The Fall

Shift-Work

Shift-Work

 Label :     Fontana 
 Sortie :    lundi 22 avril 1991 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

La pillule Brix vite digérée sur Extricate, Mark E Smith continue comme si de rien était à mener sa bande sur un rythme discographique industriel, soit un album par an, et ce, jusqu'en 1997. 1991: Shit-Work. Là aussi, Mark E Smith ne perd pas ses vieilles habitudes puisqu'il vire juste avant Marcia Schofield et le pauvre Martin Bramah revenu après 11 ans d'absence et utilisé comme pompier de service pour pallier le départ de Brix.
Un changement de line-up n'a jamais engendré de révolution musicale chez The Fall. Tradition oblige, Shift-Work continue donc cette marche tranquille sur des sentiers accessibles au plus grand nombre. Un groove métronomique retouché par quelques claviers bien raides et les riffs du toujours très inspiré Craig Scanlon. La formule appliquée réserve un début d'album excellent avec notamment 2 titres à classer au panthéon fallien: "Idiot Joy Showland" en écho direct (et moqueur vous l'aurez compris) à la scène baggy de Maddchester et "Edinburgh Man", pop-song légère à l'humeur nostalgique. A vrai dire, jusqu"à "Pittsville Direkt", c'est un sans-faute. On est en droit à ce moment-là d'espérer un nouveau chef-d'oeuvre du groupe mancunien avec ce Shift-Work.
Mais les choses se gâtent, non pas que l'inspiration ou la qualité des compos dégringolent en flèche, mais plutôt parce que la formule décrite s'épuise rapidement pour cause de non variation. Le chant pataud de Mark E Smith conduit ce qui au final s'avère être une entreprise routinière aux effets secondaires narcoleptique. Oui, on baille sévère sur Shift-Work. Un problème de répétitivité qui est d'ailleurs récurrent sur les albums 90's de The Fall. Néanmoins quelques chansons viennent briser en fin de parcours cette monotonie, les plus douces en fait: ce sont soient les violons de "The Mixer" ou les claviers de "Rose" qui réveillent agréablement son auditeur.
Plus cohérent, plus pop qu'Extricate, Shift-Work souffre du même problème de redondance, peut-être même d'une façon encore plus appuyée. Mais n'empêche, le deuxième album de la période Fontana est certainement celui qui offre le meilleur 'matériel' comme disent les english. Les english qui lui réserveront un très bon accueil sur le plan commercial, Shift-Work étant le deuxième top 20 du groupe.


Sympa   14/20
par Sirius


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