Captain Beefheart
Frank Zappa & Captain Beefheart : Bongo Fury |
Label :
Rykodisc |
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Beefheart avait joué avec Zappa sur One Size Fits All puis ils se sont brouillés. Quelques années plus tard ils se réconcilient et nous servent ce Bongo Fury. Et quand deux des plus grands iconoclastes que la musique est connue se rencontrent ça donne un album... très sage.
Il y a bien quelques moments forts comme "Debra Kadabra" ou "Advance Romance", des grandes tranches de délire avec l'histoire d'un gâteau humain sur "Muffin Man" mais l'ensemble est très décevant. Bien sûr Bongo Fury est loin d'être déplaisant, ceux qui ne connaissent pas bien l'œuvre des deux bonhommes pourraient y voir une porte d'entrée assez simple dans leur discographie. Le coté direct et très communicatif devait sans doute trouver toute se force sur scène lors de la tournée de réconciliation (le Bongo Fury tour on aurait pu s'en douter) mais quand c'est sur disque on à du mal à adhérer.
Deux monstres sacrés qui semblent faire une pause dans leurs quêtes musicales. La juxtaposition de leurs univers, plutôt que leurs fusions. Dommage.
Il y a bien quelques moments forts comme "Debra Kadabra" ou "Advance Romance", des grandes tranches de délire avec l'histoire d'un gâteau humain sur "Muffin Man" mais l'ensemble est très décevant. Bien sûr Bongo Fury est loin d'être déplaisant, ceux qui ne connaissent pas bien l'œuvre des deux bonhommes pourraient y voir une porte d'entrée assez simple dans leur discographie. Le coté direct et très communicatif devait sans doute trouver toute se force sur scène lors de la tournée de réconciliation (le Bongo Fury tour on aurait pu s'en douter) mais quand c'est sur disque on à du mal à adhérer.
Deux monstres sacrés qui semblent faire une pause dans leurs quêtes musicales. La juxtaposition de leurs univers, plutôt que leurs fusions. Dommage.
Pas terrible 9/20 | par Mozz |
Posté le 11 mai 2008 à 23 h 29 |
Effectivement Bongo Fury n'est pas le meilleur album de Zappa et n'est pas non plus le meilleur album de Beefheart (mais c'est une des plus belles pochettes). Néanmoins l'enregistrement de ces lives au Texas permet d'assister à la juxtaposition de deux univers qui ont grandi ensemble et qui sont devenus monstrueux. Lequel à influencé l'autre est une fausse question (allez le dire aux protagonistes...). Ils se sont influencés tous les deux. Pour cet album, Zappa a sortit Beefheart de la merde, bouffé par un producteur qui voulait en faire le plus grand chanteur à succès (???). Zappa a trouvé son ami à la masse, et lui a proposé de faire quelques concerts pour le remettre sur pied.
L'album commence très très fort. "Debra Kadabra" reste pour moi l'un des plus beaux morceaux qui ait existé. La folie informelle du chant de Beefheart sur la folie structurelle et extrêmement précise de Zappa. Un sacré alliage! Le meilleur du surréalisme à sa musique! Le tube d'un asile! Je mettrai 17 à cet album rien que pour ce morceau. Effectivement, à part "Cucamonga", "Muffin Man" et "Advance Romance", les chansons sont "sages". Mais il faut rappeler que ce qui lie les deux génies est le BLUES. Il ne s'agissait pas de faire un Trout Mask Replica croisé avec un Grand Wazoo (dommage me diriez-vous) mais de jouer du blues au Texas. Pour rajouter une perle annexe à Bongo Fury afin de le faire monter jusqu'à 18, sur le You Can't Do That On Stage Anymore Vol.5 de Frank Zappa figure une version fantastique de "The Torture Never Stops" provenant de ces mêmes concerts texans. Il est dément de constater que ce qui reste un morceau très arrangé sur Zoot Allures de Zappa était un blues dans la plus pure veine deux ans avant. Le chant de Beefheart, à ce moment-là se marie avec l'univers zappaïen, comme ils l'ont déjà fait sur le fantastique "Willie The Pimp" (Hot Rats).
P.S: Bongo Fury était l'album préféré de Vaclav Havel.
L'album commence très très fort. "Debra Kadabra" reste pour moi l'un des plus beaux morceaux qui ait existé. La folie informelle du chant de Beefheart sur la folie structurelle et extrêmement précise de Zappa. Un sacré alliage! Le meilleur du surréalisme à sa musique! Le tube d'un asile! Je mettrai 17 à cet album rien que pour ce morceau. Effectivement, à part "Cucamonga", "Muffin Man" et "Advance Romance", les chansons sont "sages". Mais il faut rappeler que ce qui lie les deux génies est le BLUES. Il ne s'agissait pas de faire un Trout Mask Replica croisé avec un Grand Wazoo (dommage me diriez-vous) mais de jouer du blues au Texas. Pour rajouter une perle annexe à Bongo Fury afin de le faire monter jusqu'à 18, sur le You Can't Do That On Stage Anymore Vol.5 de Frank Zappa figure une version fantastique de "The Torture Never Stops" provenant de ces mêmes concerts texans. Il est dément de constater que ce qui reste un morceau très arrangé sur Zoot Allures de Zappa était un blues dans la plus pure veine deux ans avant. Le chant de Beefheart, à ce moment-là se marie avec l'univers zappaïen, comme ils l'ont déjà fait sur le fantastique "Willie The Pimp" (Hot Rats).
P.S: Bongo Fury était l'album préféré de Vaclav Havel.
Excellent ! 18/20
Posté le 14 décembre 2008 à 14 h 28 |
Bongo Fury prononcé par n'importe qui, c'est pas génial. Mais gueulé par Captain Beefheart accompagné par toute la bande de Frank Zappa sur "Sam With the Showing Scalp Flat Top" tout de suite ça a un style. Ce mélange de passion et de folie que ces mecs là injectent dans leur musique, c'est tout simplement unique.
Comment résister à la voix de bluesman malade de Don Van Vliet, qui récite comme si il improvisait des paroles vides de logique mais pleines de sens? Comment ne pas sentir son âme voué au Rock'n'Roll sur l'énorme solo de "Muffin Man" ou sur l'entraînant "Caroline Hard Core Ecstasy" ?
Dès le début "Debra Kadabra" on ressent tout : l'ambiance, l'insolence et la beauté formelle défigurée par ces musiciens audacieux. Et tout au long de l'album, le plaisir communicatif pris à jouer est tel qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde, et surtout pas sur "Advance Romance" qui malgré ses 11 minutes semble beaucoup trop court !
Et s'il ne faut pas négliger le côté exceptionnel de la participation de Beefheart, cet album porte la marque Zappa. On y retrouve cette construction inimitable ("Advance Romance"), des références à la continuité conceptuelle ("Cucamonga"), une utilisation des enregistrements de concert dans laquelle Zappa est passé maître, et puis surtout un line-up avec les amis Georges Duke et l'apparition de Terry Bozzio, plutôt discret pour le moment mais qui livre déjà ici un travail d'orfèvre psychopathe.
Et pour finir évidemment, le solo de "Muffin Man" : complétement maîtrisé mais aussi totalement imprévisible, il fait partie des meilleurs du guitariste qui est alors à son sommet artistique, entre la période jazz-rock et le coffret "Shut up 'N' play yer guitar".
Une étape au mexique, qui sans renouveler profondément l'art de ses artistes (un album nécessaire pour Beefheart quand même) procure de sacrés frissons de plaisir à l'auditeur assez fou pour s'y laisser prendre.
Comment résister à la voix de bluesman malade de Don Van Vliet, qui récite comme si il improvisait des paroles vides de logique mais pleines de sens? Comment ne pas sentir son âme voué au Rock'n'Roll sur l'énorme solo de "Muffin Man" ou sur l'entraînant "Caroline Hard Core Ecstasy" ?
Dès le début "Debra Kadabra" on ressent tout : l'ambiance, l'insolence et la beauté formelle défigurée par ces musiciens audacieux. Et tout au long de l'album, le plaisir communicatif pris à jouer est tel qu'on ne s'ennuie pas une seule seconde, et surtout pas sur "Advance Romance" qui malgré ses 11 minutes semble beaucoup trop court !
Et s'il ne faut pas négliger le côté exceptionnel de la participation de Beefheart, cet album porte la marque Zappa. On y retrouve cette construction inimitable ("Advance Romance"), des références à la continuité conceptuelle ("Cucamonga"), une utilisation des enregistrements de concert dans laquelle Zappa est passé maître, et puis surtout un line-up avec les amis Georges Duke et l'apparition de Terry Bozzio, plutôt discret pour le moment mais qui livre déjà ici un travail d'orfèvre psychopathe.
Et pour finir évidemment, le solo de "Muffin Man" : complétement maîtrisé mais aussi totalement imprévisible, il fait partie des meilleurs du guitariste qui est alors à son sommet artistique, entre la période jazz-rock et le coffret "Shut up 'N' play yer guitar".
Une étape au mexique, qui sans renouveler profondément l'art de ses artistes (un album nécessaire pour Beefheart quand même) procure de sacrés frissons de plaisir à l'auditeur assez fou pour s'y laisser prendre.
Exceptionnel ! ! 19/20
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