Tindersticks

Curtains

Curtains

 Label :     London 
 Sortie :    mardi 24 juin 1997 
 Format :  Album / CD   

Tindersticks, Tindersticks II puis Curtains, dont la pochette semble être un morceau de tapisserie arraché dans on ne sait quelle vieille demeure. C'est assez théâtral, un coup de rideau après un deuxième disque ravissant ? Je vous rassure tout de suite ce disque est loin d'être raté.

Les Tindersticks nous servent ici une parfaite musique de chambre, à l'image de "Another Night In" sur laquelle Dickon Hinchliffe (d'avantage mis en avant sur ce disque) excelle au violon, faisant de cette introduction, une mélodie entêtante et ô combien triste. L'écriture est aussi noire que les deux albums éponymes, mais, là où le groupe avait privilégié la voix de Staples sur l'album précédent, ici l'orchestration, soigneusement mixée par John Siket (Blonde Redhead, Sonic Youth...), est savoureuse. Ainsi sur des textes de plus en plus beaux et touchants, Staples nous susurre avec sa voix caverneuse ses histoires de coeur, ses déboires, ou nous raconte, sur "Ballad Of Tindersticks", leur tournée aux Etats-Unis où l'alcool les accompagne en permanence. De démon en démon, de ténèbre en ténèbre, il se met à nu constamment et ne laisse rien de côté. L'écriture est fine. On survole alors ce troisième disque, affecté mais attentif, pris dans ce flot de paroles, comme enivré.

Curtains n'est donc pas ni un revoir, ni un entracte ("rideau" au théâtre se dit en anglais "drop", désolé). Les gentlemen de Nottingham nous cèdent une musique toujours aussi raffinée, qui vient puiser dans notre mélancolie latente. Et cette voix... Bouleversante, tout simplement bouleversante.


Très bon   16/20
par TiComo La Fuera


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 25 juillet 2006 à 22 h 01

Si certains disques sont délibérément enregistrés pour vous faire danser, certains autres sont délibérément faits pour raviver de vieux souvenirs et vous tirer les larmes. Parce qu'elle est partie, parce qu'on se retrouve seul et sans le sou, parce qu'on s'est fait virer, parce que le chien a le cancer, ou pire, sans raison.

Les Tindersticks, c'est ça. Ca appuie là où ça fait mal. Et, parce que c'est beau, parce que c'est enveloppé de cordes (souvent) et de cuivres (de temps en temps) qui s'envolent à la première occasion vers des bouffées de lumière, alors, ça fait aussi du bien. Comment la musique parvient à un tel résultat sur les pauvres fous que nous sommes ? Mystère. Mais est-ce parce qu'on ne sait pas d'où vient la musique ni d'où viennent ses pouvoirs que l'on devrait s'en priver ? Bien au contraire.

Stuart Staples et sa voix d'outre-tombe, qui se tient à son micro sur scène pour ne pas tomber, tant il a bu, tant il a mal, flanqué de son groupe de quadras, comme lui, abîmé, tout simplement abîmé, ça pourrait sonner comme un cliché... Celui du chanteur allumé d'un groupe underground qui plonge dans tout ce qu'il ne faut pas... (Pete si tu nous entends, arrête tes conneries, on sait tous que c'est juste pour faire ton malin...)

Sauf que chez ce type là il y a tellement de talent qu'il pourrait enterrer la moitié des groupes actuels a lui tout seul avec une seule de ses chansons. "Another Night In" ou "Let's Pretend" par exemple. Rien que celles-là. Et il y a 15 titres sur l'album. Dont une bonne dizaine de purement miraculeux.

"Curtains" c'est comme un petit monument à garder près de soi. Un morceau d'enfance qui refait surface. Un fragment de lune tombé dans l'océan et miraculeusement rejeté sur les plages de nos remords, de nos angoisses... Ecoutez-le une fois, vous tomberez amoureux. Et sinon, c'est que vous n'avez pas de coeur et qu'il est déjà trop tard pour faire de vous quoi que ce soit, alors que Dieu vous aide.
Excellent !   18/20







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