Johnny Cash
The Holy Land |
Label :
Columbia |
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Régulièrement, le fantôme de Johnny Cash me rend visite pour que l'on revisite ensemble son impressionnante discographie.
Dylanesque : 69, c'est une grosse année pour vous. On reviendra sur le Johnny Cash Show, vos sessions avec Bob Dylan et le concert à la prison de San Quentin a déjà été bien chroniqué dans ces pages. Mais avant ce mini comeback, on a le droit en janvier à un nouvel album gospel, dix ans après le premier. Sauf que cette fois, l'affaire est plus personnelle.
Johnny Cash : En 68, on s'est rendus en Terre Sainte, June et moi. J'avais un enregistreur de poche sur moi et je me suis mis à immortaliser mes impressions sur Jérusalem, le Mur des Lamentations ou la mer de Galilée. La photo de couverture, c'est ma femme qui l'a prise devant le Mont des Béatitudes et je crois bien que, de toute ma discographie, c'est ma favorite.
Dylanesque : Même qu'elle était en 3D sur les premiers pressages et si vous tombez là-dessus amis collectionneurs, c'est mieux que le Graal.
Johnny Cash : De retour à Columbia, j'ai réuni l'équipe habituelle, Marshall et Luther, la Carter Family et mon vieux pote Carl Perkins pour mettre en boîte quelques traditionnels en lien avec mon voyage spirituel. Voyage dans lequel je me suis embarqué très jeune, quand ma mère me chantait des...
Dylanesque : Oui oui Johnny, on la connaît par cœur votre enfance, merci. On est donc entre le concept-album et l'album de vacances. Et si j'avais beaucoup d'affection pour vos deux premiers essais gospels tant votre voix et votre sincérité se prêtait bien à l'exercice, je trouve celui-ci plus difficile à avaler. "Land of Israel", "Come to the Wailing Wall", "The Ten Commandments"... Pas la collection de chanson la plus universelle et mémorable de votre catalogue. On vire même sur une dimension politique qui côtoie maladroitement l'aspect guide touristique un peu naïf de votre narration. Bref, ça a moyen vieilli et, pour rester poli, je dirais que c'est... anecdotique ? Comme quand un collègue vous raconte son weekend à Lourdes et que vous faites semblant de l'écouter.
Johnny Cash : Je suis pas contre un peu de critique constructive mais faudra pas venir pleurer si je te colle un pain si sévère qu'il faudra un miracle pour que ta mère te reconnaisse.
Dylanesque : Reste tout de même le duo avec Carl Perkins sur "Daddy Sang Bass" et le fait qu'il s'agit de votre dernier collaboration avec Luther. Votre camarade de jeu historique et l'un des fondateurs du son rockabilly de Memphis a péri dans l'incendie de sa maison en août 68, quelques semaines après l'enregistrement de The Holy Land. Une cigarette mal éteinte.
Johnny Cash : Une perte tragique. Depuis, j'ai jamais trouvé meilleur guitariste. J'ai jammé avec son fantôme l'autre jour et c'est incomparable. C'est comme si on était de retour devant Sam Phillips dans les studios Sun. À un détail près : Luther a arrêté de fumer.
Dylanesque : Vous retournerez en Israël au début des années 90 pour enregistrer un documentaire et votre dernier album de cantiques avant l'ultime résurrection. Mais ce sera pour une prochaine visite. Pour l'instant, vous pouvez arrêter de me menacer avec ce couteau ?
Johnny Cash : Fallait pas blasphémer gamin. Œil pour œil...
Dylanesque : 69, c'est une grosse année pour vous. On reviendra sur le Johnny Cash Show, vos sessions avec Bob Dylan et le concert à la prison de San Quentin a déjà été bien chroniqué dans ces pages. Mais avant ce mini comeback, on a le droit en janvier à un nouvel album gospel, dix ans après le premier. Sauf que cette fois, l'affaire est plus personnelle.
Johnny Cash : En 68, on s'est rendus en Terre Sainte, June et moi. J'avais un enregistreur de poche sur moi et je me suis mis à immortaliser mes impressions sur Jérusalem, le Mur des Lamentations ou la mer de Galilée. La photo de couverture, c'est ma femme qui l'a prise devant le Mont des Béatitudes et je crois bien que, de toute ma discographie, c'est ma favorite.
Dylanesque : Même qu'elle était en 3D sur les premiers pressages et si vous tombez là-dessus amis collectionneurs, c'est mieux que le Graal.
Johnny Cash : De retour à Columbia, j'ai réuni l'équipe habituelle, Marshall et Luther, la Carter Family et mon vieux pote Carl Perkins pour mettre en boîte quelques traditionnels en lien avec mon voyage spirituel. Voyage dans lequel je me suis embarqué très jeune, quand ma mère me chantait des...
Dylanesque : Oui oui Johnny, on la connaît par cœur votre enfance, merci. On est donc entre le concept-album et l'album de vacances. Et si j'avais beaucoup d'affection pour vos deux premiers essais gospels tant votre voix et votre sincérité se prêtait bien à l'exercice, je trouve celui-ci plus difficile à avaler. "Land of Israel", "Come to the Wailing Wall", "The Ten Commandments"... Pas la collection de chanson la plus universelle et mémorable de votre catalogue. On vire même sur une dimension politique qui côtoie maladroitement l'aspect guide touristique un peu naïf de votre narration. Bref, ça a moyen vieilli et, pour rester poli, je dirais que c'est... anecdotique ? Comme quand un collègue vous raconte son weekend à Lourdes et que vous faites semblant de l'écouter.
Johnny Cash : Je suis pas contre un peu de critique constructive mais faudra pas venir pleurer si je te colle un pain si sévère qu'il faudra un miracle pour que ta mère te reconnaisse.
Dylanesque : Reste tout de même le duo avec Carl Perkins sur "Daddy Sang Bass" et le fait qu'il s'agit de votre dernier collaboration avec Luther. Votre camarade de jeu historique et l'un des fondateurs du son rockabilly de Memphis a péri dans l'incendie de sa maison en août 68, quelques semaines après l'enregistrement de The Holy Land. Une cigarette mal éteinte.
Johnny Cash : Une perte tragique. Depuis, j'ai jamais trouvé meilleur guitariste. J'ai jammé avec son fantôme l'autre jour et c'est incomparable. C'est comme si on était de retour devant Sam Phillips dans les studios Sun. À un détail près : Luther a arrêté de fumer.
Dylanesque : Vous retournerez en Israël au début des années 90 pour enregistrer un documentaire et votre dernier album de cantiques avant l'ultime résurrection. Mais ce sera pour une prochaine visite. Pour l'instant, vous pouvez arrêter de me menacer avec ce couteau ?
Johnny Cash : Fallait pas blasphémer gamin. Œil pour œil...
Correct 12/20 | par Dylanesque |
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