Lou Reed
Rock And Roll Heart |
Label :
Arista |
||||
Sorti moins d'un an après Coney Island Baby, ce Rock And Roll Heart est unique dans la discographie de l'ex de Nico le plus talentueux. Fraichement débarqué chez Arista, la maison de disque de sa nouvelle amie Patti Smith, Lou Reed nous livre un disque fourre-tout, étrange et diablement séduisant. Libre de toute contrainte, il expérimente des arrangements inédits, des mélanges improbables (on trouve sur ce disque beaucoup de piano, de synthé, de cuivres et même quelques parties de guitare non-pompeuses); parfois tout semble même être d'une cohérence parfaite, et parfois pas.
Cela commence avec "I Believe In Love", hymne joyeusement faux-cul (quoiqu'il puisse facilement être pris au premier degré) porté par un swing rarement aussi bien maîtrisé par Lou. "Banging On My Drum" continue sur la voix ouverte par le premier titre et propage une furieuse énergie rock'n'roll trouvant son climax lorsque saxo, guitare (assurée par Lou lui même) et piano dialoguent lors d'un final assourdissant s'arrêtant net, laissant la place au riff de batterie funky de "Follow The Leader"; court à l'instar du titre précédent, il brouille les cartes: alors que l'on pouvait s'attendre, à la vue du titre et à l'écoute des deux premiers morceaux, à un disque de pur swing rock'n'roll, Reed part dans une autre direction sans pour autant suivre cette seconde voie puisque dès "You Wear It So Well", il s'engouffre dans un souterrain glauque ou résonne des pianos amples et éthérés dans lequel il errera le temps d'un second morceau: "Ladies Pay", peut-être le meilleur morceau de l'album, qui retrouve les sommets d'un "Sad Song". Avec le morceau-titre, Lou clame son amour du rock'n'roll qui le fait bien plus vibrer qu'un opéra ou qu'un film de la nouvelle vague, La simplicité du propos n'empêchant pas l'émotion de monter. Sur la seconde face, tout démarre (après l'instrumental "Chooser And The Chosen One" qui finit mieux qu'il ne commence) comme sur la première par deux morceaux au swing affirmé et un poil plus retenu. Mais à nouveau il casse le rythme pour nous offrir un superbe "Vicious Circle" renouant avec la simplicité et la puissance horrifique de certains morceaux du premier Velvet. Avec la ballade jazzy "A Sheltered Life", on devine plus de dix ans avant certains arrangements présents sur New York tandis que le morceau final "Temporary Thing" instaure une retenue pesante amplifiée par le refrain scandé ('It's just a temporary thing') sans que l'auditeur médusé ne sache de quoi parle Lou; de l'amour? non... ne chantait-il pas au début de l'album 'I believe in love'?
Cela commence avec "I Believe In Love", hymne joyeusement faux-cul (quoiqu'il puisse facilement être pris au premier degré) porté par un swing rarement aussi bien maîtrisé par Lou. "Banging On My Drum" continue sur la voix ouverte par le premier titre et propage une furieuse énergie rock'n'roll trouvant son climax lorsque saxo, guitare (assurée par Lou lui même) et piano dialoguent lors d'un final assourdissant s'arrêtant net, laissant la place au riff de batterie funky de "Follow The Leader"; court à l'instar du titre précédent, il brouille les cartes: alors que l'on pouvait s'attendre, à la vue du titre et à l'écoute des deux premiers morceaux, à un disque de pur swing rock'n'roll, Reed part dans une autre direction sans pour autant suivre cette seconde voie puisque dès "You Wear It So Well", il s'engouffre dans un souterrain glauque ou résonne des pianos amples et éthérés dans lequel il errera le temps d'un second morceau: "Ladies Pay", peut-être le meilleur morceau de l'album, qui retrouve les sommets d'un "Sad Song". Avec le morceau-titre, Lou clame son amour du rock'n'roll qui le fait bien plus vibrer qu'un opéra ou qu'un film de la nouvelle vague, La simplicité du propos n'empêchant pas l'émotion de monter. Sur la seconde face, tout démarre (après l'instrumental "Chooser And The Chosen One" qui finit mieux qu'il ne commence) comme sur la première par deux morceaux au swing affirmé et un poil plus retenu. Mais à nouveau il casse le rythme pour nous offrir un superbe "Vicious Circle" renouant avec la simplicité et la puissance horrifique de certains morceaux du premier Velvet. Avec la ballade jazzy "A Sheltered Life", on devine plus de dix ans avant certains arrangements présents sur New York tandis que le morceau final "Temporary Thing" instaure une retenue pesante amplifiée par le refrain scandé ('It's just a temporary thing') sans que l'auditeur médusé ne sache de quoi parle Lou; de l'amour? non... ne chantait-il pas au début de l'album 'I believe in love'?
Très bon 16/20 | par Bobby Joe |
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