Bob Dylan
Love And Theft |
Label :
Columbia |
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Toujours délicat de trouver la bonne approche pour écouter un disque récent de Bob Dylan.
Forcément avec tant de chefs d'œuvre derrière, on ne peut pas faire semblant d'être devant un disque comme un autre. Dans ces conditions, comment arriver à être juste, à apprécier un disque à sa juste valeur? Sur ce Love And Theft, la critique a eu tendance à écrire que c'était le "meilleur Dylan depuis longtemps" ou quelque chose de ce genre. Autant ne rien dire... Pour rendre justice à l'œuvre énorme de Dylan, et surtout à sa fabuleuse capacité à se remettre en question en permanence, autant essayer de voir la valeur véritable de ces chansons.
La tonalité générale de cet album pourrait être décrite comme voisine de celle de Time Out Of Mind, en beaucoup moins crépusculaire. On retrouve pourtant le son bien léché et bien en place caractéristique des derniers albums (et ça fait plaisir quand on voit les productions merdeuses de certains des albums de Dylan dans les 80's...). La voix du Zim est du coup bien mise en valeur, déchirée et désabusée, mais jamais traînante, toujours sur le fil.
Ce qu'il faut noter d'emblée, c'est la cohérence de l'album: les chansons semblent se répondre les unes aux autres, se compléter. Beaucoup tournent d'ailleurs autour de thèmes similaires: la pluie, l'eau, le fleuve; ainsi les sublimes "Mississippi" et "Hight Water (for Charley Patton)", récit haletant des inondations de la Nouvelle Orléans, ou encore "Floater (Too much to ask)". Plus loin, la mélodie délicate de "Moonlight" rappelle celle de "Po' Boy".
Au passage, en traversant ces étendues désolées, Dylan réinvente encore une fois les standards de la musique populaire américaine: "Lonesome Day Blues", où il arrive encore à rajeunir une structure, d'accord déjà entendue mille fois... L'interprétation des chansons est parfaite, entre énergie contenue et régularité opiniâtre, comme le prouvent les guitares mordantes de "Honest With Me" et la session rythmique hypnotique de "High Water".
Mais au delà de cela, c'est avant tout la richesse mélodique qui fait la réussite de cet album. Très rares sont les chansons ratées, telles que "Summer Days" ou "Cry A While", pas terribles. De "Tweedle Dee & Tweedle Dum" à "Sugar Baby", les notes sont bien ciselées, les atmosphères tour à tour stimulantes ou planantes.
Et la preuve est faite qu'en 2001, le légionnaire de la musique Bob Dylan pouvait encore chanter "But my heart is not weary, it's light and it's free".
Forcément avec tant de chefs d'œuvre derrière, on ne peut pas faire semblant d'être devant un disque comme un autre. Dans ces conditions, comment arriver à être juste, à apprécier un disque à sa juste valeur? Sur ce Love And Theft, la critique a eu tendance à écrire que c'était le "meilleur Dylan depuis longtemps" ou quelque chose de ce genre. Autant ne rien dire... Pour rendre justice à l'œuvre énorme de Dylan, et surtout à sa fabuleuse capacité à se remettre en question en permanence, autant essayer de voir la valeur véritable de ces chansons.
La tonalité générale de cet album pourrait être décrite comme voisine de celle de Time Out Of Mind, en beaucoup moins crépusculaire. On retrouve pourtant le son bien léché et bien en place caractéristique des derniers albums (et ça fait plaisir quand on voit les productions merdeuses de certains des albums de Dylan dans les 80's...). La voix du Zim est du coup bien mise en valeur, déchirée et désabusée, mais jamais traînante, toujours sur le fil.
Ce qu'il faut noter d'emblée, c'est la cohérence de l'album: les chansons semblent se répondre les unes aux autres, se compléter. Beaucoup tournent d'ailleurs autour de thèmes similaires: la pluie, l'eau, le fleuve; ainsi les sublimes "Mississippi" et "Hight Water (for Charley Patton)", récit haletant des inondations de la Nouvelle Orléans, ou encore "Floater (Too much to ask)". Plus loin, la mélodie délicate de "Moonlight" rappelle celle de "Po' Boy".
Au passage, en traversant ces étendues désolées, Dylan réinvente encore une fois les standards de la musique populaire américaine: "Lonesome Day Blues", où il arrive encore à rajeunir une structure, d'accord déjà entendue mille fois... L'interprétation des chansons est parfaite, entre énergie contenue et régularité opiniâtre, comme le prouvent les guitares mordantes de "Honest With Me" et la session rythmique hypnotique de "High Water".
Mais au delà de cela, c'est avant tout la richesse mélodique qui fait la réussite de cet album. Très rares sont les chansons ratées, telles que "Summer Days" ou "Cry A While", pas terribles. De "Tweedle Dee & Tweedle Dum" à "Sugar Baby", les notes sont bien ciselées, les atmosphères tour à tour stimulantes ou planantes.
Et la preuve est faite qu'en 2001, le légionnaire de la musique Bob Dylan pouvait encore chanter "But my heart is not weary, it's light and it's free".
Très bon 16/20 | par Rustneversleeps |
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