Frank Black

Deuxième journée du festival Normand. Peu avant la tombée de la nuit Frank Black déboule sur la scène A vêtu en noir, avec des lunettes de soleil indispensables pour ce premier jour ensoleillé de Juillet, mais sans guitare.
Le bonhomme débute avec son classique "Los Angeles" et la déception est déjà palpable. Il a la voix un brin cassée et l'absence d'une deuxième guitare se fait sentir . Ses trois musiciens tiennent la route mais leur son est poussif, trop lourd et parait fadasse comparé à ce qu'offrait sa formation de la grande époque du Teenager Of The Year. Ayant à peine suivi ses albums depuis une dizaine d'années je découvre ce soir la plupart des chansons. Peu sont réellement convaincantes et certaines sont vraiment faiblardes. On aura droit à quelques vieux titres "(I Want To Live On An) Abstract Plain", "Freedom Rock", "Thalassocracy " mais expédiés à la va vite et qui s'apparenteraient presque à un massacre pour qui apprécie les versions originales.
Reste toujours l'énergie et la prestance du gros Charles qui profite de ne pas avoir à porter sa télécaster pour se balader sur la scène, se retrouver le ventre sur le sol ; et nous offrir une reprise chaotique du "Rockafeller Skank" de Fatboy Slim, dos au public assis à califourchon sur la batterie. Voilà qui plait beaucoup au public majoritairement jeune, un jeune public qui deviendra vite agaçant avec ses tentatives de slams foireux intempestives.

Ce concert ne fut pas vraiment mauvais et a d'ailleurs ravi le public, mais en tant qu'admirateur des débuts solo de Frank Black il m'a laissé comme une impression de foutage de gueule. Une prestation potable mais décevante et bâclée, et bien inférieure à ce que l'on pouvait attendre d'un artiste de cette carrure.