Alec Empire
The Golden Foretaste Of Heaven |
Label :
Eat Your Heart Out |
||||
Deux ans après Futurist, du rock'n'roll/indus selon Alec Empire, le berlinois revient avec un album qui, on peut déjà l'affirmer, fera beaucoup parler de lui. Mais que s'est-il passé durant ces deux putains d'années ? Après la tournée de promotion suivant la sortie de Futurist, 2007 débute par une mini-tournée de petites salles européennes, à la consonance profondément rock. Parallèlement, le maxi On Fire sort dans les bacs. Le titre sonne comme une chute de studio plutôt réussie de Futurist et ensuite, le silence radio : quelques DJ Party par-ci, par-là, notamment une première partie de Nine Inch Nails à Munich mais, surtout, un ovni est laché : "Robot L.O.V.E"., un titre calme, posé, ... électro ! Cet arrêt soudain de son penchant le plus rock, aussi bien dans sa musique que lors des concerts annoncerait-il la fin d'une ère et le début d'une nouvelle ?
Sans surprise, finalement, ce Golden Foretaste Of Heaven (GFOH) est un disque d'électro rockisant calme et serein. Interpellant clairement le fan des premières heures d'Atari Teenage Riot, cet album joue un jeu de cartes tout à fait inattendu, bien que facilement anticipé, aux quelques sucreries appréciables. Le beat est doux, mélodique, les morceaux se résumant la plupart du temps à de grosses nappes électroniques – produites au clavier ou à la guitare - ponctuées de sons, notes et beats rappelant les couleurs et un peu la niaiserie de la scène électro des 80's. Je vous rassure, le terme "résumant" n'est pas là pour dévaloriser et illustre, finalement, assez mal le résultat : les titres sont recherchés et travaillés... mais clairement dépouillés. Il semblerait même que ce terme soit maître mot sur ce nouvel album : tout y est d'une simplicité logique, "1000 Eyes" en devenant presque ambiant. Ne nous perdons pas, cette réalisation est clairement mélodique, et variée de surcrois, bien que courte et directe. Un choix qui lui sied à la perfection. La production va par ailleurs dans ce sens, relativement moelleuse sans tomber dans le mielleux.
Mais, inévitablement, Alec ne peut pas non plus se perdre tout à fait, il n'en n'oublie pas ses origines. La plupart des sons utilisés, des effets guitares ou basses, font écho à son passé, comme pour clouer directement le bec aux futurs contestataires qui crieraient aux fesses vendues du berlinois, cherchant systématiquement un nouveau Intelligence & Sacrifice en chaque réalisation d'Empire, déjà déçu par un Futurist trop rock. Une chose est claire, l'ex-ATR s'éloigne de plus en plus de ce qu'il a déjà fait, gardant sa patte, ce Golden Foretaste Of Heaven ne ferait que vaguement saisir à Elvis dans ses heures les plus hawaïennes malgré les quelques légères accélérations de tempo jamais vraiment méchantes, mais les sons et la voix nous rappellent instantanément que nous sommes devant du Empire.
Pour conclure : ce nouvel Alec Empire n'est certainement pas un chef-d'œuvre, c'est une évidence, mais il rempli clairement son contrat, nous surprend sur un terrain que l'on n'attendait qu'à moitié et rien que pour cela, chapeau bas à Mister Empire, qui, décidemment, change de style comme de chemise. Un album sans aucune prétention mais avec son potentiel.
Sans surprise, finalement, ce Golden Foretaste Of Heaven (GFOH) est un disque d'électro rockisant calme et serein. Interpellant clairement le fan des premières heures d'Atari Teenage Riot, cet album joue un jeu de cartes tout à fait inattendu, bien que facilement anticipé, aux quelques sucreries appréciables. Le beat est doux, mélodique, les morceaux se résumant la plupart du temps à de grosses nappes électroniques – produites au clavier ou à la guitare - ponctuées de sons, notes et beats rappelant les couleurs et un peu la niaiserie de la scène électro des 80's. Je vous rassure, le terme "résumant" n'est pas là pour dévaloriser et illustre, finalement, assez mal le résultat : les titres sont recherchés et travaillés... mais clairement dépouillés. Il semblerait même que ce terme soit maître mot sur ce nouvel album : tout y est d'une simplicité logique, "1000 Eyes" en devenant presque ambiant. Ne nous perdons pas, cette réalisation est clairement mélodique, et variée de surcrois, bien que courte et directe. Un choix qui lui sied à la perfection. La production va par ailleurs dans ce sens, relativement moelleuse sans tomber dans le mielleux.
Mais, inévitablement, Alec ne peut pas non plus se perdre tout à fait, il n'en n'oublie pas ses origines. La plupart des sons utilisés, des effets guitares ou basses, font écho à son passé, comme pour clouer directement le bec aux futurs contestataires qui crieraient aux fesses vendues du berlinois, cherchant systématiquement un nouveau Intelligence & Sacrifice en chaque réalisation d'Empire, déjà déçu par un Futurist trop rock. Une chose est claire, l'ex-ATR s'éloigne de plus en plus de ce qu'il a déjà fait, gardant sa patte, ce Golden Foretaste Of Heaven ne ferait que vaguement saisir à Elvis dans ses heures les plus hawaïennes malgré les quelques légères accélérations de tempo jamais vraiment méchantes, mais les sons et la voix nous rappellent instantanément que nous sommes devant du Empire.
Pour conclure : ce nouvel Alec Empire n'est certainement pas un chef-d'œuvre, c'est une évidence, mais il rempli clairement son contrat, nous surprend sur un terrain que l'on n'attendait qu'à moitié et rien que pour cela, chapeau bas à Mister Empire, qui, décidemment, change de style comme de chemise. Un album sans aucune prétention mais avec son potentiel.
Très bon 16/20 | par Mr.dante |
Posté le 03 septembre 2008 à 14 h 55 |
Alec Empire s'est calmé. On peut difficilement oublier les riffs sauvages et l'agressivité du son d'un tel artiste, et pourtant, la première chanson de ce nouvel album, sagement intitulée "New Man", en exprime beaucoup plus sur le parcours du monsieur que tout discours. L'ère du rock hardcore et militant semble finie, à tel point que ce sont des rythmiques dub ("Down Satan Down") et typiquement électroniques qui viennent soutenir la dure voix d'Alec Empire. Pourtant, saturation maximale et grésillements sont toujours de la partie, mais de manière très atténuée et utilisés plus intelligemment.
La violence du propos est ailleurs, dans des textes fins singeant la société post-moderne, et il ne faudrait pas s'y tromper : la rage est morte, pas la colère. L'artiste exprime différemment sa vision dans une expérience auditive riche et nuancée. Forte de contrastes et de grooves entêtants, elle attire aussi bien l'esprit dans des pistes lorgnant sur l'ambient qu'elle fait danser, notamment dans son approche plus drum'n'bass. Riche en textures, en cynisme et crachats à la face du monde aussi. Mais pas de manière punk, sauf pour le résidu hyper efficace "On Fire". Presque raffinée, dans des poses de dandy, d'imitation et de dénégation subversive rappellant parfois Iggy Pop et Suicide. Tantôt glam, tantôt électronique et industrielle, elle s'efforce de tirer le maximum du potentiel nouveau d'Alec Empire à créer des effets de surprise et à calmer le jeu (terrifiante "1000 Eyes") pour se faire plus aimable puis corrosif l'instant d'après dans des expérimentations pleines de beats insistants et de mélodies brouillées.
A la manière de l'azote liquide, le nouveau-né chez Empire joue entre le chaud et le froid. Et s'il rêvait de devenir le nouveau Trent Reznor, l'ancien de l'écurie Atari Teenage Riot se métamorphose en un héritier digne et fier du David Bowie berlinois. Evolution forcée et obligatoire ("to eat or to be eaten", chante-t-il dans "Death Trap In 3D") ou maturité, on appelle ça comme on veut.
Le fait accompli est là, Alec Empire est déterminé à nous amener là où on ne l'y attend pas et lorsqu'on découvre la supercherie on est aussitôt saisi d'un sentiment de stupeur et d'étonnement car on se dit que c'est finalement un choix logique et qu'il est très probable que cela soit l'album le plus réussi d'une carrière sans compromis.
La violence du propos est ailleurs, dans des textes fins singeant la société post-moderne, et il ne faudrait pas s'y tromper : la rage est morte, pas la colère. L'artiste exprime différemment sa vision dans une expérience auditive riche et nuancée. Forte de contrastes et de grooves entêtants, elle attire aussi bien l'esprit dans des pistes lorgnant sur l'ambient qu'elle fait danser, notamment dans son approche plus drum'n'bass. Riche en textures, en cynisme et crachats à la face du monde aussi. Mais pas de manière punk, sauf pour le résidu hyper efficace "On Fire". Presque raffinée, dans des poses de dandy, d'imitation et de dénégation subversive rappellant parfois Iggy Pop et Suicide. Tantôt glam, tantôt électronique et industrielle, elle s'efforce de tirer le maximum du potentiel nouveau d'Alec Empire à créer des effets de surprise et à calmer le jeu (terrifiante "1000 Eyes") pour se faire plus aimable puis corrosif l'instant d'après dans des expérimentations pleines de beats insistants et de mélodies brouillées.
A la manière de l'azote liquide, le nouveau-né chez Empire joue entre le chaud et le froid. Et s'il rêvait de devenir le nouveau Trent Reznor, l'ancien de l'écurie Atari Teenage Riot se métamorphose en un héritier digne et fier du David Bowie berlinois. Evolution forcée et obligatoire ("to eat or to be eaten", chante-t-il dans "Death Trap In 3D") ou maturité, on appelle ça comme on veut.
Le fait accompli est là, Alec Empire est déterminé à nous amener là où on ne l'y attend pas et lorsqu'on découvre la supercherie on est aussitôt saisi d'un sentiment de stupeur et d'étonnement car on se dit que c'est finalement un choix logique et qu'il est très probable que cela soit l'album le plus réussi d'une carrière sans compromis.
Exceptionnel ! ! 19/20
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