Neurosis
Given To The Rising |
Label :
Neurot |
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Tremblez pauvres mortels ! Les cavaliers de l'apocalypse sont de retour ! Après un passage dans la tranquillité de l'oeil du cyclone, Neurosis nous décrit cette fois la désolation qui résulte de ce tumulte. Et pour ce faire, ils ont besoin de tous leurs acquis. Si chacun des albums précédents montraient une évolution certaine de la musique du groupe, Given To The Rising représente un peu une synthèse, un aboutissement.
En effet, après être parvenus à une étape assez cruciale sur The Eye Of The Storm (plus de mélodie, moins de riffs tonitruants, des structures inspirées du post-rock et absence totale de growls), Given To The Rising voit le groupe utiliser toutes ses expériences passées. On ne notera donc pas ici de nouveauté flagrante mis à part des samples encore plus terrifiants et tétanisants que par le passé. Par contre, Neurosis est parvenu à élaborer un album aux atmosphères encore plus riches qu'à leur habitude : les changements de tons, de rythmes, de puissance sont constants et parfaitement imbriqués ("To The Wind" ou "Water Is Not Enough" sont tout bonnement incroyables !). Un album du groupe doit s'écouter d'une traite afin de ressentir l'évolution à travers les plages, sur Given To The Rising c'est en interne même des titres que l'immersion se fait.
Le morceau titre ouvrant le disque donne tout de suite la ligne directrice complète de l'album : retour des riffs martiaux et des voix grognées avant une descente brutale vers une douce mélodie portant une voix claire désabusée avant que tout ne reparte... Impossible de ne pas avoir l'esprit directement happé par cette musique hors du commun, tout droit sortie de cerveaux dérangés, ces musiciens sont bluffants de mise en place et de cohérence. Chaque partie s'enchaîne parfaitement, la production râpeuse et rêche du fidèle Steve Albini achève de lier tous les instruments.
Morceau après morceau, on est entraîné dans tous les travers et les émotions tissés par Neurosis : tristesse, peur, accablement, désenchantement... tel un pantin, le groupe nous dirige dans son univers sombre et glauque (cette pochette, cet artwork !). Mais là où certaines musiques nous font uniquement ressentir ses sentiments, Neurosis nous les fait vivre. L'impact n'en est que plus puissant et la sensation principale qui se dégage de Given To The Rising est d'assister littéralement à la description d'un monde post-apocalyptique ravagé. C'est le créneau du groupe depuis leurs débuts mais là, après avoir décrit la ‘catastrophe' dans The Eye Of The Storm, la continuité est admirable est encore plus pertinente. Le réveil après cet album plus calme est plus marquant que jamais.
Difficile de trouver quelque chose à reprocher à ce disque exemplaire. Seul l'interlude "Nine" vient faire baisser la tension un peu trop tôt. Sinon, on peut toujours chercher vainement, Neurosis a encore une fois produit un chef d'oeuvre total. Il faudra bien qu'un jour ils ratent un album ; ce n'est pas encore pour aujourd'hui...
En effet, après être parvenus à une étape assez cruciale sur The Eye Of The Storm (plus de mélodie, moins de riffs tonitruants, des structures inspirées du post-rock et absence totale de growls), Given To The Rising voit le groupe utiliser toutes ses expériences passées. On ne notera donc pas ici de nouveauté flagrante mis à part des samples encore plus terrifiants et tétanisants que par le passé. Par contre, Neurosis est parvenu à élaborer un album aux atmosphères encore plus riches qu'à leur habitude : les changements de tons, de rythmes, de puissance sont constants et parfaitement imbriqués ("To The Wind" ou "Water Is Not Enough" sont tout bonnement incroyables !). Un album du groupe doit s'écouter d'une traite afin de ressentir l'évolution à travers les plages, sur Given To The Rising c'est en interne même des titres que l'immersion se fait.
Le morceau titre ouvrant le disque donne tout de suite la ligne directrice complète de l'album : retour des riffs martiaux et des voix grognées avant une descente brutale vers une douce mélodie portant une voix claire désabusée avant que tout ne reparte... Impossible de ne pas avoir l'esprit directement happé par cette musique hors du commun, tout droit sortie de cerveaux dérangés, ces musiciens sont bluffants de mise en place et de cohérence. Chaque partie s'enchaîne parfaitement, la production râpeuse et rêche du fidèle Steve Albini achève de lier tous les instruments.
Morceau après morceau, on est entraîné dans tous les travers et les émotions tissés par Neurosis : tristesse, peur, accablement, désenchantement... tel un pantin, le groupe nous dirige dans son univers sombre et glauque (cette pochette, cet artwork !). Mais là où certaines musiques nous font uniquement ressentir ses sentiments, Neurosis nous les fait vivre. L'impact n'en est que plus puissant et la sensation principale qui se dégage de Given To The Rising est d'assister littéralement à la description d'un monde post-apocalyptique ravagé. C'est le créneau du groupe depuis leurs débuts mais là, après avoir décrit la ‘catastrophe' dans The Eye Of The Storm, la continuité est admirable est encore plus pertinente. Le réveil après cet album plus calme est plus marquant que jamais.
Difficile de trouver quelque chose à reprocher à ce disque exemplaire. Seul l'interlude "Nine" vient faire baisser la tension un peu trop tôt. Sinon, on peut toujours chercher vainement, Neurosis a encore une fois produit un chef d'oeuvre total. Il faudra bien qu'un jour ils ratent un album ; ce n'est pas encore pour aujourd'hui...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Abe-sapien |
Posté le 15 décembre 2007 à 16 h 48 |
Il n'est pas question de dire ici que Neurosis fait désormais de la musique de Bisounours. Ni de prétendre que Given To The Rising est réellement mauvais.
Mais quand même. Cette décharge d'accords majeurs, cette production plutôt proprette (Steve Albini ou pas aux manettes, on est loin du son traumatisant des Enemy Of The Sun et autre Times Of Grace), il y a pas à dire, ça surprend. Et mine de rien, sans pour autant décontenancer leur auditoire, les Neurosis changent de terrain, et repartent à l'attaque.
Eux qui nous avaient laissé croire qu'ils avaient déposé les armes pour s'enfermer dans une douleur sourde, les voilà qui ressortent la hache de guerre ; mais presque dans la joie et la bonne humeur ! Toutes proportions gardées, bien entendu, on est pas chez Weezer non plus...
Mais bon : riffs frontaux, montagnes russes incessantes (et malheureusement lassantes) les Californiens haussent le tempo, et vraiment, sans cette voix d'outre tombe, on se croirait presque volontiers sous le soleil de Sacramento. Presque.
D'ailleurs seuls les trois "vrais" derniers titres de l'album (excluons le chiantissime "Nine", interlude parfaitement inutile), à savoir "Water Is Not Enough", "Distill" et "Origin" nous rappellent que l'enfer, quand même, n'est pas si loin.
Et sinon ? Ben ça ronronne. Et sans que l'on s'ennuie ferme, bien malin qui pourrait dire quelle plus-value apporte ce Given To The Rising à la superbe discographie de Neurosis. Ca bastonne peut-être, mais sans âme, tout le savoir faire mélodique / ambient des américains semblant s'être dissipé derrière une vilaine évidence dans la construction des morceaux.
Aïe.
Mais quand même. Cette décharge d'accords majeurs, cette production plutôt proprette (Steve Albini ou pas aux manettes, on est loin du son traumatisant des Enemy Of The Sun et autre Times Of Grace), il y a pas à dire, ça surprend. Et mine de rien, sans pour autant décontenancer leur auditoire, les Neurosis changent de terrain, et repartent à l'attaque.
Eux qui nous avaient laissé croire qu'ils avaient déposé les armes pour s'enfermer dans une douleur sourde, les voilà qui ressortent la hache de guerre ; mais presque dans la joie et la bonne humeur ! Toutes proportions gardées, bien entendu, on est pas chez Weezer non plus...
Mais bon : riffs frontaux, montagnes russes incessantes (et malheureusement lassantes) les Californiens haussent le tempo, et vraiment, sans cette voix d'outre tombe, on se croirait presque volontiers sous le soleil de Sacramento. Presque.
D'ailleurs seuls les trois "vrais" derniers titres de l'album (excluons le chiantissime "Nine", interlude parfaitement inutile), à savoir "Water Is Not Enough", "Distill" et "Origin" nous rappellent que l'enfer, quand même, n'est pas si loin.
Et sinon ? Ben ça ronronne. Et sans que l'on s'ennuie ferme, bien malin qui pourrait dire quelle plus-value apporte ce Given To The Rising à la superbe discographie de Neurosis. Ca bastonne peut-être, mais sans âme, tout le savoir faire mélodique / ambient des américains semblant s'être dissipé derrière une vilaine évidence dans la construction des morceaux.
Aïe.
Pas terrible 9/20
Posté le 19 août 2008 à 00 h 35 |
Neurosis est un grand groupe, je ne vais pas surprendre grand monde en disant cela. Neurosis officie depuis 10 ans mais c'est surtout en 1992, avec la sortie de Souls At Zero, que les californiens vont devenir une formation à suivre de très près, puis par la suite une formation culte ! Depuis, pas un seul faux pas, certains n'apprécieront que moyennement The Eye Of Every Storm (2004) lui reprochant d'être trop mélodieux mais l'album ne pourra pas être critiqué en tous points pour autant. Les maîtres du post-metal reviennent en force avec ce Given To The Rising, que ceux qui aiment Times Of Grace ou Through Silver In Blood se rassurent, la formation se dirige de nouveau vers les ténèbres, vers l'apocalyptique, le primitif. Ce chef d'oeuvre s'ouvre sur le titre éponyme et quelle ouverture, un riff tout droit sorti des cavernes de mister Scott Kelly et de Steve Von Till, les deux guitaristes-chanteur. La suite ne sera que plus remarquable, l'album va crescendo jusqu'au riff mémorable de "Water Is Not Enough" qui est tout simplement un monument à lui seul, en passant par "To The Wind" qui est le point culminant de la première moitié de cet opus. Les voix sont toujours aussi variées que sur le reste de la discographie de Neurosis, et devient même la force de la formation qui maîtrise de plus en plus le sujet depuis Times Of Grace. L'album se conclut sur "Origin" qui voit Neurosis explorer à nouveau des territoires plus calmes et mélodieux, avant de lâcher la bête, avec des guitares qui rappellent certaines interludes de Time Of Grace, on peut également penser à Mogwai période Come On Die Young.
Les génies que sont Steve Von Till et Scott Kelly s'illustrent une nouvelle fois avec Given to the Rising qui est une démonstration de maîtrise des lignes vocales, de l'utilisation de deux guitares et de bruits en tous genres. Cet album se classe parmi les meilleures sorties de 2007 et met Neurosis en position de maîtres du genre en plus d'avoir déjà le statut de formation culte, un certain Aaron Turner n'a qu'à bien se tenir. Neurosis sont et restent les maîtres. Qui relève le défi ?
Les génies que sont Steve Von Till et Scott Kelly s'illustrent une nouvelle fois avec Given to the Rising qui est une démonstration de maîtrise des lignes vocales, de l'utilisation de deux guitares et de bruits en tous genres. Cet album se classe parmi les meilleures sorties de 2007 et met Neurosis en position de maîtres du genre en plus d'avoir déjà le statut de formation culte, un certain Aaron Turner n'a qu'à bien se tenir. Neurosis sont et restent les maîtres. Qui relève le défi ?
Exceptionnel ! ! 19/20
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