novoselic et Kurt Cobain, seraient les plus reconnus et sans doute les plus adulés ? ... Ces gars qui ressemblaient plus à des paumés avec leurs jeans troués, leurs chemises de trappeur et leurs cheveux longs et gras. Un non-look repris par la Terre entière.
Et pourtant leur musique, sincère, désanchantée et touchante de vérité, allait, mieux que toute autre dépeindre les angoisses et les désillusions d'une époque.
Symbole parfait de cet ouragan : Nevermind, carton planétaire.
Malheureusement le succés trop énorme et le ton trop poli de l'album aura eu du mal à coïncider avec l'esprit contradictoire du leader de Nirvana, balancé entre ses rêves de faire les couvertures et son dégoût pour la gloire. In Utero sonnera alors très 'dark', se placera malgré tout au sommet des charts, et ménera Kurt vers la dépression ...
Avec le recul, le recueil de Faces B que constitue Incesticide prend alors une valeur toute particulière, et se révèle une vrai mine d'or. Regroupant des singles parus sur Sub Pop, des inédits et des sessions de Nevermind, cette compilation, sortie sans l'approbation du groupe qui n'en fit aucune promotion, fut un semi-échec. En effet, bon nombre de fans ayant découvert Nirvana avec Nevermind, furent désappointés par le son rèche et cradingue des sessions.
En écoutant Incesticide, on comprend pourquoi Cobain n'a jamais été complètement satisfait de Nevermind : un son trop différent des racines même du groupe. C'est ici l'album du temps où Nirvana créeait sans contrainte, avant l'argent, l'héroïne et les mondanités.
Incesticide constitue un miroir authentique de ce qu'était vréritablement Nirvana : avant tout un groupe grunge comme tous les autres, pratiquant un rock bruitiste, violent, obscur, balancé et absolument jouissif. Avec juste un truc à part : le songwritting innimitable de Kurt !
Que ce soit avec les démos de Sub Pop ("Dive", "Sliver"), les reprises de Devo ou des Vaselines ("Molly's Lips", "Son Of A Gun") ou des morceaux anthologiques et plus complexes ("Aero Zeppelin", "Big Long Now" et le cultissime "Aneurysm"), le rock de Nirvana, emmené par la voix éraillée et malade de Kurt Cobain, brille ici d'un feu sacré ardent et abrasif. Le même que celui qui le consumera ...
Incesticide (avec son titre choc ornant une pochette signée Kurt himself) apparaît comme un témoignage unique, traumatisant et irrémédiablement attachant d'un temps révolu.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
Posté le 16 février 2006 à 15 h 56 |
Que dire qui n'ait pas déjà été dit sur Nirvana ? C'est quelque chose de délicat et c'est pourquoi je ne chronique pas Nevermind ou In Utero qui sont des albums géniaux, ni Bleach (qui malgré ses quelques morceaux "remplissage" est un bon album), ni les sorties récentes qui (hormis le coffret) n'apportent rien du tout la légende. Je vais donc chroniquer cette compilation de raretés qu'est Incesticide. On trouve du bon et du moins bon. Beaucoup de remplissage ! Vous me direz ce sont des raretés, mais quand même. L'album commence plutôt bien avec "Dive" et "Sliver", 2 petites perles qui auraient pu figurer sur Bleach ou Nevermind à la place de certains autres morceaux ayant été retenus finalement. Ensuite on a "Stain", un morceau très moyen qui aurait pu rester dans les tiroirs. "Been A Son", une jolie chanson qui avait sa place sur Nevermind si la production avait été la même que sur l'album. "Turnaround" nous propose un morceau qui comme "Stain" était totalement dispensable. Dans le même style, on a mieux sur Bleach. Suivent alors 2 superbes reprises des Vaselines. "Molly's lips" et "Son Of A Gun" sont reproduites à la note près mais en version plus punk. Le duo Kurt Cobain - Frances Mc Kee fait des merveilles, et ces versions sont au final assez différentes des originales. Ensuite on a droit à une version électrique de "Polly", qui n'apporte pas grand chose à la version Nevermind, mais qui nous la fait redécouvrir sous un jour nouveau. "Beeswax" est sans doute le morceau le plus mauvais de cette compile. Du sous-Melvins en puissance. Après on a une version de "Downer" produite différemment. Mouais, ça ne change pas grand chose par rapport à la version de base. Enfin un autre morceau original intéressant: "Mexican Seafood" ! Peut-être le meilleur morceau de cet album. Une chanson qui laisse présager de la future évolution de Nirvana sur In Utero. Ensuite on a quelques chutes de studio datant de la période Bleach. "Hairspray Queen", un morceau dans la pure veine de Bleach et "Aero Zeppelin" qui vient des influences hard rock 70's de Kurt Cobain. Enfin l'album se conclut sur le génial "Aneurysm" qu'on ne se lasse pas d'écouter !
Vous l'aurez donc compris, l'ensemble est très inégal. Mieux vaut se procurer les albums avant d'investir dans cette compilation.
Vous l'aurez donc compris, l'ensemble est très inégal. Mieux vaut se procurer les albums avant d'investir dans cette compilation.
Pas mal 13/20
Posté le 18 octobre 2008 à 18 h 00 |
Décembre 92, alors que le groupe est au sommet du rock grâce à son album Nevermind, et, avant d'enregistrer en mars son prochain LP, Nirvana fait patienter les foules en sortant pour Noël, sans tambour ni trompette (presque pas de promotion, et une tournée en novembre annulée) une compilation de démos, faces B et raretés. Ce qui n'empêchera pas au disque de bien se vendre, même s'il reste aujourd'hui encore assez sous-estimé.
Une compilation qui se veut être un parfait complément de Bleach. On y trouve en effet parmi cette galette de 15 titres, essentiellement des chansons enregistrées entre 88 et 91. Entre temps, Nirvana a vu défiler plusieurs batteurs. Ainsi, on retrouvera des chansons avec Dale Crover, batteur des Melvins, et accessoirement le batteur de secours du groupe à ses débuts, mais aussi Dan Peters, batteur de Mudhoney, lequel effectuera un passage éclair au sein du groupe, Chad Channing, véritable premier batteur de Nirvana, et enfin Dave Grohl. On retrouve d'ailleurs la photo de chacun d'eux dans le livret.
Incesticide c'est donc l'occasion pour le public de découvrir des chansons peu jouées en concert, mais également des enregistrements de chansons majeures du groupe. On pense notamment à "Aneurysm", ou encore à "Dive", qui sont des pionnières du répertoire de Nirvana.
Lors des rares coupures de presse évoquant l'album à sa sortie, le groupe insistait sur le côté découverte (3/4 du grand public ne connaissait alors que Nevermind), en voulant aussi avertir sur l'aspect brut et rugueux qu'aurait l'album à venir. Une de ses autres motivations était de publier officiellement, sur un seul support et avec une bonne qualité de son, une bonne partie des titres déjà publiés sur des CD ou vinyles pirates qui pullulaient littéralement en 1992 (on trouvait même des bootlegs de Nirvana en France, en province, à cette époque...).
La pochette est une peinture de Kurt Cobain, très fidèle à son style visuel assez torturé. Les notes de pochette, passionnantes, sont signées Cobain elles aussi. Il y parle de beaucoup de choses, de l'année passée, tumultueuse pour lui, de ses influences, de sa femme, et avertit : "si quiconque n'aime pas les homosexuels, les gens d'une autre couleur ou les femmes, rendez nous service : ne venez pas à nos concerts et n'achetez pas nos disques". On a rarement lu aussi radical sur un disque grand public. Malheureusement, seules certaines éditions étrangères semblent contenir ces notes.
Tout comme Bleach, "Dive" ouvre l'album sur une intro à la basse, comme l'avait fait "Blew". D'ailleurs ces deux chansons seront souvent confondues. Elle fût enregistrée au Smart Studios en Avril 90 avec d'autres chansons qui figureront par la suite sur Nevermind et publiée en single avec "Dive". D'un rythme plutôt lourd et trainé en longueur, "Dive" nous plonge dans une certaine ambiance relaxante. Rappelons que cette chanson fût ecrite fin 89, durant la tournée européenne de Bleach. Autant dire qu'il s'agit là d'un des incontournables du répertoire du groupe.
"Sliver" est le seul morceau enregistré avec Dan Peters à la batterie. Malgré tout, c'est Dave Grohl que l'on verra lors de l'enregistrement du clip en 93. Encore une fois, "Sliver" est un des titres phares de Nirvana, que l'on suivra durant toute sa carrière en live.
Peu connu et beaucoup sous estimé, "Stain" n'en reste pas moins l'un des titres les plus intéressants du premier Nirvana. Un riff accrocheur, un gros son (la production de Steve Fisk est très différente de celle de Jack Endino, il a aussi un studio plus équipé) un solo particulier à deux guitares (plus une troisième tenant le rythme initial), un chant nerveux, Stain à tout d'un tube. Elle cartonnera en live lors des premières tournées pour malheureusement passer à la trappe par la suite. On retiendra cependant quelques performances durant l'été 92 aux côtés de "Scoff" et "Swap Meet", deux titres tout droits sortis de Bleach.
"Been A Son" est peut être un titre qui ne plaira pas à tout le monde. Son manque de pêche l'empêche de réellement décoller. Une chanson cependant sympathique énormément axée sur le chant, où l'on y entend Grohl faire les choeurs sur les refrains.
"Turnaround" est une reprise de Devo, enregistrée au John Peel Session à Londres fin 90. Une des reprises les plus géniales que le groupe n'ait jamais réalisé. Très dynamique, et particulière, avec un jeu de batterie intense ( Dave Grohl oblige ) avec un effet de batterie robotique, la voix de Cobain est parfaite pour ce genre de chanson.
S'en suivent deux autres reprises des Vaselines. "Molly's Lips", souvent interpretée en live, et "Son Of A Gun", qui, elle se fait plus timide sur scène, avec seulement de rares performances. Deux chansons encore une fois sympathique d'ecoute, même si elle se voudront plus anecdotiques qu'autre chose.
"Polly (New Wave)" est certainement le morceau le moins facile d'écoute. Une reprise rapide de "Polly". Un format qui ne semble pas du tout coller à l'image acoustique que l'on s'est faîte de la chanson après son ecoute sur Nevermind. Un rythme de batterie trop imposant pour réellement rendre ce titre intéressant, où les detracteurs se verront plus nombreux que les partisans.
Nettement plus sombre, "Beeswax" est la perle noire d'Incesticide. Enregistrée le 23 Janvier 88 avec Dale Crover derrière les fûts, elle nous rappelle ce Nirvana des débuts, encore immature dans ses paroles. La chanson anti-machos par excellence, ces rares performances lives sont assez grandioses pour être soulignées. Une chanson très appréciée des fans.
Les quatre titres suivants, "Downer", "Mexican Seafood", "Hairspray Queen" et "Aero Zeppelin" ont également été enregistrés au Reciprocal le 23 Janvier 88. Toutes ces chansons auraient donc facilement pu figurer sur Bleach.
Incesticide nous permet de profiter de ces musiques longtemps restées au placard. Le groupe s'en trouve rajeuni et l'on y découvre des titres inédits pour la première fois. Pas toujours facile d'accès il est vrai avec des morceaux comme "Downer" (déjà paru sur la réédition de Bleach), ou "Hairspray Queen" (véritable prouesse vocale de Cobain).
Plus 'groovy', "Aero Zeppelin" est un véritable petit bijou. Lente et rapide, à la mélodie dynamique.
Autant vous dire que ces 5 titres ("Beeswax [...] Aero Zeppelin") n'auront que très peu vu le jour sur scène et que leurs rares performances ont surtout été faites lors des premiers shows du groupe.
"Big Long Now", le titre le plus long de la compilation se révèle très calme malgré les passages soulevés. Là encore, une chanson énormément appréciée des fans, qui, malheureusement, n'aura jamais connu le goût du concert. La seule performance live recensée est un extrait sur le DVD du coffret "With The lights Out", dans la répétition de 1988...
Concluant de la même manière qu'il avait commencé, Incesticide s'achève sur la très grande "Aneurysm". Chanson parfaite pour les ouvertures de concerts, et tout bonnement taillée pour être jouée en live. Une structure à part, un refrain divin, un finish grandiose, tous les ingrédients sont réunis pour faire d'"Aneurysm" une chanson à la fois poétique et violente et un des nombreux incontournables.
Incesticide n'est pas à écouter comme un album, mais comme quelque chose qui permettrait au novice d'approfondir sa découverte de Nirvana. Le fan de souche, lui, verra incontestablement en Incesticide un véritable trésor lui donnant l'opportunité de découvrir des versions studio de titres inédits rarement joués en live, ou tout simplement d'ecouter certains des morceaux les plus sublimes du groupe à travers un son proche de celui de Bleach. Indispensable.
Une compilation qui se veut être un parfait complément de Bleach. On y trouve en effet parmi cette galette de 15 titres, essentiellement des chansons enregistrées entre 88 et 91. Entre temps, Nirvana a vu défiler plusieurs batteurs. Ainsi, on retrouvera des chansons avec Dale Crover, batteur des Melvins, et accessoirement le batteur de secours du groupe à ses débuts, mais aussi Dan Peters, batteur de Mudhoney, lequel effectuera un passage éclair au sein du groupe, Chad Channing, véritable premier batteur de Nirvana, et enfin Dave Grohl. On retrouve d'ailleurs la photo de chacun d'eux dans le livret.
Incesticide c'est donc l'occasion pour le public de découvrir des chansons peu jouées en concert, mais également des enregistrements de chansons majeures du groupe. On pense notamment à "Aneurysm", ou encore à "Dive", qui sont des pionnières du répertoire de Nirvana.
Lors des rares coupures de presse évoquant l'album à sa sortie, le groupe insistait sur le côté découverte (3/4 du grand public ne connaissait alors que Nevermind), en voulant aussi avertir sur l'aspect brut et rugueux qu'aurait l'album à venir. Une de ses autres motivations était de publier officiellement, sur un seul support et avec une bonne qualité de son, une bonne partie des titres déjà publiés sur des CD ou vinyles pirates qui pullulaient littéralement en 1992 (on trouvait même des bootlegs de Nirvana en France, en province, à cette époque...).
La pochette est une peinture de Kurt Cobain, très fidèle à son style visuel assez torturé. Les notes de pochette, passionnantes, sont signées Cobain elles aussi. Il y parle de beaucoup de choses, de l'année passée, tumultueuse pour lui, de ses influences, de sa femme, et avertit : "si quiconque n'aime pas les homosexuels, les gens d'une autre couleur ou les femmes, rendez nous service : ne venez pas à nos concerts et n'achetez pas nos disques". On a rarement lu aussi radical sur un disque grand public. Malheureusement, seules certaines éditions étrangères semblent contenir ces notes.
Tout comme Bleach, "Dive" ouvre l'album sur une intro à la basse, comme l'avait fait "Blew". D'ailleurs ces deux chansons seront souvent confondues. Elle fût enregistrée au Smart Studios en Avril 90 avec d'autres chansons qui figureront par la suite sur Nevermind et publiée en single avec "Dive". D'un rythme plutôt lourd et trainé en longueur, "Dive" nous plonge dans une certaine ambiance relaxante. Rappelons que cette chanson fût ecrite fin 89, durant la tournée européenne de Bleach. Autant dire qu'il s'agit là d'un des incontournables du répertoire du groupe.
"Sliver" est le seul morceau enregistré avec Dan Peters à la batterie. Malgré tout, c'est Dave Grohl que l'on verra lors de l'enregistrement du clip en 93. Encore une fois, "Sliver" est un des titres phares de Nirvana, que l'on suivra durant toute sa carrière en live.
Peu connu et beaucoup sous estimé, "Stain" n'en reste pas moins l'un des titres les plus intéressants du premier Nirvana. Un riff accrocheur, un gros son (la production de Steve Fisk est très différente de celle de Jack Endino, il a aussi un studio plus équipé) un solo particulier à deux guitares (plus une troisième tenant le rythme initial), un chant nerveux, Stain à tout d'un tube. Elle cartonnera en live lors des premières tournées pour malheureusement passer à la trappe par la suite. On retiendra cependant quelques performances durant l'été 92 aux côtés de "Scoff" et "Swap Meet", deux titres tout droits sortis de Bleach.
"Been A Son" est peut être un titre qui ne plaira pas à tout le monde. Son manque de pêche l'empêche de réellement décoller. Une chanson cependant sympathique énormément axée sur le chant, où l'on y entend Grohl faire les choeurs sur les refrains.
"Turnaround" est une reprise de Devo, enregistrée au John Peel Session à Londres fin 90. Une des reprises les plus géniales que le groupe n'ait jamais réalisé. Très dynamique, et particulière, avec un jeu de batterie intense ( Dave Grohl oblige ) avec un effet de batterie robotique, la voix de Cobain est parfaite pour ce genre de chanson.
S'en suivent deux autres reprises des Vaselines. "Molly's Lips", souvent interpretée en live, et "Son Of A Gun", qui, elle se fait plus timide sur scène, avec seulement de rares performances. Deux chansons encore une fois sympathique d'ecoute, même si elle se voudront plus anecdotiques qu'autre chose.
"Polly (New Wave)" est certainement le morceau le moins facile d'écoute. Une reprise rapide de "Polly". Un format qui ne semble pas du tout coller à l'image acoustique que l'on s'est faîte de la chanson après son ecoute sur Nevermind. Un rythme de batterie trop imposant pour réellement rendre ce titre intéressant, où les detracteurs se verront plus nombreux que les partisans.
Nettement plus sombre, "Beeswax" est la perle noire d'Incesticide. Enregistrée le 23 Janvier 88 avec Dale Crover derrière les fûts, elle nous rappelle ce Nirvana des débuts, encore immature dans ses paroles. La chanson anti-machos par excellence, ces rares performances lives sont assez grandioses pour être soulignées. Une chanson très appréciée des fans.
Les quatre titres suivants, "Downer", "Mexican Seafood", "Hairspray Queen" et "Aero Zeppelin" ont également été enregistrés au Reciprocal le 23 Janvier 88. Toutes ces chansons auraient donc facilement pu figurer sur Bleach.
Incesticide nous permet de profiter de ces musiques longtemps restées au placard. Le groupe s'en trouve rajeuni et l'on y découvre des titres inédits pour la première fois. Pas toujours facile d'accès il est vrai avec des morceaux comme "Downer" (déjà paru sur la réédition de Bleach), ou "Hairspray Queen" (véritable prouesse vocale de Cobain).
Plus 'groovy', "Aero Zeppelin" est un véritable petit bijou. Lente et rapide, à la mélodie dynamique.
Autant vous dire que ces 5 titres ("Beeswax [...] Aero Zeppelin") n'auront que très peu vu le jour sur scène et que leurs rares performances ont surtout été faites lors des premiers shows du groupe.
"Big Long Now", le titre le plus long de la compilation se révèle très calme malgré les passages soulevés. Là encore, une chanson énormément appréciée des fans, qui, malheureusement, n'aura jamais connu le goût du concert. La seule performance live recensée est un extrait sur le DVD du coffret "With The lights Out", dans la répétition de 1988...
Concluant de la même manière qu'il avait commencé, Incesticide s'achève sur la très grande "Aneurysm". Chanson parfaite pour les ouvertures de concerts, et tout bonnement taillée pour être jouée en live. Une structure à part, un refrain divin, un finish grandiose, tous les ingrédients sont réunis pour faire d'"Aneurysm" une chanson à la fois poétique et violente et un des nombreux incontournables.
Incesticide n'est pas à écouter comme un album, mais comme quelque chose qui permettrait au novice d'approfondir sa découverte de Nirvana. Le fan de souche, lui, verra incontestablement en Incesticide un véritable trésor lui donnant l'opportunité de découvrir des versions studio de titres inédits rarement joués en live, ou tout simplement d'ecouter certains des morceaux les plus sublimes du groupe à travers un son proche de celui de Bleach. Indispensable.
Exceptionnel ! ! 19/20
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