Fetish 69
Geek |
Label :
Doxa |
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Geek est l'incarnation musicale du type en train de crever dans sa baignoire. Il est nu, barbouillé de merde, le sang et le foutre ont souillé le carrelage d'un blanc déjà douteux. Désormais trop faible pour hurler son agonie médicamenteuse, il se contente de murmurer les dernières insanités qui traversent son cerveau malade. Il est laid, a vécu une vie de rejet permanent, dégoûte les femmes, se faisait violer par les amis de ses parents, n'a jamais eu de copains. Tout ce qu'il lui reste, ce sont les battements aléatoires d'un cœur synthétique et des nerfs vibrant au son des infra basses d'un oedipe délirant ("Survival Diary"). Toute une existence de poisse, de draps trempés d'urine, de magasines pornos aux pages collées où de vieilles rombières se font fister l'anus pas des hommes cagoulés. La nausée face au miroir ("Smiles Are Ugly / I Hate My Body"), les phobies sociales ("Insomnious", "Misanthrophobia", "Asphyxiophilia"), toutes les perversions se retrouvent dans la musique de Fetish 69.
Hâtivement classée dans la catégorie Métal Industriel, même si "Isolation Tank" s'en rapproche, la formation autrichienne n'a pourtant rien de commun avec ce que l'on connaît du genre. Pas de grosses guitares, de chant distordu, de tempos frénétiques. Tout ici est minimalisme absolu, sons rampants, lointains. Avec le sordide pour seule source d'inspiration, les treize titres de Geek racontent le malheur, les vilaines salissures de l'âme. Les styles sont pervertis (le jazz rouillé de "Black Downhill"), les textes puent la misère affective, les latrines de sodomites ("I'm The Geek You Love To Hate – I Am The Son Of Rape").
Vous qui, par le plus grand hasard, aurez eu la curiosité de lire ces quelques phrases, si ce sont les musiques sombres qui vous mettent en émoi, soyez conscients que Fetish 69 risque de vous faire descendre bien plus bas que vous le pensez. Mais si vous avez pris un plaisir pervers à lire "La Geôle" de Hubert Selby Jr, il y a alors toutes les chances pour que Geek vous comble. Musicalement unique, et pourtant Dieu sait que j'ai cherché des formations semblables, aussi crade qu'un slip d'alcoolique s'étant chié dessus toute la soirée, tout dans ce disque respire la perdition absolue, l'inéluctabilité de la souffrance, sa totale acceptation entrecoupée de bouffées de haine placide ("One Day, I'll Smash You're Head" dans "Misanthrophobia").
Quinze ans que cet album me fait l'effet d'un snuff auditif. Une noirceur absolue, obscène.
Hâtivement classée dans la catégorie Métal Industriel, même si "Isolation Tank" s'en rapproche, la formation autrichienne n'a pourtant rien de commun avec ce que l'on connaît du genre. Pas de grosses guitares, de chant distordu, de tempos frénétiques. Tout ici est minimalisme absolu, sons rampants, lointains. Avec le sordide pour seule source d'inspiration, les treize titres de Geek racontent le malheur, les vilaines salissures de l'âme. Les styles sont pervertis (le jazz rouillé de "Black Downhill"), les textes puent la misère affective, les latrines de sodomites ("I'm The Geek You Love To Hate – I Am The Son Of Rape").
Vous qui, par le plus grand hasard, aurez eu la curiosité de lire ces quelques phrases, si ce sont les musiques sombres qui vous mettent en émoi, soyez conscients que Fetish 69 risque de vous faire descendre bien plus bas que vous le pensez. Mais si vous avez pris un plaisir pervers à lire "La Geôle" de Hubert Selby Jr, il y a alors toutes les chances pour que Geek vous comble. Musicalement unique, et pourtant Dieu sait que j'ai cherché des formations semblables, aussi crade qu'un slip d'alcoolique s'étant chié dessus toute la soirée, tout dans ce disque respire la perdition absolue, l'inéluctabilité de la souffrance, sa totale acceptation entrecoupée de bouffées de haine placide ("One Day, I'll Smash You're Head" dans "Misanthrophobia").
Quinze ans que cet album me fait l'effet d'un snuff auditif. Une noirceur absolue, obscène.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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