Lou Reed
Growing Up In Public |
Label :
Arista |
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Octobre 79. Défendant le très correct The Bells, Lou Reed donne un concert au Hammersmith Odean, à Londres. David Bowie lui rend visite et n'en revient pas de voir à quel point son vieux compagnon a l'air épuisé, au bout du rouleau. Le new-yorkais l'invite au restaurant et en profite pour lui faire une proposition qui ne refuse pas : produire son prochain album. Comme au bon vieux temps. Retrouver la magie de Transformer pour entrer dignement dans une nouvelle décennie incertaine. Bowie ne dit pas non, à condition que Lou aille en désintox et remette un peu d'ordre dans sa vie. Lou n'apprécie pas vraiment la remarque et les retrouvailles se terminent en bagarre de rue. Bowie dit non. Grand bien lui en fera : c'est sur Scary Monsters qu'il se concentre. De son côté, Lou garde ses mauvaises habitudes, s'enferme dans le studio de George Martin à Barcelone et enregistre en six mois le correct mais paresseux Growing Up In Public.
La formule est connue : flanqué de son groupe de scène, Lou marmonne des considérations personnels, nous raconte les relations qu'il a gâché, son paternel abusif ("My Old Man") et ses dernières beuveries ("The Power of Positive Drinking", morceau le plus savoureux du lot). Musicalement, rien de nouveau à déclarer, on est même à la limite de la parodie : les solos velvetiens de "Keep Away", les choeurs de "Smiles" qui plagient ceux des colored-girls de "Walk on the Wild Side", "Think It Over" comme un remake inférieur à "Coney Island Baby". Le parler-chanter de Lou n'a jamais été aussi mou du genou, aussi peu élastique. Ce n'est que sur la dernière piste, "Teach The Gifted Children" qu'il retrouve un semblant de groove, un semblant de rédemption cool. C'est la dernière fois qu'on entendra les synthés de Michael Fonfara, fidèle depuis "Sally Can't Dance". Comme Bowie, comme le public qui a vu grandir les pires aspects de Lou, il jettera l'éponge.
Lou n'a plus le choix. Un an après la sortie de Growing Up In Public, il décidera d'être sobre pour de bon et de se mettre au tai-chi. Un mal pour un bien.
La formule est connue : flanqué de son groupe de scène, Lou marmonne des considérations personnels, nous raconte les relations qu'il a gâché, son paternel abusif ("My Old Man") et ses dernières beuveries ("The Power of Positive Drinking", morceau le plus savoureux du lot). Musicalement, rien de nouveau à déclarer, on est même à la limite de la parodie : les solos velvetiens de "Keep Away", les choeurs de "Smiles" qui plagient ceux des colored-girls de "Walk on the Wild Side", "Think It Over" comme un remake inférieur à "Coney Island Baby". Le parler-chanter de Lou n'a jamais été aussi mou du genou, aussi peu élastique. Ce n'est que sur la dernière piste, "Teach The Gifted Children" qu'il retrouve un semblant de groove, un semblant de rédemption cool. C'est la dernière fois qu'on entendra les synthés de Michael Fonfara, fidèle depuis "Sally Can't Dance". Comme Bowie, comme le public qui a vu grandir les pires aspects de Lou, il jettera l'éponge.
Lou n'a plus le choix. Un an après la sortie de Growing Up In Public, il décidera d'être sobre pour de bon et de se mettre au tai-chi. Un mal pour un bien.
Correct 12/20 | par Dylanesque |
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