Omar A. Rodriguez-Lopez
A Manual Dexterity : Soundtrack Volume One |
Label :
GSL |
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Omar A. Rodriguez-Lopez, guitariste virtuose de The Mars Volta, connu pour son talent et son inventivité hors du commun, se risque sur un projet encore plus déjanté. Comme s'il ne se sentait pas assez libre dans les compositions de son groupe actuel, il sort son premier album solo A Manual Dexterity Soundtrack Volume One, fruit de trois années d'enregistrements.
On apprend en fait que ce disque - qui porte le nom du premier morceau du LP de De Facto Megaton On Blast, autre projet commun avec Cédric Bixler – est la bande originale du film de Omar. Ce film est-il fictif ? Personne n'en sait trop rien, en tout cas ce disque surprenant, que dis-je, cet ovni est là.
Un titre provocateur, prétentieux mais pourtant on ne peut pas nier que l'artiste a du talent quand il ne sombre pas dans des bidouillages électroniques à n'en plus finir. Et oui, car non content de manier sa guitare comme un dieu – une main gauche sonique, une coiffure afro et un look has been sorti des 70's - Omar expérimente et expérimente encore. Ainsi, il s'essaie un peu à tout comme s'il se cherchait encore alors que l'artiste a déjà fait un parcours musical plus que séduisant. Il écrit des compositions si diverses que l'on se demande à quoi le film pourrait ressemble et comment tous les titres devraient s'enchaîner (que ça soit dans l'ordre ou pas le problème reste le même) pendant que la bobine tournera. Les lieux que suscite la bande sonore changent toutes les cinq minutes quand ce ne sont pas deux décors antagoniques qui se bâtissent en même temps.
Les rideaux s'ouvrent. "Around Knuckle White Tile", qui déploie des envolées psychédéliques et frénétiques, aurait bien pu être le morceau phare d'un album de The Mars Volta et nous décrit un paysage glacial et angoissant. "Dramatic Theme" (avec la participation de John Frusciante) dessine les mêmes ruelles plongées dans l'obscurité inondées par une pluie battante. Mais le guitariste nous concocte aussi des ambiances funk, jazz et fait un retour aux sources en consacrant "Deus Ex Machina" à sa terre natale où les rythmes cubains nous feraient presque lever de notre siège. Ce disque est un vrai melting pot musical. Multi visage, multi ethnique... Et comme si les compositions n'étaient pas assez riches, Omar insère des effets électroniques oppressants, à l'image de "Of Blood Blue Blisters" ou leur accorde parfois même des plages entières.
Peut-être difficile aux premiers abords, car pas facile d'accès, ce disque se révèle être bon. On a vite oublié nos premières écoutes, déboussolé, quand "Here The Tame Go By" amorce une subtile ligne de guitare puis que les pistes se multiplient, se délient sur cet air magistral, ou que Omar invite Cedric, son ami de toujours, sur "The Palpitations Form A Limit" pour qu'il enflamme ses cordes vocales.
Finalement, A Manual Dexterity : Soundtrack Volume One n'est pas si dément et si indigeste que ça.
On attend le volume deux avec impatience à moins que le film ne sorte jamais. Mais est-ce vraiment important ?
Et puis, après tout, c'est peut-être à nous de se faire notre propre film...
On apprend en fait que ce disque - qui porte le nom du premier morceau du LP de De Facto Megaton On Blast, autre projet commun avec Cédric Bixler – est la bande originale du film de Omar. Ce film est-il fictif ? Personne n'en sait trop rien, en tout cas ce disque surprenant, que dis-je, cet ovni est là.
Un titre provocateur, prétentieux mais pourtant on ne peut pas nier que l'artiste a du talent quand il ne sombre pas dans des bidouillages électroniques à n'en plus finir. Et oui, car non content de manier sa guitare comme un dieu – une main gauche sonique, une coiffure afro et un look has been sorti des 70's - Omar expérimente et expérimente encore. Ainsi, il s'essaie un peu à tout comme s'il se cherchait encore alors que l'artiste a déjà fait un parcours musical plus que séduisant. Il écrit des compositions si diverses que l'on se demande à quoi le film pourrait ressemble et comment tous les titres devraient s'enchaîner (que ça soit dans l'ordre ou pas le problème reste le même) pendant que la bobine tournera. Les lieux que suscite la bande sonore changent toutes les cinq minutes quand ce ne sont pas deux décors antagoniques qui se bâtissent en même temps.
Les rideaux s'ouvrent. "Around Knuckle White Tile", qui déploie des envolées psychédéliques et frénétiques, aurait bien pu être le morceau phare d'un album de The Mars Volta et nous décrit un paysage glacial et angoissant. "Dramatic Theme" (avec la participation de John Frusciante) dessine les mêmes ruelles plongées dans l'obscurité inondées par une pluie battante. Mais le guitariste nous concocte aussi des ambiances funk, jazz et fait un retour aux sources en consacrant "Deus Ex Machina" à sa terre natale où les rythmes cubains nous feraient presque lever de notre siège. Ce disque est un vrai melting pot musical. Multi visage, multi ethnique... Et comme si les compositions n'étaient pas assez riches, Omar insère des effets électroniques oppressants, à l'image de "Of Blood Blue Blisters" ou leur accorde parfois même des plages entières.
Peut-être difficile aux premiers abords, car pas facile d'accès, ce disque se révèle être bon. On a vite oublié nos premières écoutes, déboussolé, quand "Here The Tame Go By" amorce une subtile ligne de guitare puis que les pistes se multiplient, se délient sur cet air magistral, ou que Omar invite Cedric, son ami de toujours, sur "The Palpitations Form A Limit" pour qu'il enflamme ses cordes vocales.
Finalement, A Manual Dexterity : Soundtrack Volume One n'est pas si dément et si indigeste que ça.
On attend le volume deux avec impatience à moins que le film ne sorte jamais. Mais est-ce vraiment important ?
Et puis, après tout, c'est peut-être à nous de se faire notre propre film...
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
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