The Fall
Grotesque (After The Gramme) |
Label :
Rough Trade |
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Avec Grotesque (After The Gramme), The Fall entre dans une phase plus expérimentale et qui se terminera 2 ans plus tard avec Perveted By Language. De l'avis même des fans, la période la plus créative si ce n'est tout simplement la meilleure du groupe mancunien.
Grotesque est peut-être aussi l'album qui eu le plus d'influence directe sur la scène indé à venir. De Art Brut à LCD Sound System, en passant par nombre de groupes ou artistes hip-hop (on aurait presque tendance à oublier que MarK E Smith est par moments plus un rappeur aggressif qu'un chanteur spoken-word). Mais l'influence la plus évidente demeure bien entendu Pavement, auteur d'un des plagiats les plus connus de l'histoire du rock. Car si c'est aussi en grande partie grâce à la bande de Stephen Malkmus que The Fall doit son statut actuel de groupe culte intouchable, n'empêche leur "Conduit For Sale" est bien une reproduction quasiment à l'identique de "New Face In Hell". Cela leur vaudra une haine viscérale de la part de ce cher misanthrope de Mark E Smith. Car contrairement à son groupe, 'ils ont vendu près de 100 000 albums, ces bâtards'. Pour la petite histoire, sachez également que "Suicide Blues" (sur Sleeping Underwater Survivors) des plus confidentiels Leaving Trains est un plagiat de "The N.W.R.A."... The Fall, groupe le plus plagié de l'histoire du rock ? Hum... passons.
Oui, car Grotesque ne se limite pas bien sûr à ces histoires de plagiat. Soutenu par une section rythmique impressionnante (malgré les nombreux changements de line-up, une constante chez ce groupe), les frères Hanley (Steve à la basse et Paul, 16 ans seulement, à la batterie), The Fall distille un rock'n'roll mutant aux aspérités difficilement reconnaissables. On peut cependant s'essayer à certaines définitions musicales. "The Containers Drivers" est un rockabilly version The Fall, c'est à dire ultra-speedé et vombrissant. Par contre, l'excellente "C'N'C -S Mithering" aux relents de vieux blues demeure toutefois hors catégorie. "English Scheme", elle, est une vraie pop-song new-waveuse (ah ces claviers...) où Mark E Smith, par ses alternances de chant, prouve une nouvelle fois son génie absolu d'improvisation déclamatoire hérité d'un autre chanteur barré, Damo Suzuki.
Mark E Smith s'est également, depuis le début, pris pour le sociologue officieux et sans concession de l'Angleterre thatchérienne. Mais son chef-d'oeuvre en la matière est probablement "The N.W.R.A" qui clôt l'album. 9 minutes épiques où Mark E Smith dresse le tableau acerbe d'une Angleterre coupée en 2, imaginant, où plutôt prônant une espèce de guerre civile entre le nord sinistre auquel il appartient et le sud où se cache 'ce gouvernement de merde'... Il l'annonce fièrement: 'The North Will Rise Again'...
Grotesque (After The Gramme) est souvent désigné, à raison, comme le premier grand album de The Fall. En 1980, avec The Fall le post-punk trouve là son groupe le plus expérimental, et par la force des choses certainement son groupe le plus excitant. A suivre.
Grotesque est peut-être aussi l'album qui eu le plus d'influence directe sur la scène indé à venir. De Art Brut à LCD Sound System, en passant par nombre de groupes ou artistes hip-hop (on aurait presque tendance à oublier que MarK E Smith est par moments plus un rappeur aggressif qu'un chanteur spoken-word). Mais l'influence la plus évidente demeure bien entendu Pavement, auteur d'un des plagiats les plus connus de l'histoire du rock. Car si c'est aussi en grande partie grâce à la bande de Stephen Malkmus que The Fall doit son statut actuel de groupe culte intouchable, n'empêche leur "Conduit For Sale" est bien une reproduction quasiment à l'identique de "New Face In Hell". Cela leur vaudra une haine viscérale de la part de ce cher misanthrope de Mark E Smith. Car contrairement à son groupe, 'ils ont vendu près de 100 000 albums, ces bâtards'. Pour la petite histoire, sachez également que "Suicide Blues" (sur Sleeping Underwater Survivors) des plus confidentiels Leaving Trains est un plagiat de "The N.W.R.A."... The Fall, groupe le plus plagié de l'histoire du rock ? Hum... passons.
Oui, car Grotesque ne se limite pas bien sûr à ces histoires de plagiat. Soutenu par une section rythmique impressionnante (malgré les nombreux changements de line-up, une constante chez ce groupe), les frères Hanley (Steve à la basse et Paul, 16 ans seulement, à la batterie), The Fall distille un rock'n'roll mutant aux aspérités difficilement reconnaissables. On peut cependant s'essayer à certaines définitions musicales. "The Containers Drivers" est un rockabilly version The Fall, c'est à dire ultra-speedé et vombrissant. Par contre, l'excellente "C'N'C -S Mithering" aux relents de vieux blues demeure toutefois hors catégorie. "English Scheme", elle, est une vraie pop-song new-waveuse (ah ces claviers...) où Mark E Smith, par ses alternances de chant, prouve une nouvelle fois son génie absolu d'improvisation déclamatoire hérité d'un autre chanteur barré, Damo Suzuki.
Mark E Smith s'est également, depuis le début, pris pour le sociologue officieux et sans concession de l'Angleterre thatchérienne. Mais son chef-d'oeuvre en la matière est probablement "The N.W.R.A" qui clôt l'album. 9 minutes épiques où Mark E Smith dresse le tableau acerbe d'une Angleterre coupée en 2, imaginant, où plutôt prônant une espèce de guerre civile entre le nord sinistre auquel il appartient et le sud où se cache 'ce gouvernement de merde'... Il l'annonce fièrement: 'The North Will Rise Again'...
Grotesque (After The Gramme) est souvent désigné, à raison, comme le premier grand album de The Fall. En 1980, avec The Fall le post-punk trouve là son groupe le plus expérimental, et par la force des choses certainement son groupe le plus excitant. A suivre.
Parfait 17/20 | par Sirius |
Posté le 24 mars 2008 à 01 h 18 |
De tous les groupes post-punks, The Fall est un de ceux qui m'ont le moins fasciné, même si j'apprécie beaucoup certains de leurs morceaux.
La musique est assurément, de manière plus ou moins voilée, plus ou moins évidente, le reflet d'une personnalité, d'une sensibilité.
Or, Mark E Smith, comme chacun sait, est un loser pathétique doublé d'un alcoolique notoire. Rarement individu aura été aussi antipathique, aigri, teigneux et maussade. Toujours à chercher la bagarre ce Mark E Smith. Ce vieux avant l'âge à la tête de "poisson surréaliste" (sic), se voudrait à la fois poète maudit, working class hero et clochard céleste. En vérité, il fait peine à voir.
On se souvient qu'il avait refusé à ce pauvre Johnny Marr, esseulé de son Morrissey, et qui avait frappé à la porte du studio où répétait The Fall, de jouer avec eux, prétextant qu'ils avaient déjà trois guitaristes.
Mark E Smith est un non-chanteur. L'un des plus grands imposteurs de tous les temps. Ses performances vocales sont si piètres, son accent de prolétaire du Nord si prononcé, ses modulations si restreintes (il doit avoisiner les 0,2 octaves), qu'il ferait passer Ian Curtis pour Pavarotti. Son chant laisse supposer une haleine chargée – surchargée même – de whisky bon marché.
Venons-en à la musique – si musique il y a. Elle semble bien décousue, inaboutie (mais il aurait peut-être fallu qu'ils apprennent à jouer d'un instrument avant d'enregistrer), cheap, terne et sans relief. Je ne dirais pas sans saveur, car elle dégage des relents de bière, de moisissure et de vomi.
Attention, Grotesque (After The Gramme), comme tous les albums de The Fall, pourrait bien vous rebuter par ses aspects rugueux, pas fini et bancal.
Si vous aimez les belles mélodies, les sons sophistiqués, les atmosphères douces et éthérées, cet album n'est pas pour vous.
La musique est assurément, de manière plus ou moins voilée, plus ou moins évidente, le reflet d'une personnalité, d'une sensibilité.
Or, Mark E Smith, comme chacun sait, est un loser pathétique doublé d'un alcoolique notoire. Rarement individu aura été aussi antipathique, aigri, teigneux et maussade. Toujours à chercher la bagarre ce Mark E Smith. Ce vieux avant l'âge à la tête de "poisson surréaliste" (sic), se voudrait à la fois poète maudit, working class hero et clochard céleste. En vérité, il fait peine à voir.
On se souvient qu'il avait refusé à ce pauvre Johnny Marr, esseulé de son Morrissey, et qui avait frappé à la porte du studio où répétait The Fall, de jouer avec eux, prétextant qu'ils avaient déjà trois guitaristes.
Mark E Smith est un non-chanteur. L'un des plus grands imposteurs de tous les temps. Ses performances vocales sont si piètres, son accent de prolétaire du Nord si prononcé, ses modulations si restreintes (il doit avoisiner les 0,2 octaves), qu'il ferait passer Ian Curtis pour Pavarotti. Son chant laisse supposer une haleine chargée – surchargée même – de whisky bon marché.
Venons-en à la musique – si musique il y a. Elle semble bien décousue, inaboutie (mais il aurait peut-être fallu qu'ils apprennent à jouer d'un instrument avant d'enregistrer), cheap, terne et sans relief. Je ne dirais pas sans saveur, car elle dégage des relents de bière, de moisissure et de vomi.
Attention, Grotesque (After The Gramme), comme tous les albums de The Fall, pourrait bien vous rebuter par ses aspects rugueux, pas fini et bancal.
Si vous aimez les belles mélodies, les sons sophistiqués, les atmosphères douces et éthérées, cet album n'est pas pour vous.
Pas terrible 9/20
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