Radiohead
My Iron Lung EP |
Label :
Parlophone |
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Après le brutal et innatendu succés de "Creep", Radiohead est sur le point de mourrir étouffé. Thom Yorke, notamment, est pris entre son rêve adolescent de devenir Rockstar, et son dégoût pour la médiatisation du succés.
Au cours d'une tournée en Angleterre, malade et enfermé dans ses tourments, il écrira ce qu'il nommera "son poumon d'acier", sorte de défouloir ultime à son malaise. Il s'agit tout simplement d'une des plus belles chansons du groupe, toutes époques confondues, et qui même dix ans après, est jouée systématiquement en live, et n'a rien perdu de son impact auprès du public, procurant toujours une émotion incroyable.
Entre petite mélodie et déflagration explosive, My Iron Lung est un morceau schizophrène, à l'image des forces contradictoires présentes en chacun de nous. Il est le symbole du heurt entre évasion fantasmée et forces contraignantes.
Avec cette chanson, Thom Yorke entame une autre étape dans son cheminement personnel. Il va s'approprier la musique pour en déformer les codes rigides et se lancer dans l'expérimentation à divers degrés.
Ce maxi, qui regroupe ce single plus quelques inédits, est le témoignage splendide de cette époque particulière, à la fois pour la carrière du groupe mais aussi pour les années 90 en général. En effet les titres ont pris une dimmension supplémentaire, magnifique et unique. De "The Tricker", titre paranoïaque à "You Never Wash Up After Yourself", enregistré dans une ferme et très délicat, en passant par le vindicatif "Lewis (Mistreated)", tout y est dépassé, sublimé : la voix, les arrangements ou l'utilisation des combinaisons et de l'instrumentalisation.
On reconnait les grands groupes à la qualité de leurs faces B ; celles-ci, sans ressembler ni à Pablo Honey, ni à The Bends, se suffisent à elles-mêmes tant leurs qualités sont hors-normes !
Par la suite, Radiohead aura su accompagner l'évolution d'une génération entière et il est fréquent de constater que beaucoup se sont lancés dans le rock après être tombés sur une de leurs chansons. Et sur ce maxi fondateur, le combo d'Oxford semble faire la même chose que nous : découvrir avec surprise que la musique peut être un moyen d'expression extraordinnaire comme une source de plaisir inépuisable.
Thom Yorke ne va plus prendre ses chansons pour exulter, mais pour mieux se comprendre et se remettre en question. S' il est capable d'écrire de si grande chansons comme le planant "Punchdrunk Lovesick Singalong" ou le sensible "Lozenge Of Love", c'est parce que ses complexes (le paroxysme sera poussé dans Kid A) mais surtout son honnêteté vis-à-vis de lui-même, rejaillissent dans son écriture inventive et élégante.
Cette introspection interviendra toujours dans la suite des albums, de OK Computer à Hail To The Thief, donnant à Radiohead un statut unique d'explorateur, tout en restant passionnant à suivre. Car le talent du groupe aura surtout été de refleter notre propre évolution personnelle.
Ainsi, réecouter "Creep" (qui figure à la fin de cet EP enregistré live à Los Angeles) en acoustique, est un boulversant partage de souvenirs nostalgiques et d'émotions. Intemporel et indépassable.
Au cours d'une tournée en Angleterre, malade et enfermé dans ses tourments, il écrira ce qu'il nommera "son poumon d'acier", sorte de défouloir ultime à son malaise. Il s'agit tout simplement d'une des plus belles chansons du groupe, toutes époques confondues, et qui même dix ans après, est jouée systématiquement en live, et n'a rien perdu de son impact auprès du public, procurant toujours une émotion incroyable.
Entre petite mélodie et déflagration explosive, My Iron Lung est un morceau schizophrène, à l'image des forces contradictoires présentes en chacun de nous. Il est le symbole du heurt entre évasion fantasmée et forces contraignantes.
Avec cette chanson, Thom Yorke entame une autre étape dans son cheminement personnel. Il va s'approprier la musique pour en déformer les codes rigides et se lancer dans l'expérimentation à divers degrés.
Ce maxi, qui regroupe ce single plus quelques inédits, est le témoignage splendide de cette époque particulière, à la fois pour la carrière du groupe mais aussi pour les années 90 en général. En effet les titres ont pris une dimmension supplémentaire, magnifique et unique. De "The Tricker", titre paranoïaque à "You Never Wash Up After Yourself", enregistré dans une ferme et très délicat, en passant par le vindicatif "Lewis (Mistreated)", tout y est dépassé, sublimé : la voix, les arrangements ou l'utilisation des combinaisons et de l'instrumentalisation.
On reconnait les grands groupes à la qualité de leurs faces B ; celles-ci, sans ressembler ni à Pablo Honey, ni à The Bends, se suffisent à elles-mêmes tant leurs qualités sont hors-normes !
Par la suite, Radiohead aura su accompagner l'évolution d'une génération entière et il est fréquent de constater que beaucoup se sont lancés dans le rock après être tombés sur une de leurs chansons. Et sur ce maxi fondateur, le combo d'Oxford semble faire la même chose que nous : découvrir avec surprise que la musique peut être un moyen d'expression extraordinnaire comme une source de plaisir inépuisable.
Thom Yorke ne va plus prendre ses chansons pour exulter, mais pour mieux se comprendre et se remettre en question. S' il est capable d'écrire de si grande chansons comme le planant "Punchdrunk Lovesick Singalong" ou le sensible "Lozenge Of Love", c'est parce que ses complexes (le paroxysme sera poussé dans Kid A) mais surtout son honnêteté vis-à-vis de lui-même, rejaillissent dans son écriture inventive et élégante.
Cette introspection interviendra toujours dans la suite des albums, de OK Computer à Hail To The Thief, donnant à Radiohead un statut unique d'explorateur, tout en restant passionnant à suivre. Car le talent du groupe aura surtout été de refleter notre propre évolution personnelle.
Ainsi, réecouter "Creep" (qui figure à la fin de cet EP enregistré live à Los Angeles) en acoustique, est un boulversant partage de souvenirs nostalgiques et d'émotions. Intemporel et indépassable.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Vic |
Posté le 30 novembre 2006 à 22 h 55 |
Certains groupes ont une formule magique impossible à cerner, c'est pour cela que Radiohead est sans doute le Merlin (l'enchanteur, et non LeroyMerlin) de notre génération. Cet album s'écoute comme un conte où la symbiose entre la souffrance et la félicité est omniprésente.
Tout commence par "My Iron Lung", cette chanson nous berce avec ces arpèges reposants; on se sent le coeur léger, inconscient et fatigué... Au fur et à mesure que la chanson avance, toute une pression se met à s'exercer ; la tension, l'angoisse du titre est jusque là conservées, mais commence à déborder petit à petit... Ce poumon en acier va de haut en bas, mais finalement empli de sentiments négatifs, l'assistant respiratoire se met à défaillir, à exploser en une rage incontrôlable.
Mes oreilles sont encore toutes bouleversées de ce qu'elles viennent d'entendre, une telle émotion de détresse ne se laisse jamais un sentiment d'indifférence. Mais comme s'il n'en fallait pas assez, "The Trickster" arrive telle une charge de taureau. La rythmique atteint un tel paroxysme d'angoisse qu'on s'imagine de se prendre des coups à chaque seconde. Les 'Hey' de Thom York paraissent comme un cri de détresse, on imagine le bonhomme couvert d'hématomes, frappé par ses démons.
Cette fois-ci, mes oreilles sont bouleversées, l'oreille droite m'en réclame encore plus ! Tandis que la gauche est au bord du suicide... Comment faire ? C'est alors que vient "Lewis (Mistreated)", une sorte de petit remontant, la chanson qui tente de nous réconforter : 'Lewis, save yourself the pain, you'll never get there / Lewis, save yourself the pain, it never really matters'. Le dynamisme et le bon sentiment sont les 2 atouts majeurs de cette chanson.
Je me prépare à attaquer à la 5eme piste de cette EP : "Punchdrunk Lovesick Singalong", voilà là chanson la plus mystique de Radiohead, son coté psychédélique, son songwriting si raffiné et sa montée en puissance en font une chanson d'exception.
La suite de cet EP est différente de la 1ere partie, les chansons suivantes sont plus courtes, et donc l'émotion est directe. Et donc les morceaux comme "Permanent Daylight", "Lozenge Of Love" et "You Never Wash Up After Yourself" sont enveloppés d'une sensibilité à fleur de peau, d'une douceur incroyable.
Et enfin l'EP se termine sur une version de "Creep" en acoustique, qui est fort réussie.
Cet EP est donc une très bonne surprise.
Tout commence par "My Iron Lung", cette chanson nous berce avec ces arpèges reposants; on se sent le coeur léger, inconscient et fatigué... Au fur et à mesure que la chanson avance, toute une pression se met à s'exercer ; la tension, l'angoisse du titre est jusque là conservées, mais commence à déborder petit à petit... Ce poumon en acier va de haut en bas, mais finalement empli de sentiments négatifs, l'assistant respiratoire se met à défaillir, à exploser en une rage incontrôlable.
Mes oreilles sont encore toutes bouleversées de ce qu'elles viennent d'entendre, une telle émotion de détresse ne se laisse jamais un sentiment d'indifférence. Mais comme s'il n'en fallait pas assez, "The Trickster" arrive telle une charge de taureau. La rythmique atteint un tel paroxysme d'angoisse qu'on s'imagine de se prendre des coups à chaque seconde. Les 'Hey' de Thom York paraissent comme un cri de détresse, on imagine le bonhomme couvert d'hématomes, frappé par ses démons.
Cette fois-ci, mes oreilles sont bouleversées, l'oreille droite m'en réclame encore plus ! Tandis que la gauche est au bord du suicide... Comment faire ? C'est alors que vient "Lewis (Mistreated)", une sorte de petit remontant, la chanson qui tente de nous réconforter : 'Lewis, save yourself the pain, you'll never get there / Lewis, save yourself the pain, it never really matters'. Le dynamisme et le bon sentiment sont les 2 atouts majeurs de cette chanson.
Je me prépare à attaquer à la 5eme piste de cette EP : "Punchdrunk Lovesick Singalong", voilà là chanson la plus mystique de Radiohead, son coté psychédélique, son songwriting si raffiné et sa montée en puissance en font une chanson d'exception.
La suite de cet EP est différente de la 1ere partie, les chansons suivantes sont plus courtes, et donc l'émotion est directe. Et donc les morceaux comme "Permanent Daylight", "Lozenge Of Love" et "You Never Wash Up After Yourself" sont enveloppés d'une sensibilité à fleur de peau, d'une douceur incroyable.
Et enfin l'EP se termine sur une version de "Creep" en acoustique, qui est fort réussie.
Cet EP est donc une très bonne surprise.
Excellent ! 18/20
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