Einstürzende Neubauten
Stahlmusik |
Label :
Eisengrau |
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Quand on veut se donner une image de mec à la cool et frimer à peu de frais il faut à un moment donné orienter la conversation sur Einstürzende Neubauten. C'est une sorte de point Godwin de toutes soirées branchouilles. Généralement, c'est alors à qui soit dira apprécier l'album au nom le plus imprononçable (la palme revient à Fünf Auf Der Nach Oben Offenen Richterskala), soit remontera le plus loin dans la discographie du groupe, plus underground et moins "mainstream" que la période Mute Records, sans pour autant citer Kollaps en référence. Trop facile, trop convenu. Alors que faire ?
Pour ceux qui se sont déjà retrouvés dans cette fort désagréable situation, je leur recommande de tenter, en prenant un air dégagé, Stahlmusik. Premier avantage, et non des moindres, le nom peut être articulé facilement, même avec une bouteille de Dom Pérignon dans un estomac vide. Deuxième avantage, c'est ultra underground puisque pré Kollaps. Là, impossible de faire plus obscur et c'est un succès garanti. Troisième avantage, l'album flirte avec la limite de l'audible, gage d'une belle et authentique crédibilité industrielle.
Car oui il s'agit bien de musique industrielle, au sens noble et premier du terme. Cela sonne comme un enregistrement live improvisé, les sons disparates s'entrechoquent, entrent en collision selon des trajectoires et des structures aléatoires, imprévisibles, Blixa posant des hurlements à l'emporte-pièce. En 1980, on ne rigole pas des masses à Berlin.
Il y a de la folie dans Stahlmusik, une forme d'intelligence irrationnelle qui tranche, rogne ou étire des spectres sonores, les sort du néant pour les replonger aussitôt dans l'oubli. Cassures approximatives, vrombissements de ferrailles en souffrance, recherche constante et irritante d'un son qui vaille la peine.
Décrire cet album reviendrait à expliquer le goût d'un plat par le truchement du bruit des ustensiles ayant servi à sa fabrication. Cela manquerait de sens, mais pas de sel. Stahlmusik ne vous rendra pas plus intelligent, mais donnera l'impression aux autres que vous l'êtes ! Cela dit, je dis ça, je ne dis rien, peut-être que citer Kollaps comme tout le monde vous rend parfaitement heureux...
Pour ceux qui se sont déjà retrouvés dans cette fort désagréable situation, je leur recommande de tenter, en prenant un air dégagé, Stahlmusik. Premier avantage, et non des moindres, le nom peut être articulé facilement, même avec une bouteille de Dom Pérignon dans un estomac vide. Deuxième avantage, c'est ultra underground puisque pré Kollaps. Là, impossible de faire plus obscur et c'est un succès garanti. Troisième avantage, l'album flirte avec la limite de l'audible, gage d'une belle et authentique crédibilité industrielle.
Car oui il s'agit bien de musique industrielle, au sens noble et premier du terme. Cela sonne comme un enregistrement live improvisé, les sons disparates s'entrechoquent, entrent en collision selon des trajectoires et des structures aléatoires, imprévisibles, Blixa posant des hurlements à l'emporte-pièce. En 1980, on ne rigole pas des masses à Berlin.
Il y a de la folie dans Stahlmusik, une forme d'intelligence irrationnelle qui tranche, rogne ou étire des spectres sonores, les sort du néant pour les replonger aussitôt dans l'oubli. Cassures approximatives, vrombissements de ferrailles en souffrance, recherche constante et irritante d'un son qui vaille la peine.
Décrire cet album reviendrait à expliquer le goût d'un plat par le truchement du bruit des ustensiles ayant servi à sa fabrication. Cela manquerait de sens, mais pas de sel. Stahlmusik ne vous rendra pas plus intelligent, mais donnera l'impression aux autres que vous l'êtes ! Cela dit, je dis ça, je ne dis rien, peut-être que citer Kollaps comme tout le monde vous rend parfaitement heureux...
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
Note du rédacteur : l'album a été réédité en 1998 sur le label Ruck Zuck Records.
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