Nico

Desertshore

Desertshore

 Label :     Reprise 
 Sortie :    lundi 30 novembre 1970 
 Format :  Bande Originale / CD   

1970, Phillip Garrel, jeune homme et cinéaste de grand talent succombe aux charmes incrédules d'une chanteuse énigmatique, Nico et lui offre une place de choix dans son film intitulé Desertshore (‘le rivage du desert'); c'est en tant qu'héroïne principale que Nico tourne ce film ne s'exprimant qu'en allemand, sa langue d'origine, que Garrel ne comprend pas.
Et c'est donc elle, l'actrice principale du film, l'amante du cinéaste, à qui revient le dessin sonore de ce petit chef d'oeuvre cinématographique.
Si certaines chansons du film ne figurent pas sur le disque (l'exemple de "Koing" qui sortira quinze ans après), on trouve quelques chansons inédites qui, je vous rassure, ne font nullement office de rajout fastidieux.
Ainsi, l'album se divise en deux parties, une première où la chanteuse décline ses nombreux visages, avec entre autres celui de la jeune mère, "My Only Child" magnifique ode chanté à la gloire de son fils Ari, celle de l'amie avec "The Falconer" chanson qui fut écrite pour le maître du pop-art, Andy Warhol, lui qui fut pour elle un véritable mentor ; dans la seconde partie, alors que la précédente qui se finissait par "Le Petit Chevalier" (seul texte de Nico écrit en français qui est interprété par son fils), était dédié aux vivants (Ari, Andy Warhol, Garrel), Nico ne chante que en Allemand, excepté la ballade "Afraid" dont elle disait de cette chanson qu'elle définissait son rôle dans la cicatrice intérieure (comme celui ‘d'une personne opposée à l'émancipation de la femme') célèbre les morts. On trouve parmi les plus beaux trésors de Nico tel "Mutterlein" élégie à sa mère, "Abschied" dédié à Brian Jones.
Dans ce second album solo de Nico ou note une place pour l'harmonium toujours aussi marqué et languissant, et l'omniprésence on ne peut plus grandiose du violon lugubre de John Cale.
Résumé :
Cet album est un tableau ou se mêlent deux paysages.
Cet album est un tableau autoportrait.
Cet album est une merveille.
Cet album c'est la plus grande merveille de Nico, elle s'y présente a nous et nous fait admirer, la vie et la mort.


Exceptionnel ! !   19/20
par Desertshore


 Moyenne 19.00/20 

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Posté le 23 juillet 2007 à 21 h 33

Nico signe avec Desertshore son troisième véritable album (sans compter celui qu'elle enregistra avec le Velvet Underground en 1967), mais il s'agit en réalité du second volet d'une trilogie commencée avec The Marble Index (1968) et achevée avec The End (1974). Desertshore se situe en effet dans la lignée de The Marble Index, mais en encore plus dépouillé. C'est encore John Cale qui produit, et il joue également de nombreux instruments (piano, clavecin, viole...).
"Janitor Of Lunacy" est le morceau le plus poignant, le plus intense de l'album. Sa force évocatrice est d'une rare puissance. Il arracherait des larmes au plus insensible. La voix de Nico, soutenue par son harmonium fantomatique, semble surgie d'outre-tombe. Le titre signifie 'le Gardien (ou le Portier) de la Folie'. Tout un programme...
"The Falconer" est un morceau au piano et à l'harmonium plutôt sombre et mélancolique. "My Only Child" est un morceau chanté a cappella, au charme désuet, sans doute le plus faible de l'album. "Le Petit Chevalier" est une comptine médiévale d'une minute très touchante chantée par Ari, le fils de Nico et d'Alain Delon, sur fond de clavecin. "Abschied" est joué à la viole et à l'harmonium. Un morceau très puissant chanté en allemand. "Afraid" est un morceau au piano de belle facture. "Mütterlein" est extrêmement mélancolique. Il est chanté en allemand, ce qui lui donne un charme particulier. "All That Is My Own" est un magnifique morceau à la coloration moyen-âgeuse. 'Meet me at the desertshore' chante Nico.
Au final, un album somptueux, bien qu'un peu inférieur à The Marble Index et à The End.
Exceptionnel ! !   19/20







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