Bohren & Der Club Of Gore
Black Earth |
Label :
Ipecac |
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J'ai découvert Bohren & Der Club Of Gore en flânant sur un blog de musique industrielle. Le nom m'a immédiatement séduit l'œil, de même que la pochette de ce Black Earth, sobre et élégante. Ensuite, le libellé décrivant cet album, quelque chose comme du dark jazz ambient, a su satisfaire mon orgueilleux besoin d'écouter des trucs à qualificatifs multiples.
Inutile ici de rentrer dans le détail, Black Earth n'est pas une collection de titres mais un monolithe qui s'écoute d'un bloc ou ne s'écoute pas et, le rapprochement peut sembler incongru, mais Bohren est au jazz ce que le doom est au metal.
Musique incroyablement lente, à la fois éthérée et oppressante, l'auditeur sombre peu à peu dans la plus parfaite neurasthénie. Je dirais également l'atonie, mais dénuée de ses connotations péjoratives. Ou la divine apathie. Vous pouvez traduire cela par ennuyeux, mais me concernant, ce sont là des émotions de grande valeur.
Les titres déroulent leur langueur et l'on part doucement à la dérive... Musique de chaleur moite, de corps serrés se mouvant au ralenti, une main se tendant pour saisir un verre de bourbon tiède posé sur un guéridon... Sueur en suspension... Musique avant tout nocturne, diffusée dans une pièce sans fenêtres, enfumée... Musique de petit matin blafard après une nuit blanche passée à boire sans joie ni entrain... On imagine des choses... Du sexe sale sur un matelas poisseux... Un Tristan sans sa Yseult... Il se dégage comme un parfum de fleurs fanées... Femme mystérieuse qui vous croise et dont les talons claquent sur un trottoir humide... Sans savoir pourquoi, je pense à James Ellroy... À ses personnages tourmentés par le souvenir d'un amour perdu et la prescience d'un carnage... Comme une putréfaction, un relent de cadavre qui empuantirait l'atmosphère cotonneuse d'un brouillard dense...
L'absence de chant renforce ce sentiment d'absence de vie, de plénitude du vide... Les basses sont profondes, le piano lugubre, les cuivres étouffés... Cela semble venir de tellement loin... À moins que cela ne vienne de l'intérieur... Que cette musique soit celle de votre propre ataraxie, vos organes qui créent la partition de votre anhédonie...
Black Earth est une visite guidée au plus profond de la dépression... ça ne se danse pas, ça ne se chante pas, ça ne se siffle pas non plus, il s'agit juste d'une invitation à plonger dans les méandres d'un sommeil chimique et comateux...
Inutile ici de rentrer dans le détail, Black Earth n'est pas une collection de titres mais un monolithe qui s'écoute d'un bloc ou ne s'écoute pas et, le rapprochement peut sembler incongru, mais Bohren est au jazz ce que le doom est au metal.
Musique incroyablement lente, à la fois éthérée et oppressante, l'auditeur sombre peu à peu dans la plus parfaite neurasthénie. Je dirais également l'atonie, mais dénuée de ses connotations péjoratives. Ou la divine apathie. Vous pouvez traduire cela par ennuyeux, mais me concernant, ce sont là des émotions de grande valeur.
Les titres déroulent leur langueur et l'on part doucement à la dérive... Musique de chaleur moite, de corps serrés se mouvant au ralenti, une main se tendant pour saisir un verre de bourbon tiède posé sur un guéridon... Sueur en suspension... Musique avant tout nocturne, diffusée dans une pièce sans fenêtres, enfumée... Musique de petit matin blafard après une nuit blanche passée à boire sans joie ni entrain... On imagine des choses... Du sexe sale sur un matelas poisseux... Un Tristan sans sa Yseult... Il se dégage comme un parfum de fleurs fanées... Femme mystérieuse qui vous croise et dont les talons claquent sur un trottoir humide... Sans savoir pourquoi, je pense à James Ellroy... À ses personnages tourmentés par le souvenir d'un amour perdu et la prescience d'un carnage... Comme une putréfaction, un relent de cadavre qui empuantirait l'atmosphère cotonneuse d'un brouillard dense...
L'absence de chant renforce ce sentiment d'absence de vie, de plénitude du vide... Les basses sont profondes, le piano lugubre, les cuivres étouffés... Cela semble venir de tellement loin... À moins que cela ne vienne de l'intérieur... Que cette musique soit celle de votre propre ataraxie, vos organes qui créent la partition de votre anhédonie...
Black Earth est une visite guidée au plus profond de la dépression... ça ne se danse pas, ça ne se chante pas, ça ne se siffle pas non plus, il s'agit juste d'une invitation à plonger dans les méandres d'un sommeil chimique et comateux...
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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