Diamanda Galas
Malediction And Prayer |
Label :
Asphodel |
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Et si cet album de Diamanda était le plus beau, le plus pur, le plus abordable également ? L'ouverture sur "Iron Lady" le laisse à penser. Morceau qui foudroie par sa beauté, ses harmoniques uniques, sans doute capable de tirer des larmes à une pierre, il s'inscrit dans la lignée des très grands morceaux blues jazz, au niveau d'une Nina Simone possédée.
Mais ô combien elle est trompeuse cette introduction, car on retombe immédiatement dans les exubérances vocales de la cantatrice ("The Thrill Is Gone") qui hurle à nos oreilles avant de nous retourner avec ce swing si particulier, le piano se faisant instrument de percussion, de torture. Véritable exorcisme, les imprécations de cette démone glacent ou provoquent des bouffées de chaleur, une fièvre sexuelle ("My World Is Empty Without You") qui confine au délire.
Les albums de Galas sont comme ça, truffés de paradoxes. À la fois insoutenables de violence, ils fascinent autant qu'une madone en prière. Sa musique se rapproche d'une expérience religieuse, d'une liturgie ("Abel Et Caïn"), parfois de comptines pour enfants pas sages ("Death Letter.") Je connais peu de chants aussi peu romantiques et que l'on brûle pourtant de partager... On doit alors chercher à se perdre dans l'amour pour fuir cette voix...
Il reste que des albums que je connais, celui-ci me semble le plus accessible au néophyte, piochant ses influences principales dans le jazz, avec quelques incartades vers des structures plus classiques (la sonate "Supplica A Mia Madre"), et surtout l'hystérie est ici moins marquée. C'est bien le chant qui prédomine, l'accent est mis sur les mélodies (le superbe "Si La Muerte") et je me prends peut-être pour la première fois à savourer un album de D. Galas en toute quiétude. Certes, le propos est toujours aussi noir, tout n'est ici que crépuscule et jours de pluie, mais comme de bien entendu, les chants les plus beaux sont aussi les plus tristes et ce n'est pas Malediction And Prayer qui démentira le poète.
L'album s'achève sur le très rythmé "I'm Gonna Live The Life" : je suis rassuré, car je n'ose imaginer ce que donnerait un album consécutif au renoncement ...
Mais ô combien elle est trompeuse cette introduction, car on retombe immédiatement dans les exubérances vocales de la cantatrice ("The Thrill Is Gone") qui hurle à nos oreilles avant de nous retourner avec ce swing si particulier, le piano se faisant instrument de percussion, de torture. Véritable exorcisme, les imprécations de cette démone glacent ou provoquent des bouffées de chaleur, une fièvre sexuelle ("My World Is Empty Without You") qui confine au délire.
Les albums de Galas sont comme ça, truffés de paradoxes. À la fois insoutenables de violence, ils fascinent autant qu'une madone en prière. Sa musique se rapproche d'une expérience religieuse, d'une liturgie ("Abel Et Caïn"), parfois de comptines pour enfants pas sages ("Death Letter.") Je connais peu de chants aussi peu romantiques et que l'on brûle pourtant de partager... On doit alors chercher à se perdre dans l'amour pour fuir cette voix...
Il reste que des albums que je connais, celui-ci me semble le plus accessible au néophyte, piochant ses influences principales dans le jazz, avec quelques incartades vers des structures plus classiques (la sonate "Supplica A Mia Madre"), et surtout l'hystérie est ici moins marquée. C'est bien le chant qui prédomine, l'accent est mis sur les mélodies (le superbe "Si La Muerte") et je me prends peut-être pour la première fois à savourer un album de D. Galas en toute quiétude. Certes, le propos est toujours aussi noir, tout n'est ici que crépuscule et jours de pluie, mais comme de bien entendu, les chants les plus beaux sont aussi les plus tristes et ce n'est pas Malediction And Prayer qui démentira le poète.
L'album s'achève sur le très rythmé "I'm Gonna Live The Life" : je suis rassuré, car je n'ose imaginer ce que donnerait un album consécutif au renoncement ...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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