Turbonegro
Sexual Harassment |
Label :
Volcom Entertainment |
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Turbonegro...Mais ils sont pas morts, Turbonegro?
Avant d'apprendre la sortie de ce nouvel album, on pouvait légitimement se poser la question. Après un dernier album mitigé, une pause en 2010 qui avait de vraies allures de séparation et le départ d'Hank Von Helvete, chanteur et figure emblématique du groupe, qui a fait couler beaucoup d'encre (enfin, surtout en Norvège), il y avait franchement de quoi penser que les norvégiens allaient raccrocher.
Et non, les rumeurs autour de la venue d'un nouveau chanteur, Tony Sylvester des Dukes of Nothing, accessoirement président du fanclub britannique du groupe, et l'annonce de quelques dates de concert avaient un peu relancé la machine. C'est donc assez logiquement que l'on est arrivé à la sortie d'un nouveau single et d'un nouvel album.
La grosse attente était évidemment du côté de Sylvester, puisque la voix d'un groupe est souvent la première expression de son identité. Mais les interrogations sur le nouveau chanteur ont un peu détourné l'attention sur les plus gros changements du groupe : nouveau batteur, retour de Rune Rebellion, guitariste rythmique et départ de Pal Pot, mascotte et homme à tout faire.
Bon, l'album, dans tout ça! Déjà, tout commence par un feedback et des bruits de guitares branchées, pour entamer l'incisif "I Got a Knife". Turbonegro tranche donc avec sa tradition, depuis Apocalypse Dudes, de faire des intros simili-épique, comme pour indiquer le retour à une musique brute. Le reste de l'album, la batterie plus rentre-dedans et le chant de Sylvester beaucoup plus marqué hardcore à l'appui, va clairement dans ce sens.
Pourtant, on sent derrière des morceaux qui se veulent plus directs et agressifs une touche bubblegum qui a du mal à s'ignorer (plus assumée sur le Stoogien "Mister Sister"). Les paroles sont toujours dans la même veine, assez réussie pour le coup, et les titres sont toujours bien trouvés ("Shake Your Shit Machine", "Rise Below", "Tight Jeans, Loose Leash",...)
Pour les compos, on ne peut pas vraiment dire qu'elles pêchent en qualité, même si aucune ne se détache particulièrement des autres. Même le single "You Give Me Worms" est plutôt anodin.
On sent comme une schizophrénie : la production qui se veut plus à vif empêche les morceaux de sonner aussi sophistiqués que sur les précédents albums, et en même temps les réflexes de compositions qui ressortent ne permettent pas au groupe de retrouver l'urgence de Never is Forever ou surtout Ass Cobra. "Dude Without A Face", par exemple, avec son ambiance un peu glauqe/série Z, semble avoir un potentiel mal exploité, la faute sans doute à un son de guitare inadéquat.
La guitare, justement, est également à contre-pied. Si les rythmiques sont dans la tradition du groupe, les solos de Euroboy, composante phare depuis Apocalypse Dudes, sont beaucoup plus effacés, voire parfois malvenus.
Le bilan est globalement positif. Tony Sylvester est un bon chanteur dans son style, à défaut de se la jouer super groupe et d'avoir embauché pour de bon Nick Oliveri (qui a co-écrit certains titres, l'album a d'ailleurs parfois de faux airs de Mondo Generator). À titre personnel, je préfère le chant de Hank, mais il faut valoriser le parti pris d'avoir opté pour quelque chose de différent. Si je le compare à Retox, l'album précédent, j'ai l'impression que même si certains titres de ce dernier étaient bien meilleurs, Sexual Harassment est beaucoup plus constant dans sa qualité et ne contient rien de vraiment mauvais (contrairement à "Stroke The Shaft" ou "Boys From Nowhere" qu'il faudrait oublier définitivement).
Au final, on a l'impression que le groupe a su se réinventer encore une fois, un peu par la force des choses, comme ils le faisaient presque tous les 2 ans dans les années 90, et repartir sur une nouvelle dynamique, même si le meilleur est sûrement derrière eux. Avec le recul, Retox était un peu le Muscle of Love de Turbonegro (version Hank, Euroboy, Happy Tom, Rune, Chris Summers et Pal Pot), Sexual Harassment est un nouveau départ qui, espérons-le, permettra à Turbonegro (nouvelle version) d'aller dans la bonne direction!
Avant d'apprendre la sortie de ce nouvel album, on pouvait légitimement se poser la question. Après un dernier album mitigé, une pause en 2010 qui avait de vraies allures de séparation et le départ d'Hank Von Helvete, chanteur et figure emblématique du groupe, qui a fait couler beaucoup d'encre (enfin, surtout en Norvège), il y avait franchement de quoi penser que les norvégiens allaient raccrocher.
Et non, les rumeurs autour de la venue d'un nouveau chanteur, Tony Sylvester des Dukes of Nothing, accessoirement président du fanclub britannique du groupe, et l'annonce de quelques dates de concert avaient un peu relancé la machine. C'est donc assez logiquement que l'on est arrivé à la sortie d'un nouveau single et d'un nouvel album.
La grosse attente était évidemment du côté de Sylvester, puisque la voix d'un groupe est souvent la première expression de son identité. Mais les interrogations sur le nouveau chanteur ont un peu détourné l'attention sur les plus gros changements du groupe : nouveau batteur, retour de Rune Rebellion, guitariste rythmique et départ de Pal Pot, mascotte et homme à tout faire.
Bon, l'album, dans tout ça! Déjà, tout commence par un feedback et des bruits de guitares branchées, pour entamer l'incisif "I Got a Knife". Turbonegro tranche donc avec sa tradition, depuis Apocalypse Dudes, de faire des intros simili-épique, comme pour indiquer le retour à une musique brute. Le reste de l'album, la batterie plus rentre-dedans et le chant de Sylvester beaucoup plus marqué hardcore à l'appui, va clairement dans ce sens.
Pourtant, on sent derrière des morceaux qui se veulent plus directs et agressifs une touche bubblegum qui a du mal à s'ignorer (plus assumée sur le Stoogien "Mister Sister"). Les paroles sont toujours dans la même veine, assez réussie pour le coup, et les titres sont toujours bien trouvés ("Shake Your Shit Machine", "Rise Below", "Tight Jeans, Loose Leash",...)
Pour les compos, on ne peut pas vraiment dire qu'elles pêchent en qualité, même si aucune ne se détache particulièrement des autres. Même le single "You Give Me Worms" est plutôt anodin.
On sent comme une schizophrénie : la production qui se veut plus à vif empêche les morceaux de sonner aussi sophistiqués que sur les précédents albums, et en même temps les réflexes de compositions qui ressortent ne permettent pas au groupe de retrouver l'urgence de Never is Forever ou surtout Ass Cobra. "Dude Without A Face", par exemple, avec son ambiance un peu glauqe/série Z, semble avoir un potentiel mal exploité, la faute sans doute à un son de guitare inadéquat.
La guitare, justement, est également à contre-pied. Si les rythmiques sont dans la tradition du groupe, les solos de Euroboy, composante phare depuis Apocalypse Dudes, sont beaucoup plus effacés, voire parfois malvenus.
Le bilan est globalement positif. Tony Sylvester est un bon chanteur dans son style, à défaut de se la jouer super groupe et d'avoir embauché pour de bon Nick Oliveri (qui a co-écrit certains titres, l'album a d'ailleurs parfois de faux airs de Mondo Generator). À titre personnel, je préfère le chant de Hank, mais il faut valoriser le parti pris d'avoir opté pour quelque chose de différent. Si je le compare à Retox, l'album précédent, j'ai l'impression que même si certains titres de ce dernier étaient bien meilleurs, Sexual Harassment est beaucoup plus constant dans sa qualité et ne contient rien de vraiment mauvais (contrairement à "Stroke The Shaft" ou "Boys From Nowhere" qu'il faudrait oublier définitivement).
Au final, on a l'impression que le groupe a su se réinventer encore une fois, un peu par la force des choses, comme ils le faisaient presque tous les 2 ans dans les années 90, et repartir sur une nouvelle dynamique, même si le meilleur est sûrement derrière eux. Avec le recul, Retox était un peu le Muscle of Love de Turbonegro (version Hank, Euroboy, Happy Tom, Rune, Chris Summers et Pal Pot), Sexual Harassment est un nouveau départ qui, espérons-le, permettra à Turbonegro (nouvelle version) d'aller dans la bonne direction!
Pas mal 13/20 | par Blackcondorguy |
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