Bob Dylan
Tempest |
Label :
Columbia |
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"Duquesne Whistle" ouvre ce nouvel album de Dylan sur un tempo très jazz rock dans ses rythmiques, la voix de Bob lorgnant en revanche davantage du côté du blues. Nous savons que les artistes essayent en général de commencer leur nouvelle œuvre avec un morceau fort et accrocheur, ce n'est que partiellement réussi dans le cas de Tempest car la composition gagnerait à être plus (cir)concise. Cela dit, j'apprécie beaucoup les premières mesures qui m'évoquent le jazz des années 30 avant de se lancer sur un rythme plutôt véloce au son brut et sans fioritures inutiles. "Narrow Way" suit sensiblement le même chemin, troquant les références jazzy contre des touches de country qui me laissent davantage de marbre. Sur ces morceaux-là spécifiquement, le chant de Dylan fait beaucoup et tient la baraque à lui seul
Ce n'est qu'un avis personnel mais j'ai toujours préféré Bob lorsqu'il compose des titres languissants. Et bien heureusement, il y en a plusieurs dans cette nouvelle galette et c'est du très haut niveau, à l'image du simplement beau "Soon After Midnight", romantique à outrance, ou encore "Long And Wasted Years", la ballade fantomatique de l'album.
Le fait d'alterner systématiquement un morceau "rapide" et un plus intimiste peut être une excellente chose pour conférer de la dynamique à l'ensemble, mais pour cela il faut que toutes les chansons soient au top. Hélas, ce n'est pas toujours le cas, j'en prends pour exemple le très quelconque et poussif "Pay In Blood" ou encore "Early Roman Kings", qui n'est qu'un gros cliché blues sans une once d'originalité (j'en ai beaucoup écouté plus jeune grâce à la figure patriarcale de la maison) et qui fait amèrement regretter que Bob ne reste coincé pas dans ses accès de déprimes lymphatiques. Mais entre les deux, nous tombons sur la première perle de "Tempest" : "Scarlet Town". Un titre sombre, prenant et grave de sept minutes, absolument imparable.
Le dernier tiers de l'album se bonifie grâce à deux autres pièces maîtresses avoisinant respectivement dix et quinze minutes : "Tin Angel" et "Tempest". Dans des styles différents, l'enchaînement est idéal entre un titre étrangement lourd du fait de cette voix qui martèle les mots avec la conviction des gens qui ont tout vécu, tout perdu puis tout reconquis, et cette ballade irlandaise dédiée au Titanic. En parlant de perte, Dylan conclut sur un hommage à Lennon dans "Roll On John". C'est légèrement mièvre mais l'on ressent derrière une telle authenticité que l'image d'un Obispo chantant Zinedine me tire des larmes de désespoir.
De l'avis des fans et des articles que j'ai pu lire ici et là, Tempest est un excellent album si on le compare à ses prédécesseurs. Ne les connaissant pas (les albums, pas les fans), je serai certes moins catégorique mais rien que pour les quelques pépites qui surnagent dans la tempête, ça vaut le coup car voilà enfin un disque qui exprime des sentiments. C'est un nerf à vif.
Ce n'est qu'un avis personnel mais j'ai toujours préféré Bob lorsqu'il compose des titres languissants. Et bien heureusement, il y en a plusieurs dans cette nouvelle galette et c'est du très haut niveau, à l'image du simplement beau "Soon After Midnight", romantique à outrance, ou encore "Long And Wasted Years", la ballade fantomatique de l'album.
Le fait d'alterner systématiquement un morceau "rapide" et un plus intimiste peut être une excellente chose pour conférer de la dynamique à l'ensemble, mais pour cela il faut que toutes les chansons soient au top. Hélas, ce n'est pas toujours le cas, j'en prends pour exemple le très quelconque et poussif "Pay In Blood" ou encore "Early Roman Kings", qui n'est qu'un gros cliché blues sans une once d'originalité (j'en ai beaucoup écouté plus jeune grâce à la figure patriarcale de la maison) et qui fait amèrement regretter que Bob ne reste coincé pas dans ses accès de déprimes lymphatiques. Mais entre les deux, nous tombons sur la première perle de "Tempest" : "Scarlet Town". Un titre sombre, prenant et grave de sept minutes, absolument imparable.
Le dernier tiers de l'album se bonifie grâce à deux autres pièces maîtresses avoisinant respectivement dix et quinze minutes : "Tin Angel" et "Tempest". Dans des styles différents, l'enchaînement est idéal entre un titre étrangement lourd du fait de cette voix qui martèle les mots avec la conviction des gens qui ont tout vécu, tout perdu puis tout reconquis, et cette ballade irlandaise dédiée au Titanic. En parlant de perte, Dylan conclut sur un hommage à Lennon dans "Roll On John". C'est légèrement mièvre mais l'on ressent derrière une telle authenticité que l'image d'un Obispo chantant Zinedine me tire des larmes de désespoir.
De l'avis des fans et des articles que j'ai pu lire ici et là, Tempest est un excellent album si on le compare à ses prédécesseurs. Ne les connaissant pas (les albums, pas les fans), je serai certes moins catégorique mais rien que pour les quelques pépites qui surnagent dans la tempête, ça vaut le coup car voilà enfin un disque qui exprime des sentiments. C'est un nerf à vif.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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