Felt
Crumbling The Antiseptic Beauty |
Label :
Cherry Red |
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L'histoire a quelque chose d'archétypal dans le monde de l'indé. Un jeune anglais solitaire et un peu excentrique réalise tout seul dans sa chambre une chanson, "Index", qu'il fait presser sur un minuscule label. Le single brutal et noise qui ne laisse en rien deviner le futur pop de Felt, attire l'attention de Cherry Red. Le label historique qui n'en est qu'à sa deuxième année d'existence, propose un contrat à ce jeune anglais qui ne tarde pas à le signer. Ce jeune anglais c'est Lawrence Hayward ou plutôt selon sa propre volonté, Lawrence tout court.
Il faudra quand même attendre plus de deux années pour que Felt sorte enfin son premier album au nom pour le moins énigmatique, Crumbling The Antiseptic Beauty (Lawrence est un maniaque de la propreté, ceci expliquant peut-être cela). Depuis Index, Lawrence s'est entouré d'un bassiste, Nick Gilbert, d'un batteur, Gary Ainge (le seul qui l'accompagnera jusqu'à la fin) et d'un guitariste rencontré à un concert de Vic Godard, Maurice Deebank. Ce dernier n'est pas très branché rock (plutôt classique) mais manie pourtant sa guitare comme un de ses héros, Tom Verlaine. Ca tombe bien, Lawrence en est fan absolu. Felt tire d'ailleurs son nom des paroles d'une chanson de Television, "Venus" ('How I felt').
Tout ce beau monde s'en va explorer sur ce premier album un rock grisâtre à l'atmosphère léthargique. Une musique beaucoup moins pop que ne le laissait présager le single sorti l'année précédente Something Sends Me To Sleep. On est pas loin de ce que nous proposer à la même époque le Durutti Column de Vini Reilly. Et parfois le meilleur du Durutti Column: sublime instrumental "Evergreen Dazed" qui ouvre l'album. La ligne de conduite qui se prolongera sur The Splendour Of Fear est la suivante : 6 morceaux seulement et le tout en 30 minutes. Si le songwriting du groupe s'affinera sur l'album suivant, on ressort déjà tout angoissé de la magnifique "Cathedral" bâtie sur une rythmique primitive et lancinante, et la guitare glacée de Deebank (schéma qui se répète tout au long de l'album). La voix 'loureedienne' de Lawrence est elle quasi-inaudible, transformée en murmure plaintif.
Avec Crumbling The Antiseptic Beauty, Felt se pose d'emblée comme les défendeurs d'une musique intrigante et opaque en parfaite contradiction avec la new-wave fétide de son époque que Lawrence exécrait au plus haut point. Une mode musicale abjecte qui n'empêchera jamais Lawrence de caresser le doux rêve de devenir un jour riche et célèbre. Inutile de dire qu'avec cet album il était déjà mal parti.
Il faudra quand même attendre plus de deux années pour que Felt sorte enfin son premier album au nom pour le moins énigmatique, Crumbling The Antiseptic Beauty (Lawrence est un maniaque de la propreté, ceci expliquant peut-être cela). Depuis Index, Lawrence s'est entouré d'un bassiste, Nick Gilbert, d'un batteur, Gary Ainge (le seul qui l'accompagnera jusqu'à la fin) et d'un guitariste rencontré à un concert de Vic Godard, Maurice Deebank. Ce dernier n'est pas très branché rock (plutôt classique) mais manie pourtant sa guitare comme un de ses héros, Tom Verlaine. Ca tombe bien, Lawrence en est fan absolu. Felt tire d'ailleurs son nom des paroles d'une chanson de Television, "Venus" ('How I felt').
Tout ce beau monde s'en va explorer sur ce premier album un rock grisâtre à l'atmosphère léthargique. Une musique beaucoup moins pop que ne le laissait présager le single sorti l'année précédente Something Sends Me To Sleep. On est pas loin de ce que nous proposer à la même époque le Durutti Column de Vini Reilly. Et parfois le meilleur du Durutti Column: sublime instrumental "Evergreen Dazed" qui ouvre l'album. La ligne de conduite qui se prolongera sur The Splendour Of Fear est la suivante : 6 morceaux seulement et le tout en 30 minutes. Si le songwriting du groupe s'affinera sur l'album suivant, on ressort déjà tout angoissé de la magnifique "Cathedral" bâtie sur une rythmique primitive et lancinante, et la guitare glacée de Deebank (schéma qui se répète tout au long de l'album). La voix 'loureedienne' de Lawrence est elle quasi-inaudible, transformée en murmure plaintif.
Avec Crumbling The Antiseptic Beauty, Felt se pose d'emblée comme les défendeurs d'une musique intrigante et opaque en parfaite contradiction avec la new-wave fétide de son époque que Lawrence exécrait au plus haut point. Une mode musicale abjecte qui n'empêchera jamais Lawrence de caresser le doux rêve de devenir un jour riche et célèbre. Inutile de dire qu'avec cet album il était déjà mal parti.
Bon 15/20 | par Sirius |
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