Le Guess Who?
Utrecht - Pays-Bas [Tivoli] - samedi 11 novembre 2017 |
SAMEDI : Rave et veillée
Avec le confort vient l'oisiveté. Allongés dans nos lits confortables, affalés dans nos canapés moelleux, vautrés dans nos pizzas soyeuses et branchés sur notre Wi-Fi duveteux, on en oublierait presque de se préparer pour jouir dûment de notre antépénultième journée d'orgie. Le temps d'enfiler notre équipement de grand froid et de pédaler comme jamais et nous voilà déjà trop en retard pour aller voir Farida la diva et son Ensemble dans une église ; on se rabattra sur Mario Batkovic, accordéoniste qui joue de longues fresques minimalistes à la Philip Glas en exploitant toute l'amplitude du spectre sonore de son instrument, surtout dans les graves abyssaux. Performance impressionnante mais moins marquante que son concert à l'église l'année passée, d'autant que son sens mélodique est moins exaltant (et plus présent malheureusement) que son travail sur l'instrument lui-même lors des compositions les plus dissonantes. Impressionnants aussi furent Han Bennink et Peter Brötzmann, duo saxo-batterie qui s'unit brièvement pour 10-15 minutes d'un free jazz cubiste assourdissant (dans le bon sens du terme...)
Plus triste fut la dizaine de minutes passée à regarder Pharoah Sanders jouer avec son groupe. Enfin il 'agissait plutôt d'un concert "Phraroah's band feat. Pharoah Sanders", car ce dernier se levait péniblement de sa chaise 2 minutes par morceau pour faire un solo de saxophone. Le reste était laissé aux mains capables du band. Voir le maître sur scène était satisfaisant en soi, mais le voir en si petite forme m'a empli d'un léger vague à l'âme... Qui sera chassé derechef par la catharsis que fut le show de John Maus. Compressé par mes voisins dans une salle comble, j'ai assisté médusé à l'étrange rage du poto d'Ariel Pink transformé en punk hurleur et headbanger. Ne connaissant pas son répertoire, je finis par m'éclipser au bout d'une dizaine de minutes en laissant les fans hurler les refrains à tue-tête, en me promettant de retourner le voir un de ces quatre, une fois que je serai plus à l'aise avec sa discographie.
Après le papillonnage que fut cette première partie de soirée, il était grand temps que j'assiste à un concert d'un bout à l'autre. Ex-Easter Island me fournit cette occasion dans la Hertz, cette salle de concert d'une classe folle pourvue de sièges diablement confortables. Curieux trio que voici... deux guitariste, une batterie, trois percussionnistes... c'est que chacun dispose de deux baguettes , et si le batteur tape sur des toms et des cymbales comme tout le monde, en revanche les deux autres ont un ensemble de guitares préparées à plat devant eux et ces sauvages frappent les cordes, obtenant des sonorités hybrides. Tout ça pour interpréter une partition entre minimalisme à la Reich (motifs brefs, jeux et suites rythmiques) et sensibilité rock, dans l'aménagement de build-ups et de climax extatiques toutes voiles dehors. Un concert durant lequel j'aurai été si confortablement assis et bercé par les soyeuses acrobaties du trio que je me suis légèrement assoupi dans le deuxième tiers, dans un état de semi-conscience léthargique (où les notes rebondissaient).
Le reste de la soirée nous aura vu revenir au papillonnage, entre les Amazones d'Afrique et leur sorte de dub disco mandingue, et les déferlantes soniques stériles de Ben Frost, qui s'est amusé à ramener une gigantesque feuille d'aluminium dressée derrière lui qui se cambre au rythme des assauts bruitistes du producteur à grosse barbe... La révélation de la fin de soirée viendra surtout du dernier concert de Hieroglyphic Being, DJ acid-techno qui, s'il ne marchait pas au LSD ce soir nous aura néanmoins rudement fait tripper dans ses volutes cosmiques aux beats furieux et chaloupés, des kilogrammes de sueur furent versés, les corps convulsèrent, il ne me reste que des flashs verts/violets et des courbatures. J'aurai pris un des plus gros pieds du festival, même si ça aura clairement entamé mes forces pour un retour à plus de 3h du mat à pédales.
Avec le confort vient l'oisiveté. Allongés dans nos lits confortables, affalés dans nos canapés moelleux, vautrés dans nos pizzas soyeuses et branchés sur notre Wi-Fi duveteux, on en oublierait presque de se préparer pour jouir dûment de notre antépénultième journée d'orgie. Le temps d'enfiler notre équipement de grand froid et de pédaler comme jamais et nous voilà déjà trop en retard pour aller voir Farida la diva et son Ensemble dans une église ; on se rabattra sur Mario Batkovic, accordéoniste qui joue de longues fresques minimalistes à la Philip Glas en exploitant toute l'amplitude du spectre sonore de son instrument, surtout dans les graves abyssaux. Performance impressionnante mais moins marquante que son concert à l'église l'année passée, d'autant que son sens mélodique est moins exaltant (et plus présent malheureusement) que son travail sur l'instrument lui-même lors des compositions les plus dissonantes. Impressionnants aussi furent Han Bennink et Peter Brötzmann, duo saxo-batterie qui s'unit brièvement pour 10-15 minutes d'un free jazz cubiste assourdissant (dans le bon sens du terme...)
Plus triste fut la dizaine de minutes passée à regarder Pharoah Sanders jouer avec son groupe. Enfin il 'agissait plutôt d'un concert "Phraroah's band feat. Pharoah Sanders", car ce dernier se levait péniblement de sa chaise 2 minutes par morceau pour faire un solo de saxophone. Le reste était laissé aux mains capables du band. Voir le maître sur scène était satisfaisant en soi, mais le voir en si petite forme m'a empli d'un léger vague à l'âme... Qui sera chassé derechef par la catharsis que fut le show de John Maus. Compressé par mes voisins dans une salle comble, j'ai assisté médusé à l'étrange rage du poto d'Ariel Pink transformé en punk hurleur et headbanger. Ne connaissant pas son répertoire, je finis par m'éclipser au bout d'une dizaine de minutes en laissant les fans hurler les refrains à tue-tête, en me promettant de retourner le voir un de ces quatre, une fois que je serai plus à l'aise avec sa discographie.
Après le papillonnage que fut cette première partie de soirée, il était grand temps que j'assiste à un concert d'un bout à l'autre. Ex-Easter Island me fournit cette occasion dans la Hertz, cette salle de concert d'une classe folle pourvue de sièges diablement confortables. Curieux trio que voici... deux guitariste, une batterie, trois percussionnistes... c'est que chacun dispose de deux baguettes , et si le batteur tape sur des toms et des cymbales comme tout le monde, en revanche les deux autres ont un ensemble de guitares préparées à plat devant eux et ces sauvages frappent les cordes, obtenant des sonorités hybrides. Tout ça pour interpréter une partition entre minimalisme à la Reich (motifs brefs, jeux et suites rythmiques) et sensibilité rock, dans l'aménagement de build-ups et de climax extatiques toutes voiles dehors. Un concert durant lequel j'aurai été si confortablement assis et bercé par les soyeuses acrobaties du trio que je me suis légèrement assoupi dans le deuxième tiers, dans un état de semi-conscience léthargique (où les notes rebondissaient).
Le reste de la soirée nous aura vu revenir au papillonnage, entre les Amazones d'Afrique et leur sorte de dub disco mandingue, et les déferlantes soniques stériles de Ben Frost, qui s'est amusé à ramener une gigantesque feuille d'aluminium dressée derrière lui qui se cambre au rythme des assauts bruitistes du producteur à grosse barbe... La révélation de la fin de soirée viendra surtout du dernier concert de Hieroglyphic Being, DJ acid-techno qui, s'il ne marchait pas au LSD ce soir nous aura néanmoins rudement fait tripper dans ses volutes cosmiques aux beats furieux et chaloupés, des kilogrammes de sueur furent versés, les corps convulsèrent, il ne me reste que des flashs verts/violets et des courbatures. J'aurai pris un des plus gros pieds du festival, même si ça aura clairement entamé mes forces pour un retour à plus de 3h du mat à pédales.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
Photo by Erik Luyten // www.erikluyten.nl - [email protected] // All rights reserved
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