Captain Beefheart

Shiny Beast, c'est le meilleur des différents mondes de Beefheart fondu à la perfection sous le saphir.
Du blues guttural de l'ouverture "The Floppy Boot Stomp" sur les nerfs ou d'un "You Know You're A Man" scandé, mêlé à L'exotisme linéaire de "Tropical Hot Dog Night" et "Candle Mambo", associé à la complexité instrumentale de "Ice Rose" ou "Suction Prints", la plénitude d'un ""Harry Irene" lumineux, ou l'expérimentation aliénée de "Bat Chain Puller"... Bref, comme cette dernière phrase, pas le temps de souffler le long de ses 47 minutes de ménagerie sonore autant abordable que labyrinthique. Novateur sans être pour autant hors d'atteinte. A l'image de l'album, donc bien que différents, l'inquiétant "When I See Mommy" (agité) et le caniculaire "Love Lies" (sage) finissent de convaincre que Van Vliet est un homme de tout registre quand il s'agit d'y mettre les tripes, et se placent parmi les plus sympathiques interprétations musicales du groupe. Le meilleur équilibre entre la période ‘plus mièvre' de Clearspot et les débordements géniaux du bon vieux Trout Mask Replica ou du futur monument Doc At The Radar Station. En tout cas le meilleur aperçu de tous les visages de Captain Beefheart & The Magic Band.